Interview intéressante ici même. Maxence Caron présente et discute son livre dédié à Philippe Muray. Muray, les femmes et Dieu.
On peut ne pas aimer le style de Maxence Caron. On peut avoir même l'impression d'un mépris profond envers la masse, la foule, les médiocres, les gens qui tentent de penser... Bref à peu près tout le monde.
Mais il débusque des idées très intéressantes sur un auteur qu'il considère important tout en étant précis sur son cas.
Caron porte Muray en très haute estime, talent, don d'écrivain, ambition littéraire, unicité et solitude d'un génie, vraie pensée philosophique et historique
Mais Caron fustige le mythe Muray. Le libérateur réactionnaire, l'humoriste d'un monde en perdition qui perd toute colonne vertébrale pour tomber dans un age enfantin, faussement festif et laid. Très rapidement après sa mort, il a agglomère auprès de lui et de ses descriptions de la modernité, les ronchons et les "mal dans leur époque".
Caron démonte quelques clichés. Il présente Muray comme un soixante-huitard non abouti et qui a eu suffisamment de culture classique pour se dégoûter de sa génération et des slogans du "jouissez sans entrave" qu'il pratique pourtant. Il n'est pas un réactionnaire de souche.
Ensuite, la colère guide essentiellement Muray. Elle est finalement, selon Caron (et Delsol), impuissante et sauvage.
Et au milieu sont les femmes, objets d'admiration, de consommation, de mystère et signe miroir d'une société masculine qui place en elles toutes les espérances religieuses et voluptueuses.
Parallèlement, Caron souhaite réhabiliter Muray romancier. Il pense qu'il est la pointe de l'auteur et la tentative de romanciser la vie. Le roman étant l'art de vivre par excellence.
Belle analyse de Muray, utilisateur du catholicisme plutôt que catholique lui-même
Bref, voici une invitation a profiter de la lecture de Muray tout en ne partageant plus le snobisme du pire qui est le risque de la lecture de Muray.
Emission sur france culture entre Enthoven et Caron sur le cas Muray
Voici un texte de Cormary qui nous aide à toucher le catholicisme utilitaire de Muray et son salut par les femmes....
Citation plaisante de l'interview
L’on peut aisément constater que la crise à laquelle semble répondre l’œuvre de Muray n’est pas tant celle qui nous entoure au moment précis de cette fin 2011 – celle que le tout-venant appelle lui-même « la crise » avec à l’esprit des idées fort mêlées et confuses. La désignation de cette « crise », aussi obsessionnelle qu’indéfinie, ne constitue guère un phénomène encourageant pour l’intelligence, car lorsque le sens commun s’empare d’une notion, ce n’est guère là pour sa conscience le signe d’une pensée prochaine… Et c’est peut-être ici qu’il y a crise : lorsque la notion de « crise » est devenue le doxique repère du sens commun.
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