Comme promis, voici la note dédiée à la postface de René Girard à la fin du livre de R. Schwager, Avons nous besoin d'un bouc-émissaire?
Cette postface touche un point très important dans le chemin intellectuel de Girard. Comme il l'a avoué dans cette postface (qui fut édité dans un autre ouvrage précédemment), il s'est trompé en refusant le terme de sacrifice pour la mort de Jésus et en jugeant que l'Eglise était fondé sur une une mauvaise perspective de celui-ci.... (voir sa lecture de la lettre aux hébreux dans "les choses cachées depuis la fondation du monde.")
Il exprime ici son regret et son ralliement aux thèses contemporaines à ses recherches du jésuite Raymund Schwager. Girard explique qu'il refusait le terme "bouc émissaire" pour Jésus. Conscient de la lecture chrétienne du mythe, il ne voulait pas compromettre le christianisme avec une quelconque dimension mythologique. Or on ne peut pas se couper du sacrifice, on ne peut que s'éloigner du sacrifice païen qu'en prenant le risque du sacrifice chrétien qui met une fin à tous les sacrifices. Acceptons la dimension provocante de la continuité du religieux.
Cette histoire peut sembler une affaire byzantine pour beaucoup de chrétiens. Elle me semble importante dans notre propre compréhension de la violence, du sacrifice et de notre salut par le Christ.
Ci dessous un petit résumé personnel de cette fameuse postface.
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Jésus, l’agneau de Dieu qui porte le péché du monde. Dieu l’a fait comme le pécheur par excellence. C'est à partir de ces faits de la tradition catholique que Schwager aide à comprendre comment le processus du bouc-émissaire peut nous faire saisir la rédemption du Christ.
Cette postface touche un point très important dans le chemin intellectuel de Girard. Comme il l'a avoué dans cette postface (qui fut édité dans un autre ouvrage précédemment), il s'est trompé en refusant le terme de sacrifice pour la mort de Jésus et en jugeant que l'Eglise était fondé sur une une mauvaise perspective de celui-ci.... (voir sa lecture de la lettre aux hébreux dans "les choses cachées depuis la fondation du monde.")
Il exprime ici son regret et son ralliement aux thèses contemporaines à ses recherches du jésuite Raymund Schwager. Girard explique qu'il refusait le terme "bouc émissaire" pour Jésus. Conscient de la lecture chrétienne du mythe, il ne voulait pas compromettre le christianisme avec une quelconque dimension mythologique. Or on ne peut pas se couper du sacrifice, on ne peut que s'éloigner du sacrifice païen qu'en prenant le risque du sacrifice chrétien qui met une fin à tous les sacrifices. Acceptons la dimension provocante de la continuité du religieux.
Cette histoire peut sembler une affaire byzantine pour beaucoup de chrétiens. Elle me semble importante dans notre propre compréhension de la violence, du sacrifice et de notre salut par le Christ.
Ci dessous un petit résumé personnel de cette fameuse postface.
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Jésus, l’agneau de Dieu qui porte le péché du monde. Dieu l’a fait comme le pécheur par excellence. C'est à partir de ces faits de la tradition catholique que Schwager aide à comprendre comment le processus du bouc-émissaire peut nous faire saisir la rédemption du Christ.
Girard explique qu’à partir de ses
premiers travaux, Schwager et lui-même en sont venus aux mêmes
conclusions parallèlement mais que Schwager est allé plus loin sur la question
de la rédemption du Christ se faisant lui-même bouc émissaire (péché pour Saint
Paul).
Girard se pose la question suivant : Qu’est ce qui m’empêchait de
voir en Jésus un « bouc-émissaire » qui se sacrifie pour les
hommes ?
Rappel de l’histoire de l’anthropologie. Ce sont des positions antichrétiennes mais cherchant des lois universelles et non des
différences comme maintenant qui ont inauguré l'histoire de l'anthropologie. Et pourtant, lui a découvert que le christianisme est
différent. Il perçoit que les victimes sont innocentes. Moralisme idiot pour
Nietzsche, vérité selon Girard. Coïncidence entre morale et vérité. On ne peut réduire le christianisme au
mythique. On peut seulement lire le mythique avec le christianisme.
Donc, le
rapprochement du christianisme aux mythes du bouc émissaire sacralisé effrayait
Girard. La paix du Christ serait-elle la paix des boucs-émissaires ?!
Pour lui, La théorie mimétique
permettait de frapper l’idéologie relativiste à la tête. Girard voulait alors effacer complètement le
terme de sacrifice pour Jésus.
Or le sacrifice du Christ est
invitation à refuser la logique mimétique de la violence. Il faut abandonner au
rival l’objet du litige. Ce n’est pas pour jouer au jeu sacrificiel qu’il se
voue au sacrifice, c’est pour y mettre fin. La différence entre le sacrifice
mythique et chrétien se retrouve dans la différence qu’il y a entre les deux
prostitués devant Salomon pour le jugement de maternité. Girard a donc parlé de
christianisme non sacrificiel. Or il ne faut pas absolutiser la recherche de
lien non-sacrificiel tout en reconnaissant la différence fondamentale entre les
deux sacrifices. Il ne faut pas effacer l’unité paradoxale du religieux d’un
bout à l’autre de l’histoire humaine.
On ne peut refuser le premier
sacrifice qu’en assumant le risque du second sacrifice. Il est illusoire de
chercher un lieu d’observation non sacrificiel.
Si les deux sacrifices se
ressemblent c’est parce que la violence imite l’amour du Christ.
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