jeudi 27 avril 2017

chesterton - why i am catholic ?



Pourquoi je suis catholique ?

Au-delà des bonnes raisons personnelles et sociales, Chesterton défend ici l’idée d’une Église, gardienne de la vérité, seule à même de nous permettre de retrouver les vérités essentielles et de nous éduquer à la raison contre les hérésies et le chaos intellectuel contemporain. Ouvrons les yeux sur les vieilles idées dangereuses recyclées en idée neuves et sexy. Embrassons l'Eglise de tout notre intelligence.

résumons...

Je pourrais faire un listing sans fin et original, dit Chesterton sur les vertus qu'Elle apporte, ce qui est bon pour l’homme…
Je pourrais parler de ma conversion intime mais cela réduirait la chose qui est finalement plus vaste que moi, nous parlons tout de même de la gardienne de la vérité…

Contre les idées nouvelles ??? Pas vraiment, ces idées que vous appelez nouvelles sont des vieilles idées recyclées alors que l’Église ne cesse de de devancer historiquement tout le monde pour le développement des idées véritablement nouvelles qu’elle n’hésite pas non plus à partager. Bref, Elle est l’ennemie des modes influentes.

Chesterton note que ces vieilles idées nocives apparaissent innocentes au prime abord. Exemples : Les actes sont mauvais seulement s’ils nuisent à la société. Nos conflits moraux devraient finir par une victoire du spirituel contre le matériel.

La première phrase finit par l’esclavagisme, et la seconde par le mépris de la création et de son propre corps.

L’Église balise dogmatiquement depuis deux millénaires, les autres écoles de pensée et de spiritualité ne sont pas préparées à tous les dangers

Elle a dans son escarcelle de quoi combattre contre toutes les hérésies présentes et futures, idolâtrique, ascétique, attaque contre la raison humaine des faux pragmatismes humains.

Elle garde le meilleur des hérésies, elle est au-delà des combats mimétiques absurdes comme celui entre les rationalistes et fondamentalistes. La Bible continuera toujours de parler à ce qui a de plus haut en l’homme au-delà de toute allégorie ou de littéralité.

Chesterton diagnostique un monde intellectuel en perdition. L’Eglise est et sera le lieu de la défense de l’homme, il propose quelques mots d’ordre de survie.

Défendons nos truismes humains et rendons les universaux.
Prévenons le morne retour des anciennes erreurs
Rendons le monde intellectuel plus sûr pour la démocratie.
Mais face à ce chaos mental général, les idées sombrent depuis que nous avons abandonné la volonté de conserver la vérité centrale et civilisatrice du Christ qui permet à toutes les autres vérités de se maintenir. Depuis chacun fait sa vérité et nous n’avons plus que l’erreur de l’idéologie.
L'Église est le lieu de ce procès des idéologies.

mardi 18 avril 2017

Pasolini, Badiou, révolution et Saint Paul

Paul Jorion commente ici un livre sorti il y a peu. Un livre des notes de Pasolini sur un film qu'il aurait aimé faire sur Saint Paul mais annulé pour des raisons de budget essentiellement. Badiou a écrit la préface de ce recueil de notes.

Pasolini aurait voulu garder les paroles telles quelles de ses lettres ou les événements de sa vie dans les actes des Apôtres, tout en filmant dans un décor des années 1970 et montrer le caractère révolutionnaire de son discours démolissant "un modèle de société fondée sur l'inégalité sociale, l'impérialisme et l'esclavagisme".
Pasolini se seraient moqué des intellectuels actuels qui discréditent sa pensée (comme les athéniens) même s'il semble que lui même avait du mal avec sa "misogynie" et son "respect des autorités en charge."
Préfiguration de Lénine pour Badiou, instaurateur de l’Église pour créer un sas entre le monde et les groupuscules révolutionnaires qui seront dans le monde et hors du monde. Badiou exprime une comparaison entre le parti et l’Église, toutes deux corruptibles avec le temps. "Le génie qui a créé l’Église  n'y reconnait plus, ou très difficilement, ce au nom de quoi il l'a précisément créée.
Pasolini voit aussi que la difficulté d'appliquer les principes transforment les institutions pour des fins justifiant les moyens vers une situation où cette fin sera sacrifiée.
Le film aurait montré le paradoxe de tous les gauchistes, l'obligation d'une utopie salvatrice et la quasi impossibilité d'une réalisation pratique qui ne se transforme en naufrage ou au contre exemple initial.
Le message parfait de Jésus sera toujours coupé par les institutions sensées le porter, pense Pasolini.
Il ne comprend pas Paul non plus quand il désire maintenir certaines "formes" impossibles à tenir selon lui, les formules doivent mourir vite. Il faut une Église qui contesterait toute forme d'autorité.
Institue la révolution anti institution. Injonction contradictoire où toute utopie se détruit.
Il y quelque chose de chimiquement pur dans la prose de Pasolini tel que rapportée par Jorion...
C'est l'incompréhension de l'Eglise comme lieu de miséricorde et lieu de l'Eucharistie qui représente, elle particulièrement, le principe de la pierre qu'auront rejeté les bâtisseurs sera la pierre d'angle. Bref, Ils jettent le Christ avec l'eau de L'Eglise.
Combien de chrétiens ont conscience de la position de l'Eglise qui comme le Christ est le point stable pour les hommes, elle l'est pour les institutions humaines depuis la venue du Christ ? Peu importe. Vivons ce lieu, comme nous pouvons, comme cette institution anti institution pour être la vraie institution avec ses pesanteurs et ses grâces.