lundi 2 mars 2015

Ieshoua de Claude Tresmontant

Vous trouverez ici, le livre de Claude Tresmontant : Ieshoua, Tresmontant nous invite à retrouver Jésus dans sa radicalité et à redécouvrir les Évangiles et l'enseignement du Christ comme un science de l'homme, de l'homme inachevé et complété. Livre magnifique pouvant nous aider à développer une relation plus profonde encore avec celui que notre langue a appelé Jésus.

L'enseignement de Ieschoua est toujours à contre-courant des opinions les mieux assisses, il enseigne le privilège des pauvres et des persécutés.
L'enseignement du rabbi Ieschoua est-il l'enseignement plénier de Dieu ?
Tresmontant va en 26 chapitres dessiner le portrait de Jésus et de ses ambitions.


1 Le guérisseur, Le professeur

Le monde est un paradoxe, il va vers la poussière (l'entropie) mais va aussi vers toujours plus de complexité. L'information ne cesse d'augmenter, refuser les miracles est aussi refuser la possibilité au monde de recevoir de l'information. Dans une création inachevée, rien n’empêche le créateur de continuer à inventer. Jésus par ses guérisons montre que Dieu ne cesse de créer, ré-informer, il communique de l'information par son enseignement, ces deux actions sont inséparables, il communique la science du Royaume de Dieu. Jésus communique les conditions d'une humanité nouvelle, informée par la vie divine.

2 Quelles sont ces conditions ?

-le privilège de la pauvreté.
Jésus ne va pas vers les élites mais vers le rebut, ils ont un privilège. Ils obtiendront justice, la vérité de l'être. Invitation au mépris de l'accumulation, la vie nomade est favorisée. Ieschoua n'enseigne pas le sacrifice par rapport à ces "richesses", il installe les conditions d'une richesse existentielle plus grande. Consentons. Pas de révolution à préparer mais le constat de notre inachèvement de la création qu'il est venu achever. Ne nous battons pas pour la richesse qui est le signe de notre faiblesse. Le révolutionnaire veut aider le misérable, Jésus veut libérer le riche de ses richesses.

-l'abandon du souci. Doctrine de l'insouciance, le souci est lié à un sentiment de solitude et d'abandon. Cela ne prône pas l'oisiveté mais la perception du travail dans sa dimension de shabbat (voir Hadjadj), la vie contemplative est première. Le disciple de Ieschoua est un homme non tourmenté, un homme de paix.

-la douceur génératrice de puissance qui se révèle dans la coopération à l'action créatrice

-La pitié, reconnaitre l'homme dans le prochain

-Excellence de la paix, enseignement judéo-chrétien rare liée à la notion de création. Tresmontant y voit l'origine de l'antijudaisme. L'option de la paix est l'option pour la vie des vivants et sortie du cercle de la violence présent à tous les niveaux de relation. La violence est un phénomène d'autodestruction. Jésus l'affirme même à Pierre quand il se fait arrêter... Remise en cause de la légitime défense. La guerre est quantitative alors que Ieschoua s'occupe des hommes un par un, de chacun de nous ontologiquement. De même on ne peut ré-informer les structures sociales si nous avons réformé avant les structures mentales. Encore, la guerre contre la violence est paradoxale, car le glaive, la doctrine évangélique entre en conflit avec les valeurs d'un système. Le christianisme est en guerre partout...

-la persécution pour la justice. De fait du dernier point....

-Le privilège de l'enfant Le plus important est senti par les plus petits, les philosophes passent à coté. De plus, l'enfant est le tout juste créé.
-Délégitimation des liens du sang et de la nation. Séparation entre Israel et l’Église. Le lien spirituel est le plus fort.




3 Distance avec la religion établie.
Jésus accomplit la loi et ne veut pas que son enseignement soit lourd, il met des différences entre lui et le judaïsme tel qu'il le rencontre souvent.
- Le sabbat n'est pas absolu car Dieu continue de créer,
- Nouvelle perception de la pureté. L'impureté vient du cœur, siège de nos options fondamentales (actes, paroles et pensées sont nos productions. )
- Risque fort d'hypocrisie chez l'homme religieux mais plus encore, ils obstruent le chemin vers la connaissance
- Radicalisation de l'exigence de la loi juive. Elle est au niveau du cœur et des intentions
- Renouvellement de la notion d'amour :
Aimer est la participation à l'action créatrice de Dieu. Le but de cette création est de susciter des êtres capables d'entrer dans l'économie de cette création. L'Agape est créatrice du principe des êtres.
.....

Différences donc, mais aussi maintenance de l'enseignement fondamental biblique. Si Israël ne l'a pas reconnu, cela a permis aux nations païennes d'entrer dans l'économie du monothéisme issu d'Abraham

4 Quelle morale pour le Christianisme ?

Jésus est l'inverse d'un puritain. Il prend des distances avec la morale de son époque, il va là où il faut enseigner et guérir. Avant la morale, il y a la justice rendue à l'être, à la vitalité des êtres, à leur sainteté. Tout moralisme peut devenir trahison de l’Évangile. Pour être cet homme juste, il faut toujours d'abord se reconnaître comme injuste.

La conséquence de cette disposition est l'attention de Jésus à prôner le non-jugement. L'homme ne peut pas juger. Le jugement implique l'exhaustivité de la connaissance de la personne, l'homme jugeant fixe l'homme dans un état précis. On ne peut juger ce qui est en gestation.

5 conséquences attendues de l'enseignement

La conséquence est l'achèvement de l'humanité et le développement du Royaume de Dieu que Jésus décrit par parabole. La graine de la semence contient toute les informations, ensuite tout se développera, il faut ensuite une collaboration (graine-terrain). Le royaume ne cesse de croitre. Cette acquisition de la vie et du royaume ne se fait pas sans renoncement à soi-même. Il faut prendre des risques pour celles-ci. La fécondité appelle sortie de soi. Mais ceci est crucial pour la fructification personnelle. Jésus au final n'enseigne pas d'interdits mais les règles de la fécondité. Il veut une coopération active. Il veut des vivants, des créateurs sans peur.

Pour développer la comparaison du fruit, Ieschoua est celui qui communique l'information créatrice. Il ne faut pas quitter ce corps dont Ieschoua est le principe d'information. (Je suis la vigne véritable.)

Dans les conséquences de cet enseignement, il y a le risque de déperdition et de sélection. Jésus condamne celui qui ne fructifie pas ses dons, de ceux qui arrêtent sa création.

La vie dans son royaume n'est pas automatique. Il faut être avant tout transformé en sa pensée, son être et son agir. Le pardon doit nous revivifier. Prévenons nous de la perdition ultime qui ne se caractérise pas par les péchés de chaire où Jésus se montre indulgent mais par les péchés contre l'Esprit qui est inimité vers l'enseignement de Jésus.

6 La foi

La foi est lié à la raison, elle est confiance en lui et réception de son enseignement. Elle est intuition de la divinité de Ieschoua. Celui-ci est à l'affut de cette foi chez ceux qu'il rencontrent, de ceux qu'il ont confiance en son identité née d'une intuition ou d'une intelligence profonde. Cette intelligence est ébauche de sainteté, intelligence fondée sur expérience, discernement de la réalité spirituelle.

La création va vers son terme, Ieschoua enseigne la vigilance et la veille pour attendre l'heure de l'achèvement, il faut y travailler en attendant.

L'ascèse évangélique, c'est la plénitude du travail accordé à la création en train de se faire, elle est la condition à la création.

Aux disciples de transmettre cet enseignement de feu. Il promet sa présence dans sa parole, l'enseignement, le pauvre secouru et le pain partagé en communauté de foi. Il est la première information et l’Église est le corps, il y a unité organique

7 Conclusion

Ieshoua est un homme qui a bouleversé les personnes qui l'ont connu de près, qui l'on reconnu comme verbe de Dieu incréé. Il a apporté un salut, non seulement par sa mort mais surtout par son enseignement et sa personne même.

En nous, son enseignement est pris en résistance.
N'a pas il dit vrai ? Si oui, il est ce par quoi Dieu le créateur veut achever sa création et diviniser l'homme. Il est la concordance entre vérité et intelligence.

Plus bas, notes au fil de la lecture