mercredi 5 juin 2013

La marquise d'O - Eric Rohmer

La marquise d'O



Mehr Licht  !!!!

Attention, beauté…
Traduction cinématographique d’une pièce de théâtre de Kleist, nous devrions être en plein romantisme allemand débridé et fol… Et nous avons ici, une ode à l’humilité, à la grâce, à la mesure, à la vertu pour nos corps aux esprits bouillonnant… Le romantisme allemand comme ouverture à la lumière naturelle…
Pourquoi tant de beautés, de retenus, de plans fantastiques, une langue qui vibre encore et encore en nous…
Des situations drôles, émouvantes, terribles, philosophiques. C’est trop beau. Oui, trop.
Les situations que vit la marquise d’O… sont terribles. Un siège, un viol inconnu d'elle-même et découvert par une grossesse improbable, les pleurs d’une mère, la honte de sa famille, l’amour du Graf, la découverte incongrue de sa grossesse. L’isolement, les jeux de sa mère, le pardon et la contrition d’un père. La découverte du graf, l’inflexibilité et l’acceptation de la réalité dans la joie et l’amour. Tout est trop beau.
Chaque minute est pesée, chaque plan est dessinée (inspiration évidente de tableaux du 19eme siècle romantique). Chaque émotion est vécue, chaque personnage a un sens. Le 19eme siècle débutant est sous nos yeux. Nous le touchons. La guerre en dentelle, la politesse prussienne, les coupes de cheveux, la recherche de vertu. Même la rencontre avec des personnalités moins gracieuses sont remplis de merveilles de malice et d'humour (Le docteur et la sage femme). Rohmer nous fait découvrir que les soucis vertueux des personnages n’est pas une posture mais notre chair qui parle. Rohmer nous convertit au romantisme allemand nous le rendant tres charnel, donne un sens à chaque seconde, son amour de la langue et de la culture allemande s’épanouit. Nous voulons être comme le graf, nous voulons rencontrer les parents de la marquise. Emouvants et amusants. Nous voulons rencontrer la marquise et être à la hauteur des qualités dont elle fait preuve… Mais je deviens fou… Revenons sur terre…
Je suis redevenu petit enfant face à ce film. Sensible et aspirant aux hauteurs. J’ai ri de la froideur gênée de la famille. Je ne savais pas si je devais rire ou pleurer face à la découverte de la grossesse. Je me suis émerveillé devant la sagesse de la sage femme. Face à la culpabilité du graf, j’étais déchiré. J’étais joyeux quand il fallait l’être. Le cinéma est définitivement liturgique…
Et dans tout cela ??? au fait ? un sens  ? J’en suis bien indigne… Mais la question de la paternité se pose là ! La complexité humaine est criante ! La femme est mise en question, notre désir masculin itou. La famille est au cœur…La chasteté est célébrée, malgré tout.... L'incarnation est partout.
Le personnage du Graf est pour cela bien mystérieux. Nous le voyons comme la marquise, comme un ange descendu des cieux.  Nous savons assez rapidement qu’il a violé la marquise dans son sommeil. Nous savons qu’il  a vécu une expérience de la résurrection où la marquise tenait un rôle clé. Son amour pour la marquise est il spontané à son retour ? devoir ou nature ? amour ou réalisation. Ce film a encore tellement de mystère pour moi…
J’en retiens d’abord l’expérience paradisiaque et tourmentée de sa vision.
Comment croire que l’auteur du roman s’est suicidé à 35ans au bord du Wahnsee ? Le monde n’était il pas assez beau ?

A noter
Le graf est il russe ? Peu de signe extérieur pour le croire.
Rohmer en général russe ????
Que tu es belle Marquise !
Le cocher.
Le coup de feu.
La rigueur morale de l’époque, est elle une illusion d’optique ? Est elle juste ? Que faire vraiment en ce cas ?
Plans extérieur, plan intérieur, d’où viennent ces lumières ?





Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire