En 2011, l'église catholique a lancé un test, une campagne... (je ne sais comment appeler cet objet non identifié...) Le parvis des gentils. L'esprit est de revenir dans les discussions intellectuelles, de sortir un peu de l'église dans laquelle la société occidentale a contraint l'Eglise et de dialoguer, de dire finalement "nous avons notre mot à dire", discutons !
Un moment important de cette rencontre fut le lancement à l'Unesco. Sous le haut patronage de l'idée de dialogue interculturel, eu lieu cette rencontre très diplomatique d'apparence, polie, correcte, bien comme il faut. (le témoignage de Pavel Fischer à 1:25:30 ci dessous n'est pas dénué d'intérêt pourtant...)
C'est ici que Fabrice Hadadj apparaît. Et donne son discours. Qui par bien des aspects, doit sonner comme un coup de tonnerre. Je vous propose un résumé (peut-être trop long...)
1) Qu’est ce que je fous là ?
Pour me montrer tolérant et bon dans le monde assoupi du protocole ? Je ne
viens pas provoquer, mais je viens avec une question. La question de chaque
homme. S’interroger sur les raisons de vivre… Avec au cœur ce paradoxe, ce
désir d’amitié, de communion et ce savoir de la décrépitude humaine.
2) Ce questionnement est le propre de
l’homme, Le singe n’est pas pantois devant la vie. (De fait nous ne sommes pas à proprement parlé
de grand singe) L’émergence de l’homme n’est pas du à son adaptabilité mais bien
au contraire, c’est un grand inadapté qui se pose des questions. Peu d’instinct, il cherche le sens. Il veut un dépassement de la vie par son intensité, dans la
réussite de ses relations. Pascal : L’homme passe infiniment l’homme.
3) Ce questionnement sonne
étrangement en cette période de crise anthropologique. Période unique où tout
cri de retour à l’humanisme sonne creux. On ne peut pas fonder un humanisme sur
l’homme. Car l’homme a besoin d’une espérance qui le dépasse. L’homme a besoin
de raisons pour donner la vie et non pas continuer le cercle infini du
pourrissement. L’homme cherche des raisons de vivre au delà de lui-même, une
joie qu’il ne possède pas encore en plénitude. Comme dit Dante, l’homme est
fait pour « transhumaner ».
4) Tiens ! Transhumanisme n’est il pas
une notion développée par Julian Huxley, biologiste et premier directeur de l’Unseco , Mais le sens de ce mot pour les deux auteurs est très différent mais ces
deux possibilités expriment le choix de
l’humanité actuelle. Or, le frère du fameux Aldous était eugéniste (« partie
intégrante de la religion de l’avenir ») bien qu’il ait été antinazi et
social démocrate.
Hadjadj ne veut pas faire son procès
mais comprendre la globalité de l’idéologie présente. La rédemption de l’homme
par la technique. Citation de Julian Huxley : « La qualité des personnes, et non la seule quantité, est ce que nous devons viser : par conséquent, une politique concertée est nécessaire pour empêcher le flot croissant de la population de submerger tous nos espoirs d’un monde meilleur. » Le better world de Julian et le Brave new world (le meilleur des mondes) sont proches. Homme vu comme un produit fabriqué à la chaîne où la déficience est éliminée.
5) Comment donc accomplir cet appel
au « trans » ? Par la technique et la manipulation génétique ?
Par la culture, l’ouverture au transcendant ? De ce fait, l’Unesco est ambiguë (comme son
premier président) car elle travaille pour la culture mais comme instrument
technocratique, elle ne pense que problèmes à résoudre et non mystère à
reconnaître.
De toute façon, un transhumanisme où
l’homme serait le producteur, en est ce vraiment un ? Et puis la merveille
de l’homme est dans le mystère de sa présence étonnée (l’épiphanie de son
visage) non dans sa performance.
6) Nous sommes à un moment dangereux donc car tout
devient possible mais aussi la possibilité renouvelée d’accueillir notre humanité,
l’élévation verticale de notre parole.
Le parvis des gentils (Dialogue croyants et non-croyant? Non, trop limité, seulement des hommes qui se rencontrent avec leurs questions.) invite (et donc les institutions
catholiques) à réfléchir à la question de l’homme au moment où tous ces chemins sont face à nous. Et si possible de reconnaître que l’homme est d’abord un réceptacle
qui rend grâce à la source mystérieuse.
Pour ceux qui veulent écouter : aller à 2:01:05 sur la vidéo (après Hadjadj, il y a aussi un témoignage de Jean Vanier)
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Transhumanisme.... Hadjadj semble dire que tous les hommes sont Pascaliens et proche de Dante, l'homme dépasse l'homme. Tous les hommes ressentent cette vocation. (Désir d'être dirait Girard ?) Une certaine modernité interprète ce désir par l'intermédiaire de la technologie et de la sélection humaine. elle veut résoudre le problème.(Unesco)
Est ce que toute résolution de ce problème par des solutions non transcendantes conduit à un inhumanisme (thèse de l'auteur) ?
L'auteur nous invite enfin à être des étonnés et non des technocrates...
Comment ne pas le suivre ?
Bonjour, puis-je partager cet article sur mon blog ?
RépondreSupprimerJe vous en prie !
RépondreSupprimerSignalez simplement la source avec un lien. Merci