jeudi 27 février 2014

Le misanthrope et départ en carême


Deux, trois considérations sur le misanthrope


Peut on comprendre aujourd'hui l'humour de Molière sur le Misanthrope.
Rions nous encore vraiment et n'est il pas devenu aujourd'hui un certain modèle de l'homme authentique en prise avec les hypocrisies de son temps ?
Mettant de grands espoirs dans la vertu humaine, lucide sur sa médiocrité et probablement sur leur mimétisme, leur méconnaissance de leurs désirs et de leur "géométrie".
Il fustige leurs basses amours, leurs imitations de la mode en ce qui concerne l'art, l'amitié et tout le reste.
Il est en plein paradoxe avec son amour pour Célimène, brillante et médisante. Lui est terriblement jaloux. Embarqué dans les relations humaines, il devient brutal.




Alceste est au prise avec la recherche d'authenticité. Il possède une lucidité très forte sur l'évidente collaboration des hommes à la mode, aux tendances, il a l'intuition du mimétisme humain, au fait que l'homme soit joué par ses désirs et son imitation, aux jeux et comédies des relations humaines. Sa lucidité le fait souffrir. Il ne peut pas accepter de voir les hommes se rendre pieds et poings liés.
Sa recherche d'authenticité sera intégriste. Cormary voit en Alceste Rousseau, l'intégrisme de la morale, la belle âme inquisitrice. Pour lui, toute action deviendra collaboration avec le mal. Le misanthrope s'abstient. Il préfère ne pas. De toute façon, il a pour lui, le bon droit et l'équité. Aimer le bien suffit pour que celui ci s'accomplisse. Orgueil !!! Sens de la supériorité morale.

Pour Girard, Marivaux (qui est très méconnu et incompris selon lui) est une image à postériori du misanthrope. L'homme lucide sur les désirs, les malheurs des relations humaines et des leur inauthenticité mauvaise. Mais il est trop fasciné par son personnage de coquète pour en être véritablement détaché. Marivaux comme le misanthrope sont le signe de la méconnaissance de la méconnaissance du jeu du désir. Leur lucidité fait d'eux des gens malheureux car conscient des jeux humains du désir mais ne comprenant pas combien les personnes sont "innocentes" de ce jeu. Cette méconnaissance leur est renvoyé en pleine tête par leur amour absurde pour la coquète, la femme représentant au mieux le jeu des désirs. Le misanthrope passe à coté de la femme aimante et part dans le désert, le lieu de toutes les inactivités et loin de toutes les relations forcément inabouties.




"Père, pardonne leur car ils ne savent pas ce qu'il font" est peut être la phrase qui est le vaccin contre toute misanthropie. Acceptation de la méconnaissance et départ de l'humilité pour comprendre que cette méconnaissance est, et sera toujours en nous. Bref, la miséricorde...



Je pense aussi au film de Claude Sautet, un coeur en hiver. L'isolement du héros est lié à sa connaissance intime du jeux humain et des désirs. Il perd les femmes aimantes et passionnés, se retrouve dans le désert avant de comprendre sa méconnaissance de ses propres désirs et de son propre mimétisme (le professeur) et la découverte de son humanité blessée ayant besoin de miséricorde.

Le misanthrope, l'homme d'autant plus cruel et mimétique qu'il sait observer le mimétisme partout sauf chez lui. La méfiance du soi s'arrête à celui des autres. Ou encore autrement dit, l'histoire de l'écharde et de la poutre. Ou encore, la nostalgie du royaume de Dieu menant au mépris mimétique et à la fausse authenticité.


La miséricorde sauvera le monde. 


C'est peut-être avec toute cette aventure et ces considérations qu'il faut partir dans un autre désert, le désert des tentations du Christ, le désert de tous les discernements, non pour se perdre mais fait pour s'y retrouver....

Bon Carême à tous, nous nous retrouvons plus tard....

mardi 25 février 2014

La joie du paradis Hadjadj



Encore un document intéressant de Hadjadj
Fabrice Hadjadj se confronte à l'injonction de Nietzsche. Les chrétiens refusent le monde tel qu'il est ! 
Ils se réfugient dans un monde qui est ailleurs qui est tout sauf l'"ici et le maintenant". Les chrétiens se situent dans le ressentiment.
Pourtant Hadjadj note que le nom de Dieu est "je suis celui qui est". Or qui d'entre nous peut revendiquer sa présence à lui-même, aux autres, au monde. Nous sommes là aussi où ce que nous avons à être, mais pensons toujours au devenir ou au passé. Réclamer l'ici et maintenant, c'est réclamer l'éternité, c'est réclamer Dieu. Hadjadj souligne la difficulté de la présence à l'autre. Il faudrait avoir la capacité de connaissance de l'autre, il faudrait le voir dans sa source, dans Celui qui l'a créé.
La souffrance et le péché nous empêchent aussi d'être présent. Nous ne voyons plus la création et nous nous rêvons chef d'orchestre autonome.

A l'opposé de l'homme pêcheur, il y a le saint, qui a la plénitude de la présence à soi-même et aux autres car présent à la source de toute chose, présence reçue de Dieu. Être saint c'est avoir un sens aigu de la réalité. Et donc, le ciel n'est pas le lieu de la fuite, il est claire vision de l'ici-bas. Ceci explique aussi la douleur du saint quand il est dans la joie. Joie et douleur de l'avant gout du paradis qui se dérobe, auquel nous n'arrivons pas à répondre.

Notre expérience du paradis ne vient pas de nos ressentiments mais de l'expérience de l'amour. Le baiser aussi symbole de la dévoration montre bien la promesse d'un amour que l'on aimerait garder jusqu'à l'ingestion.
Bref le paradis est la source de tout lieu et non une projection inopportune. Ici et maintenant, nous avons à vivre la plénitude de la présence.

Refus de la joie
Rappel d'Hadjadj sur le refus de certains anges à la joie de Dieu. Il parle ensuite de la violence du paradis tel que Dante l'annonce, activité débordante de justice.
La joie nait d'une rencontre inattendue qui s'oriente vers une communion.
La joie est rencontre donc si je suis seul, la joie donnée à soi même devient l'onanisme.
La joie est ouverture à l'autre qui nous déstabilise. L'allégorie de la vérité du Bernin en est l'image. La violence de la joie peut nous effrayer, Il nous faut l'humilité de reconnaitre nos fausses pudeurs, notre contentement, notre orgueil. Le démon a-t-il supporté de devoir recevoir sa joie de quelqu'un. Signe de maitrise de sa vie, le damné veut dicter sa loi. Celui qui veut donner sa vie sans recevoir. S'envoyer au ciel par soi même, toujours descente en enfer....

Il faut aussi accepter que cette joie n'est pas seulement accordée aux majors de la foi. Joie reçue que pour être communiqué.
Le Christ était le témoin de la Joie qui brise l'orgueil, l'homme qui contrait nos plans et que l'on crucifie donc.
Tout semble revenir au plus complet malentendu sur la gloire. La recherche humaine de gloire (voir article Racine et Girard) humaine est la recherche de la gloire divine autonome que Jésus transforme en gloire de la croix. Jésus sacrifie toute notion de prestige glorieux pour la joie. La gloire est la vie divine, la vie dans la Trinité, la vie en état d'offrande. La gloire devient la vie dans la grâce.

La gloire des corps
La Grâce n'enlève jamais rien à ce qui est humain, elle guérit et perfectionne. La résurrection des corps est spécifiquement chrétienne. Affirmer la subsistance de la personne implique aucune exclusion et surtout pas pour l'homme, corps et âme. De même, il faut se méfier des pensées qui opposent don à Dieu et à l'humanité, c'est en devenant plus homme encore que l'on devient saint. Nous voulons faire de Dieu une idole, une super créature, elle fascine, elle confisque, elle veut se distinguer et se mettre à coté des autres créatures. Au contraire de Dieu source de toute créature. Refusons le schéma concurrentiel "Dieu et homme" en toutes circonstances. On n'oublirait par exemple que se rapprocher des hommes, c'est aussi se rapprocher de la source. Admirons la création et même dans le prochain, pauvre et blessé Je trouverai ainsi mieux ma propre source, ma propre personnalité et approcherai l'élimination de mon orgueil. Dieu, principe de notre communion.
A la lumière de cette foi, tout est digne d'être connu et de nous parler de notre source. Nous devenons créatif.

Béatitude dans la passivité ? Alors que ciel est le lieu de l'activité et avec notre corps. Nous imitons avec notre désir mais aussi avec notre corps.
Notre corps nous permet ici bas de remonter du sensible à l'intelligible. Dans la vision béatifique, on passera de l'intelligible au sensible. On pourra manifester à travers nos corps tout ce que l'on aura reçu. Ainsi notre vocation nous appelle à la célébration, à une louange inventive. Avec leurs corps, les bienheureux produiront des œuvres de louange, seront saisi d'une œuvre de poésie généralisé, ce qui nous est si difficile maintenant. Quand entrerons nous dans la vie dont nous percevrons en permanence la poésie ? C'est la question qui est au fond de notre coeur. C'est cela notre attente du ciel !

samedi 22 février 2014

La mariée était en noir François Truffaut

La mariée était en noir 1967 François Truffaut

Idéal de vengeance ou vengeance d’idéal
Au début, on ne sait pas vraiment, une femme est malheureuse. Elle part. En sus de sa famille, elle va commencer à assassiner des hommes. Précisément, avec imagination et obstination. Nous apprendrons au fur et à mesure qu’elle souhaite tuer le groupe d’homme qui par accident a tué son mari, juste à la sortie de l’église de son mariage. Elle les a redécouverts. Et souhaite les assassiner un par un. Elle réussira.


Il n’y a pas de suspens dans ce film véritablement, on comprend rapidement ce qui va se passer. Truffaut est ici inspiré d’Hitchcock. Film noir, plan, travelling, lignes droites et surtout le même compositeur de musique de films. La musique a dans ce film un rôle gigantesque…  (Bernard Herrmann) Ambiance dure, noire. La musique est présente par Vivaldi que Julie écoute avant de tuer. Ou bien le concert de musique classique avec Michel Bouquet. On peut donc, au début se sentir un peu frustré par le manque de surprise du scénario. Et pourtant, on accroche et on finit par penser que ce film est fascinant.
Permettez moi une lecture de ce film (qui ne me paraît point trop original…) c’est l’histoire de deux idéaux contrariés. L’idéal féminin contre l’idéal masculin. Depuis cette mort, tout est déglingué… N’est ce pas une histoire de péché originel ? L’église est présente. Par la cérémonie du mariage et par la confession de Julie. (très Hitchcockien cela…) Péché originel… A l’origine du malencontreux assassinat, il y a le jeu des hommes à mettre en joue le coq (la croix aussi…) du clocher de l’église.  C’est le début du malheur… La relation entre les hommes et les femmes en sera bouleversée. Tout va se disloquer. Nous saurons après que le mariage de Julie était le mariage idéal avec le prince charmant. Le seul qu’elle n’ait jamais aimé. Souvenir de l’enfance. (Les verts pâturages de l’enfance…) Paradis perdu. Réalité d’une relation apaisée, amoureuse, solide, fidèle, belle etc…
Mais tout a été tué… Le péché originel ou bien la nature humaine a cassé cette relation. Qui exactement ? L’homme tel qu’il est, cet amateur de femmes et de chasse, célibataire… Le film va développer avec les cinq hommes, ce qu’ils sont devenus, la réalité de ces hommes… tels qu’ils sont et tels qu’ils détruisent l’amour…
Suite à cet accident, Julie va donc les assassiner. De quelle manière ? Elle va les observer, entrer dans leur vie, leur présenter leur idéal féminin et les tuer. Les tuer comme les tue dans les faits leurs péchés et leurs conceptions détraquées de l’idéal féminin.
Vengeance parfaite, d’un idéal à l’autre…

Le premier, joué par Rich est un fiancé. Ancien cavaleur qui a décidé de se poser malgré les conseils de son ami Brialy. On en connait une, on les connait toutes… et pourtant on les veut toutes… Ici, c’est l’idéal de la femme légère que prend Julie. La femme comme tentation sexuelle. Brialy parle justement d’Hemingway, une balle dans la tête si le plaisir n’est plus possible… Cet homme écoute en boucle les bruits de collants de sa future femme quand elle croise les jambes… La futilité est le maître mot… Par un stratagème de Julie, il va mourir écrasé en tombant du balcon. Cette mort ne représente-t-elle pas la chute de l’homme ne pouvant plus aimer vraiment ? (Bonjour, je suis l’apparition..)
Le premier nom est rayé…
Le second est joué par Michel Bouquet, c’est le célibataire rêveur. Julie voit sa chambre, «c’est fou ce qu’on peut savoir d’une personne en voyant sa chambre… » Ici, Julie s’attaque à l’idéalisme. Cet homme vit chichement dans une chambre d’hôtel dans une petite ville des montagnes. Il semble vivre loin des réalités avec une image timide sur les femmes… Idéalisme tragique… Elle l’invite à un concert de musique. Vivaldi par les Fontanarosa. L’homme et la femme se répondent par piano et violoncelle interposés…. Idéalisation d’une communication parfaite, sans violence, sans risque, une relation qui ne soit que beauté… Il la voit comme une apparition. Il l’invite (change sa déco pour faire bien), elle l’empoisonne, c’est l’élixir d’amour… J’ai connu peu de femmes… Soyez ma princesse inaccessible. Vous êtres trop belle pour moi… La femme l’écrase, et finalement l’étouffe comme un poison… Tel est l’élixir d’amour… On met la femme tellement haut et nous même si bas…
Le troisième est joué par Michel Lonsdale. Marié et père d’un fils (Coockie). Il est intéressé par la politique… Julie va jouer sur son ignorance de sa femme et de son fils. Elle va éloigner sa femme, va ensuite se faire passer pour la maîtresse de son fils, va manipuler son fils. Préparer le repas, jouer avec l’enfant à cache-cache. Notamment sous l’escalier… C’est là quelle va le piéger, nous apprenons toute l’histoire… Lonsdale représente l’homme ambitieux et vaniteux, dont la famille est un signe extérieur de richesse et de réussite. Utilitariste (grand-mère inutile), mettant la pression sur son fils. Ne connaissant rien sur lui… Il fait une proposition sexuelle, « les femmes aiment les hommes politiques… ». Il s’enferme avec une femme qui fait tout pour lui, il s’isole de la vie ? il étouffe par sa vanité…
Après tout se complique… Le propos se fait plus compliqué… Plus profond, on parle de l’art, de la justice, et toujours de l’amour… Entre les deux moments, une confession qui confirme Julie dans la colère… (Julie Kohler…)
Le prochain est Fergus joué par Denner. Il est la préfiguration de Morane dans l’homme qui aimait les femmes… (tiens, un titre Hitchcockien encore…) Il permet de comprendre encore mieux ce film ci. Fergus se présente comme un cavaleur, peintre fameux, ne dessinant que des femmes. Il est obnubilé par celles-ci. Leur beauté, les avoir toutes… Le domaine des possibles… Julie voit déjà ses tableaux, elle reviendra avec une coiffure différente…et elle ressemblera comme deux gouttes d’eau aux œuvres du peintre… elle arrive ici comme l’idéal du peintre… qui est son œuvre elle-même qui s’est incarnée… Il tombe pour la première fois amoureux… Pour lui, elle s’habille en Diane. (Vierge vengeresse) Le peintre va la peindre sur le mur près de son lit, travailler avec elle, la mettre par papier jusqu’à ce qu’elle le tue avec les flèches de Diane. Denner joue probablement encore le rôle le plus proche de Truffaut. Il met en scène sa mort. « La flèche plus près de moi… ». Un amour qui ne peut se trouver que dans la mort… Est-ce l’idéal du peintre. Il y aurait beaucoup à creuser... Lien entre le personnage de Denner et Truffaut, réalisateur. Entre l'actrice Jeanne Moreau et sa relation avec le réalisateur... La peinture et le cinéma...
Le cinquième est un truand, que Julie n’a pas eu le temps de tuer une dernière fois, la police la devançant pour l’emprisonner. Après le meurtre de Fergus, elle ira à son enterrement et se fera reconnaître par Brialy. Elle l’a fait pour pouvoir se rapprocher de Delvaux, dans sa prison, qu’elle tuera avec un couteau de cuisine quand était arrivé son tour de servir la soupe. On ne voit pas le meurtre. La vengeance a enfin terminé de parler. La colère et le jugement a enfin fini son travail sur l’homme prisonnier par ce qu’il est…
Il y a décidément beaucoup de force dans ce film. Plastiquement et sur tout ce que nous voyons. Film très noir. Féministe, je ne crois pas du tout… La femme est vue comme folle ou symboliquement. Bras de la vengeance sur le péché… Espoir ? Non, merci mais je reprendrais bien un peu de colère.
Et vous ?

A noter
Lu sur Internet : Les cinq victimes sont prétextes à la description proprement picturale du cadre et des circonstances de leur exécution. D’où le temps accordé au personnage du peintre, Fergus, qui devient aussi réalisateur du film. D’où aussi la logique du dernier meurtre - celui qu’on ne verra pas.
Justice de dieu, justice des hommes… Vendetta…
Fergus ????????
Idéal femmes… Hommes…
Fleurs arrosées
Petit garçon et institutrice

samedi 15 février 2014

Amour et amour propre dans roman contemporain par René Girard

Dans cet essai paru dans "Géométries du désir", René Girard reconduit sa théorie du roman en montrant comment elle comprend son mouvement historique vers un individualisme toujours plus vaniteux et toujours plus romantique quand bien même elle prend les attributs d'une sexualité exacerbée. Il faut le répéter avec Girard, l'individualisme se retourne contre lui, même quand il prend le masque de la libération sexuelle.... Mais n'y croyons rien...

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Le romantisme est une réaction pour justifier le "soi", lui même menacé par l'anonymat et de désintégration des sociétés démocratiques.
Les premiers romantiques s'affirment par l'intensité de l'amour pour une femme qui tient, au final, un rôle mineur. Le romantique est un Dieu et son amour, communion avec lui-même. Le mythe de l'amour romantique a survécu mais en se caricaturant.
Nous aboutissons alors à la littérature du début XXème, Lawrence, Breton, Gide, Montherlant... La sexualité remplace l'amour comme instrument de la justification de "soi".
P201 : Les moyens sont différents, mais la fin reste la même. Les premiers romantiques se targuaient de l'éternité de leur attachement à une femme irremplaçable ; leurs successeurs exultent dans la vigueur toujours renouvelée de leur désir pour un nombre indéterminé d'objets sexuels. L'importance toute relative des partenaires sexuels ne fait désormais plus de doute. La nature interchangeable des objets exhausse l'unité et la supériorité du sujet désirant.








 


Avec Freud, ces auteurs seront considérés comme des libérateurs de l'humanité pour une meilleure vérité sexuelle. Pour Girard la dimension mythique des œuvres du XXème siècle a augmenté mais sont restées inaperçues. Par exemple, Don Juan est banalisé. Il est partout, surtout dans Mr Jean de Roger Vailland.
Ce sont des grands malentendus. Au XVII, Don Juan prend l'allure d'un homme vertueux, il prend des risques et accepte les échecs. Au contraire, Mr Jean montre sa lubricité, Mr Jean voulait être comme Don Juan mais Don Juan non... Les deux dissimulent leur identité mais Mr Jean souffre de l'indifférence. C'est le signe de la vanité. L'égotiste se croit Dieu, il croise une femme indifférente, la divinité lui revient automatiquement. La femme émancipé a les mêmes ambitions métaphysiques. Elle veut être Dieu et est fascinée par les apparences  d'invulnérabilité.

Mais la filiation de l'homme moderne n'est pas avec Don Juan mais avec le dandy, professeur d'indifférence. Selon Stendhal, c'est l'enfant de la démocratie. Il affiche son indifférence pour attirer les désirs oisifs. C'est le capitaliste des désirs. Du dandysme naît l'érotisme qui est un contrat entre "moi" égaux cherchant à se vaincre de surenchère et de désinvolture. Le premier qui avoue son désir sera rejeté. C'est un monde de réciprocité impossible. Les héros d'aujourd'hui sont voués à être déçus malgré l'aspiration à la communion sentimentale. Si les amoureux ne peuvent s'entendre, c'est que chacun tend à entretenir l'illusion de la divinité.
L'érotisme est le signe de la fascination pour l'identique vu comme altérité radicale. Ce sont deux miroirs face à face.. Cela peut être une raison de la confusion des sexes. L'obsession homosexuelle ne serait elle pas une forme paroxystique de ce malaise ?

Or la contagion prend la petite bourgeoisie. Camus en sera peut être le Dostoievski... Dans "la chute", le héros, après une blessure d'amour narcissique, cet avocat de grandes causes écarte les bouc émissaires naturels et condamne son propre égotisme. Non, l'individualisme n'est pas le facteur unificateur. tout ce qu'il embrasse se désintègre. L'exaltation de la sexualité ou avant de l'amour ne sont que les symptômes de la crise spirituelle.

Ensuite Girard note la dimension voyeur de la littérature et de l'individualisme moderne. Le refus stratégique et impuissance sentimentale se rejoignent. L'invulnérabilité équivaut l'impuissance. Le roman moderne se sépare en deux frères jumeaux, les séducteurs arrogants et les pauvres misérables.
Citation p213 : Ces héros antithétiques constituent les deux moitiés de notre vérité. Mais une demi vérité n'est pas toute la vérité, c'est même l'arme la plus redoutable contre la vérité. Les romanciers de la demi-vérité (quelle qu'en soit ici la moitié) sont tous des romantiques masqués.
Mais il y a un problème. Plus la femme désirée le regarde, plus notre séducteur réprime son désir. Il en devient paralysé, c'est le début de la dialectique de voir sans être vu. Exemple nombreux de voyeurisme dans les romans modernes.
Le roman devient lui même voyeur et invite le lecteur à sa suite. Ainsi apparaît le nouveau roman. L'objet est écrit non comme il apparaît mais comme spectacle. La sexualité s'envahit dans toute la description.
Voyeur, n'est ce pas le rôle de l'homme contemporain que la société moderne lui a assigné ?

Ex: Robbe-Grillet, la jalousie, le héros semble absent. L'être humain est décrit comme un objet.
"La jalousie" demeure le triangle classique du drame bourgeois. L'histoire décrit malgré tout l'angoisse et le symbolisme de la haine. La jalousie résume les sentiments du héros et aux passions et aux persiennes par lesquelles il épie. Nous sommes aussi loin de la véritable communion que de la solitude. La conscience omnipotente de la philosophie s'avère être une prison. L'individualisme se retourne contre lui-même. Nous sommes fatalement ramenés à cette vérité.

Citation P218 La sexualité n'est pas, comme le croyait Freud, le principal ressort de notre existence, mais un miroir qui la reflète en totalité. C'est ce miroir que nous tend le roman contemporain. Et nous y voyons apparaître, de plus en plus nettement, l'échec de l'entreprise prométhéenne.

jeudi 13 février 2014

Camille Tarot sur Levi Strauss et Girard

Voici un texte très utile de Tarot dont j'avais déjà travaillé le très utile cours ici même. Encore une fois, il nous aide à mieux percevoir la différence entre Girard et Levi Strauss. Pour un girardien, il est difficile d'être séduit par les thèses de Lévi Strauss. On peut les trouver belles et humanistes, rationnelles, intéressantes, elles manquent définitivement de nerf. Bref, ci dessous sera le résumé du texte qui ne manque pas d'exemple et de clarté. 
Si avec Levi Strauss, nous sommes heureux de prendre les mythes du monde entier dans la ronde humaine... nous nous permettons de demander, mais qui est la victime ?

Tarot voit une importance cruciale pour les sciences sociales dans le conflit Levi Strauss et Girard.

Prenons d'abord conscience du conflit
Oui, conflit entre les deux anthropologues sur leur questionnement, leurs méthodes et analyses. Il y a deux positions, Levi Strauss a été un classique de son vivant, un grand sage. Girard est l'outsider, le marginal. Levis Strauss n'a pas eu besoin de Girard, Girard s'est construit dans cette opposition. Levi Strauss a surfé sur la sécularisation, Girard évoque au contraire à la modernité le retour du religieux. Mais leur débat n'est pas seulement d'actualité. Girard renoue avec les grandes thèses de Durkheim sur le religieux comme premier et fondateur alors que Levi Strauss en fait l'ablation. Ce débat doit nous permettre d'en revenir à ce carrefour.
Contre Girard, Levi Strauss ne distingue pas société et culture, la société n'est qu'un phénomène d'échange, de circulation sans économie du désir ni théorie mimétique. La culture n'est qu'une activité organisatrice d'un intellect collectif. Les activités culturelles sont fondées par la linguistique, le religieux est un élément périphérique, le mythe est antérieur et prédominant au rituel. Le mythe est une pure construction intellectuelle. Enfin Levi Strauss avoue qu'il n'y a rien d'essentiel à découvrir sur le sacrifice.

Au contraire pour Girard, le sacrifice est le moyen de rappeler et de fonder les différences, de protéger le groupe contre la violence interne et les risques de l'indifférenciation. Le mécanisme sacrificiel est la matrice du rite, des institutions et cultures.

Levi Strauss et Girard sont d'accord sur le fait que la culture est un système de différence  sans recourir à une pensée symbolique.
Le débat repose sur l'origine des différences et de leur production.
Pour Levi Strauss, la condition nécessaire est la langue, base qui fait des signes des mots et est le reflet de la structure de la pensée. Il explore les mythes en reconstituant les axes pardagmatiques et syntagmatique (le signifiant et le signifié). Le mythe est différenciateur car il constitue l'activité classificatrice et différenciatrice de la langue.

Girard objecte : Levi Strauss ne voit pas la violence et le sacrifice. Il néglige l'histoire et la part de réalité dans le mythe qui parle de violence fondatrice et le mécanisme victimaire, producteur de discontinuité et de différence. Il y a idéologisation du mythe pour légitimer la violence fondatrice.

Prenons exemple du mythe d'Oedipe. Pour Levi Strauss, ce mythe aide à sortir de la contradiction sur les origines de l'homme face à l'opposition entre discours généalogique et ceux qui le font sortir du sol. Pour Girard, Œdipe représente les deux phases du destin d'un roi devenu bouc émissaire et révèle les origines de la royauté, sa genèse et son enjeu. Bref, la culture n'est pas advenu par jeu de langage et actes de pensée, la culture et la société se sont imposées par le réel, les relations intersubjectives des hommes. Si, pour Levi Strauss, les différences sont des qualités fixées. C'est une cécité pour Girard.

Tarot pense qu'il faudrait vérifier les thèses de Girard, ne plus en avoir peur et ensuite relire Levi Strauss.
Tarot prend ensuite beaucoup de temps pour relire les théories de Levi Strauss sur des cas pratiques. (Bororo, Objiwa, Sherenté...). Il met en exergue la poésie des mythes, leur talent différenciateur mais Tarot montre bien que Levi Strauss s'approche, sans les atteindre, des détails qui permettraient de nous approcher de Girard, il oublie pratiquement les rituels, il fait des monstres et des handicapés les symboles de la tension vers "l'être". La critique de Girard serait légitime, le structuralisme fait l'impasse sur les faits religieux et sur tout un tas d'informations précises. Comme pour le feu des Sherenté, il refuse que le feu puissent être ambivalent, et voit toujours deux feux, un bon et un mauvais, un feu de cuisine et un feu de sacrifice. Tarot y voit la logique et la fonction "pharmakologique" du religieux et du rite, aussi bien poison et remède, c'est l'ambivalence du sacré qui apprend la bonne distance. Pharmakos comme le bouc émissaire que ce soit une plante, animal, l'important est la médiation et la victime qui permettent de rétablir l'équilibre de la bonne distance avec le sacré, la violence et la communauté. Pour Tarot, il faudrait relire les mythes et les rites à la lumière de Girard, la logique mimétique de l'ambivalence du sacré qui reste largement à décrypter.

Les cas choisis (à l'origine par Levi-Strauss) semblent confirmer pour Tarot, les deux thèses de Girard, l'antériorité du rite sur le mythe et la "centricité" du sacrifice et permet d'éclairer l'hypothèse girardienne du sacrifice  comme origine des institutions humaines. Cette analyse permet de constater que le structuralisme ne voit pas tout des mythes qu'elle a étudiées.

Il confirme que le choix du mythe contre le rite  continue les présupposés logocentriques, intellectualistes et idéalistes de la tradition rationaliste et de la marginalisation du religieux.
Elle est certes productive quand elle ne mutile pas l'objet. Elle a montré comment tous les mythes s'éclairent les uns les autres, Levi Strauss a été un passeur de sens entre les différentes cultures, en rendant hommage à la pensée "sauvage". Mais il n'a pas vu le problème de la médiation au sein des sociétés. Pour Girard il y a toujours une médiation qui compte plus que les autres car elle a un caractère d'unicité, car elle ordonne et hiérarchise toutes les autres. Elle polarise les relations humaines concrètes et elle exerce une emprise sans pareil sur les désirs. Dans les sociétés traditionnelles, cette médiation s'appelait le sacré. Pour Tarot, ceci est la plus grande différence entre Levi-Strauss et Girard : la multiplicité ou l'unicité principielle de la médiation.... En ne voyant pas l'unicité de la médiation, Levi Strauss n'a pas vu cette médiation unique et ce risque de la violence, il rejoint aussi l'optimisme des lumières (malgré son pessimisme sur le monde contemporain...), il a conjoint un message post moderne sur le monde contemporain sans remettre en cause le dogme de la modernité de l'ablation du religieux et l'auto-fondation de la raison. La nature est bonne, le mal vient de l'histoire. Il tient à distance le mal et la violence au nom d'une tradition rationaliste de la terre vierge, loin de la contingence.
Tarot suggère une piste historique pour réfléchir ce fait. Il y a une analogie entre Descartes et Levi Strauss. Deux hommes ayant poussé la distanciation à l’extrême, l'exil avec un désir de retrouver un objet pur.
Levis Strauss a exclu Durkheim, la religion et la violence... 

Mais en regardant cette vidéo notamment, il est si difficile de lui en vouloir...

samedi 8 février 2014

Antigone et Weil

On peut lire tout d'abord ces quelques extraits.
Nous pouvons ensuite écouter cette vidéo avec Georges Steiner et Pierre Boutang.
Le lien Boutang et Simone Weil est évident et Boutang est rempli d'admiration pour cette dernière
Le point commun évident dans ces deux documents est la part de Grâce possédé par la Grèce. La capacité de la compassion. Personne n'est méprisé...


"Ce n'est pas pour partager la haine mais l'amour que je suis née."
Ce vers d'Antigone est splendide, mais la réplique de Créon est plus splendide encore, car elle montre que ceux qui on part seulement à l'amour et non à la haine appartiennent à un autre monde et n'ont à attendre de celui-ci que la mort violente.
Ensuite, Antigone est la femme qui remet en cause le pouvoir de mettre à mort, le pouvoir agglomérant la foule humaine.
Antigone est la figure de la résistance humaine. L'intuition et la vocation de la vie belle est bonne contre le pouvoir du monde. Antigone est la préfiguration du "ma royauté n'est pas de ce monde de Jésus". Antigone, prophète grecque de Jésus ?
(Elle ne songe pas au suicide, d'ailleurs, elle n'a plus de moi)

La discussion Steiner-Boutang est passionnante. Leur conscience de l'échec de l'homme moderne est partagée. Steiner en fait un drame intime et métaphysique. Boutang le relie à la puissance du monde et aux illusions de notre monde moderne qui a en plus un problème de compréhension sur la question de la légitimité de la force. Les lumières n'ont rien compris à la légitimité et à la violence. N'ont ils pas redoublé la violence ?
Je garde encore la réaction de Boutang
"Libéral ne veut pas dire généreux, libéral veut dire, cherchez le cadavre. Ils enterrent tout le temps, liberté hypocrite, ils cachent, ce sont les fidèles de Creon."

Nous vivons le temps des pharisiens, mais je dois laisser la parole au sauveur et espérer et me battre pour ne pas faire partie de la catégorie dont il parle...

  à l'extérieur, ils ont une belle apparence, mais l'intérieur est rempli d'ossements et de toutes sortes de choses impures.
C'est ainsi que vous, à l'extérieur, pour les gens, vous avez l'apparence d'hommes justes, mais à l'intérieur vous êtes pleins d'hypocrisie et de mal.
Malheureux êtes-vous, scribes et pharisiens hypocrites, parce que vous bâtissez les tombeaux des prophètes, vous décorez les sépulcres des justes,
et vous dites : 'Si nous avions vécu à l'époque de nos pères, nous n'aurions pas été leurs complices pour verser le sang des prophètes. '
Ainsi vous témoignez contre vous-mêmes : vous êtes bien les fils de ceux qui ont assassiné les prophètes.
Eh bien, vous, achevez donc ce que vos pères ont commencé !
"

Matthieu 23, 27-32



Voici la suite de leur discussion  qui aurait du être sur le sacrifice d'Abraham mais qui se transformera en disputatio judeo chrétienne de très haute tenue.


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mercredi 5 février 2014

Le dynamisme de la théorie mimétique

Aujourd'hui, je vous propose une longue citation du livre  des figures de la violence de Eric Haeussler. Je ne sais toujours pas si c'est un bon livre introductif ou alors un livre pour lecteur déjà quelque peu averti.
Il y a beaucoup de bonnes choses. Je retiendrais pourtant cet extrait qui commence par une citation de Jean-Pierre Dupuy. L'origine du désir du tiers à l'origine du désir mimétique n'étant pas déterminé, ceci n'est pas un vice de forme de la théorie de René Girard mais ce en quoi elle est aussi intéressante. La nature circulaire du désir nous empêche d'en saisir une origine. C'est toujours "une forme qui se modifie elle-même en transformant les objets, tout en étant aussi "informé" par les objets." La théorie mimétique se transforme selon les situations. Il faut comprendre un dynamisme et non une structure.



Si le désir est mimétique, il est "déterminé" par le désir d'un autre pour le même objet. Mais si cette proposition est universelle, c'est à dire si le désir de l'autre est lui même déterminé par le désir d'un tiers, lequel peut être le sujet d'origine, il en résulte une indétermination radicale. Ceux qui l'ont décelée en ont conclu qu'une faille logique minait l'édifice girardien. C'est au contraire  en ce point que réside toute la richesse potentielle et génétique de l'hypothèse mimétique
Dupuy mimétisme et morphogénèse p231, 232


L'expression la plus ramassée du désir mimétique pourrait être : le désir désire le désir.  Il fait constamment référence à lui-même, d'où cette impression de cercle vicieux; de régression à l'infini, de "faille logique" ou d'"indétermination radicale". Mais surtout nous touchons là au point qui explique le dynamisme du schème mimétique et sa capacité à aller du simple au complexe (et inversement).
En effet lorsque ce schème est isolé, non seulement il est pris dans un mouvement circulaire incessant, mais en plus il est totalement fermé sur lui-même ; on a l'impression qu'il s'écroule sous son propre poids, comme une méduse hors de l'eau ou un tas d'os que les tendons et les chairs ne maintiennent plus ensemble en un squelette articulé ; il n'a aucune existence propre en-dehors des phénomènes qui le fécondent et qu'il permet d'expliquer. Une conséquence est, comme le dit Girard, que "la réalité du processus mimétique est tellement inextricable qu'elle ne permet pas de distinguer entre la théorie et la description des faits". Le schéma mimétique n'est donc pas une forme indépendante que l'on peut plaquer de l'extérieur sur plusieurs sortes d'objets. Mais c'est une forme qui se modifie elle-même en transformant les objets, tout en étant aussi "informé" par les objets.
Autrement dit, les objets ou les faits et la structure mimétique sont dans une interdépendance réciproque.
 des figures de la violence Eric Haeussler  p42

dimanche 2 février 2014

Le rival dans la chanson

Mes amis,

Voici, une pause musicale...
Je souhaite ici compiler des chansons mettant le rival en valeur. Simple exercice girardien...
Je compte sur vous pour me donner de nouveaux exemples.


L'homme est plus agé, il pense au temps de sa mort et au veuvage de sa bien aimé. Il pense aux gestes de l'amoureux qui viendra alors. Impossible imagination pour l'homme aimant.
Aznavour


Le rival n'est plus dans un avenir fantasmé, il est dans la même salle et séduit notre douce. Nous sommes humilié, et avouons la défaite. Nous avons une larme pour celui qui a perdu la guerre. Sensibilité de l'homme qui tente de prendre de la distance sur le trio tragique qu'il vit.

Brel
Fanette
Le rival est sur la plage, mais ici le témoin de l'amour ne peut pas prendre de distance. Il nous rend le tragique du triangle amoureux. Les amoureux nous humilient mais se noient, ils nous conservent dans le sentiment perpétuel de l'humiliation. Le sensible est l'éternel humilié ?




Miossec
Que devient ton poing quand tu tends les doigts
La séparation est consumée... et pourtant l'amour nous a donné des graines d'éternité... Nous ne comprenons pas... Ton corps avec un autre corps que le mien est hors de toute logique.

Emily Loiseau
Jalouse. La jalousie est la révélation méconnue de la part triangulaire du désir amoureux... Example avec un ex envahissante.
Anne Sylvestre
Les impedimenta. Le rival est dans le passé, il est partout, légion et omniprésent. Mais je travail aujourd'hui à être toujours ton présent.




Claude François chanson populaire
 Toi et moi amoureux, autant ne plus y penser...
Nous avons vécu l'amour parfait, c'est fini, tu le revivras tandis que moi, je continue mon chemin de croix.... Le "grand amour" est autant relativisé qu'espéré... l'amour est joyeux mais est un éternel recommencement qui contredit la notion d'unicité propre à sa définition. Douce absurdité... Le rival est un branquignol mais moi je sais que je ne le suis pas...


Michel Jonasz
Dites Moi
La nostalgie sensible des détails de la femme aimée. L'infécondité m'est insupportable. Le rival était trop fort, d'accord, mais dites moi que moi j'étais sans reproche et que je savais l'aimer et avait des projets fous.
Barbara
Que ma joie revienne
Ici la femme prend la parole, le rival est parti, mais le souvenir de lui empêche tout nouvel amour. Attends et je te promets nous serons heureux. Convalescence.

Adamo
Laisses tes mains sur mes hanches.
Oublies toutes tes rivales du passé, bébé, elles m'ont permises de mieux t'aimer. Je serai fidèle, sens de l'amour tel que tous les chanteurs tentent de nous transmettre... Non ?