vendredi 14 juin 2013

Jours de pouvoir - Bruno Lemaire

Les technocrates sont nos amis, il faut les aimer aussi, comme nous ils ont une âme...

Commençant à le lire dans une librairie française, j'ai emporté le livre. Touché au premier abord par les sujets abordés, le témoignage de la vie politique française de 2010 à 2012, les problématiques d'un politicien moderne en France tout en donnant des détails révélateurs, des comportements et sentences des "grands de ce monde" nous permettant de mieux les connaître et par là même de mieux sentir notre époque et ce qui la meut.


Il est bête de l'affirmer mais c'est un livre qui se lit avec plaisir.
Puis comme le dit Lemaire dans sa préface, la vérité du pouvoir se trouve non dans sa description journalistique ni dans la sincérité des politiciens (tout y est représentation et est désormais faussé, nous dit-il) mais dans sa pratique. Car il y a un malentendu entre ce que les gens pensent et ce qu'est la réalité... Que faire de cette autorité ?  C'est donc à la recherche du pouvoir (et d'une lutte contre le silence et son injustice) que nous devons ce livre précieux nous enseignant beaucoup sur le combat politique de nos temps. Abordons ensemble quelques points saillants du livre et, pour le plaisir, consignons quelques citations, moments à garder ainsi que les noms des personnes et des lieux citées.

Sarkozy
Sarkozy sauveur du monde, Sarkozy chef de campagne, chef de gouvernement, négociateur, mari de Carla, énervé, humoriste, subtil, malin, faisant peur, séducteur. Lemaire nous fait un portrait 3d de l'ancien président. Ce portrait est subtil car du moins nous n'arrivons pas à définir le personnage simplement. Sa proximité nous le rend sympathique et rend actif son charme, son énergie, son pragmatisme, sa bonne volonté, sa mégalomanie, son gout de l'effort et certaines de ces analyses pertinentes sur les gens et les situations, sa lutte héroïque pour la campagne présidentielle. Ce portrait nous le rend sensible aux difficultés, à ses espoirs, ses désirs d'être aimé et même parfois son courage. Personnage d'intuition et de force, nous comprenons alors le manque de leader après lui. Mais en quoi croit il ? Les reports de ces conversations intimes le rendent sympathique mais il n'a presque pas de colonne vertébrale. Quelle est sa France ? Sa vision historique ? Sa vision économique ? Au moment où il n'y a plus de socle, ni des structures intellectuelles, les invertébrés règnent ? Tout devient négociation, et lutte pour le pouvoir et le pouvoir d'achat... Malgré quelques références littéraires et une personnalité attachante malgré tout, nous nous rendons compte qu'il y a un problème de hauteur....
La description de Lemaire devient alors effrayante alors qu'elle cherche à être sympathique. Comme dit Gauchet dans ce livre, il n'y a plus que des réformes sans projets. Nicolas Sarkozy est un homme politique perdant pied et lucidité à mesure que le temps avance, la résistance face à son échec programmé est présenté comme un combat héroïque contre son propre mandat.


La France
Bruno Lemaire traduit bien le dégoût de la France pour elle-même, sa dépression, son vide, son cafard. Un pays sans perspective car sans médiateur le lui proposant et sans idéal, ne savant plus vraiment où est son bien commun ni sa joie commune.

Comme ministre de l'agriculture ou comme député de l'Eure, il a visité la France profonde, senti le drame de nombreux agriculteurs, entendu les rapports des élus du coin, témoigne de la frénésie anti-sarkozyste (bouc émissaire d'une société en déliquescence ?). Lemaire prône une austérité forte et comme le dit un conseiller tout ce qui serait nécessaire pour le pays et les rendrait inéligibles. Cette dichotomie entre démocratie et nécessité libérales (même si ce n'est pas une fatalité nous dit Lemaire) nous rend un pays dépressif et en perte de vitesse sur le niveau européen et mondial. Que peut faire la France pour les français ?



L'Europe
Lemaire traverse toute l'Europe, il fait des portraits passionnants de certains personnages mais l'avoue... Les ministres sont devenus des marchands de tapis, des maîtres en négociations européennes. A Bruxelles ou bien dans toutes les capitales européennes pour créer des compromis ou des alliances. C'est aussi l'occasion pour Lemaire de développer sur son intérêt sur la culture et la vie politique allemande, sa relation privilégiée avec son équivalent allemand, la réussite de ces relations particulières, Merkel, la joie de la différence culturelle, la perfide Albion.
Lemaire est très clair. L'union européenne est une menace que dans la mesure où nous sommes paresseux et si elle sert de prétexte au manque de courage politique. Nous ne savons plus où nous allons alors que nous devrions, selon Lemaire, galoper aux sommets. (Mais dans sa dernière interview avec Zemmour, il a fait comprendre qu'il y avait beaucoup de choses à changer dans l'UE)
L'euro a failli mourir, la crise n'est pas terminé mais l'euro est sacré pour les classes politiques franco allemandes, la crise continue, les débats sans fin de même... Tout cela est le signe de notre faiblesse rationnelle et de nos manques d'espérances....


Le monde
En tant que présidente du G20, la France avait quelques responsabilités. Bruno Lemaire en a profité pour mener à bien un traité mondial contre la spéculation des matières premières. Là encore, nous assistons aux négociations, aux voyages. Le sujet est crucial et humaniste, nous ne voyons pas tous les rouages, mais Lemaire porte un regard curieux, ambitieux et pensif à ces rencontres à travers le monde. ils lui permettent une perception personnelle sur les mouvements de fonds économiques et sociaux. L'hystérie de certains pays en voie de développement, les ambitions russes, la parano aigrie de la déclinante Amérique  Mais qu'est qui dirige le monde ? Lemaire nous dit qu'il n'y a pas de complot. Mais un équilibre de beaucoup de lâcheté et d'un peu de courage.
Et quel est le critère essentielle de ce pouvoir mondial, la production, la recherche....? Non, c'est le commerce extérieur ! Le dollar en quelques sortes et la soif de marchandises de l'humanité moderne. Les politiques sont les grands prêtres de cette religion.


Lui ?
Et Bruno, dans cette histoire? C'est une drôle de sensation et c'est le risque de toute tentative littérairo journalistique d'un politicien. Quelle est la part de séduction ? Quelle est la dimension désintéressée de cet oeuvre ? Oui, nous avons peur d'entrer dans une campagne électorale contre notre gré. Car parallèlement aux éclairages que dispense Mr Lemaire, l'empathie progresse, nous nous réjouissons de ses succès, nous le soutenons dans ces combats, nous sommes le confident de ses observations les plus profondes, de ses réflexions de père, de mari. L'admiration naît légitimement pour un homme au coeur des problèmes les plus épineux de son époque, des gens dont les décisions importent au monde entier. Le normalien spécialiste de Proust se signale, ainsi que son sens des responsabilités, de la négociation, de l'empathie, son absence de manipulation, sa reconnaissance. Son sens du détail nous emporte sur un clin d'oeil d'Obama, sur le logement d'un paysan auvergnat, sur la bague d'un ministre brésilien, sur la campagne éthiopienne.  Nous lui sommes naturellement gré de nous transporter sur les détails qui révèlent notre infiniment grand et notre infiniment intérieur. Bref de faire de ce livre une  expérience riche aussi intime que tournée vers le monde.

Mais pourtant, au delà de ce subtil mariage de littérature et d'exercice politique, nous continuons de nous demander qui est cet homme ? En quoi croit il ? Au delà de cette intelligence, nous ne savons pas ce qu'il veut vraiment pour la France... Ou plutôt, nous sentons qu'il n'est pas révolutionnaire (quoi qu'il utilise ce mot dernièrement). Certes, c'est logique... Mais si ces observations semblent indiquer ses doutes sur le système de pouvoir actuel, il semble enfermé dans la logique de ce qu'il signale comme danger. Il semble Baverezien. (Peut être plus par contrainte que par gout...) L'homme qui a raison dans une forme de système dans la mesure où il ne le remet que partiellement en question. En conséquence, il apparaît comme un super technocrate. Un grand prêtre du libéralisme mondial, car il le faut bien... C'est un homme raisonnable et épris de bien public et global... Le sacrifice du monde pour le commerce extérieur ou la globalisation est un jeu qui semble valoir la chandelle même s'il fait mal au paysan que je soutiens de mon autre main. Et toujours la même observation, la mondialisation est une chance et une malédiction...
Je suis peut être idéaliste.... Il ne faut pas attendre un discours révolutionnaire d'un politicien officiel... ni même un discours apocalyptique... 
Quoique...
A un moment, Lemaire cite Virginia Woolf : « Mes lettres ne sont pas muettes, mais vocifèrent : c’est toi qui ne sait pas lire. » Nous sentons ici un mot adressé au lecteur. "Il y a un cri dans mon livre, cher lecteur, méfie toi de la calme sagesse apparente du livre... Il y a en moi un désir de changement et un hurlement..."

Quel est ce cri ? Est ce celui que je discerne ? Le monde, l'Europe, la France partent à vau-l'eau... Nous n'avons plus ni raison, ni d'horizon....  Ressentiments, injustice mondiale, storytelling manipulateur et perte de sens du politique... 

Mr Lemaire, jusqu'où exactement va votre cri Woolfien? Comment définiriez vous votre responsabilité et votre mission émanant de ce cri ?



Une interview sur le bouquin....
Phrase intéressante, je suis rentré en technocrate au ministère de l'agriculture, j'en suis ressorti en politique. Anecdote de transformation plus personnelle, partir des paysages, des produits français et des personnes.
Description du danger du monde agricole semblable au monde industriel d'il y a 10 ans.... Danger
Mais il repose cette question, qu'est ce que peut encore faire un ministre ?

Critique de Lagasse sur Lemaire comme politicien bon élève d'un systeme destructeur....
Son passage chez Zauleau et Nemmour

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moments forts, citations et collection :


Intro : Les gens ne savent pas ce qu’est le pouvoir.
Tout commence par une déception, Lemaire ne sera pas 1er Ministre. L’agriculture demeure.
Le sacrifice de la pêche du Requin-taupe à Bruxelles. Le ministre devient un marchand de tapis avec Bruxelles.
P40 Kertesz, le pouvoir vient toujours pour décider de la vie et de la mort. La nature peinte du salon Murat de l’Elysée.
P44 Eloge subtile de Juppé. Le pouvoir densifie mais ne donne pas un souffle devant soi.
P57 Le ministre indien ivre contre Obama et Lemaire le défendant.
P62 Débat avec Assange et Gunther Grass (Le pouvoir est la main cachée ? Le prestige politique ? non, le commerce extérieur.)
P67 Description de Poutine en homme de pouvoir.
P68 NS « La vérité, c’est que l’Allemagne ne suit pas. C’est vrai, Christine, elle suit pas, l’Allemagne, non ? Tu es d’accord ? Bon. La vérité aussi, c’est que nous ne sommes pas à la hauteur des enjeux. Nous mettons de l’argent, il faudrait des structures. On peut toujours mettre plus d’argent. On peut mettre des milliards ; des centaines de milliards. Ce sera jamais assez pour les marchés. Donc on ira vers de nouvelles difficultés, encore plus graves. » En quelques phrases il a résumé le choix qui se présente aux Etats européens : soit une intégration plus poussée, soit la disparition de notre monnaie commune. Tout le reste ne nous permettra que de gagner un peu de temps. Mais ce choix, comment le faire ? Bridés par leurs contraintes de politique intérieure et dépourvus des instruments européens de décision efficaces et légitimes, les gouvernements en place temporisent, au lieu de trancher. La France est seule à disposer des institutions nécessaires pour décider. Nicolas Sarkozy a compris que parmi les rares avantages dont il bénéficie sur les Allemands, ce dernier est le plus précieux : comme président, il a les mains libres, il peut agir rapidement et fort, quand la chancelière doit consulter, construire brique à brique des compromis avec sa coalition, obtenir en aval un feu vert du Bundestag, tout en restant sous la surveillance scrupuleuse de la cour institutionnelle de Karlsruhe.
P70. Merkel, le  plus important est de sauver l’Euro.
P73 Méditation sur le pouvoir de Bruxelles. Pas perte de souveraineté mais paresse politique si cela ne marche pas.
P75Rivalité avec l’agriculture allemande. Modernisation contre modération française. Atout
P80 Méditation sur Himmler et la population
P83 L’Euro ou la mort
P87  Méditations sur les écrivains allemands et leur description de la nature, leur silence dont personne ne demande des comptes...
P93 Au pouvoir, le papier prend le dessus sur la vie. Les rencontres humaines sont plus rares, moins franches et moins disponibles, on pare au plus pressé. Les notes remplacent les discussions, les arbitrages se rendent dans la solitude. En peu de temps on perd une certaine candeur, on se durcit, une part de soi se décolore, comme une pellicule brutalement exposée à la lumière.
P94 Comparaison Abbado et Mitterrand, maladie et comparaison politique et musicien. L’abandon contre la suspicion.
P97 Tirade de Sarkozy sur De Gaulle. De Gaulle détestait Pompidou
P99 Angela, Asperges et escalope milanaise.
P105 En politique, on plonge dans cette violence qui coule dans les veines du monde depuis la nuit des temps.
P112 J-P Faugère « En réalité, tout ce qui serait nécessaire pour le pays nous rend inéligibles, et tout le reste tue notre crédibilité. »
P115 Fédéral ? National ? Politique économique commune. Mais résistance mondiale, partage des emplois et adoration de la BCE…
P117 La France avance en cahotant. Elle butine. Elle vaque à ses occupations. Elle emprunte des chemins escarpés, dont elle vante la singularité au reste du monde, mais qui sont des détours. Puis elle se réveille,  voit son erreur, et change brutalement de cap, pour un petit nombre de mois qui la laissent épuisée. Pas certain cependant que le peuple embarqué dans ces aventures tolère encore longtemps ces cahots et ne se lasse pas du charme des aventures. Il veut savoir où il va. Il demande des comptes. Il réclame un peu de constance.
P120 Lamy, limitation des restrictions, des exportations.
P121 Méditations historiques sur le temps qui passe et la précarité de tous les maitres…
P125 Sarkozy comme monarque absolu de L’UMP. Risque.
P131 Virginia Woolf : « Mes lettres ne sont pas muettes, mais vociférâtes : c’est toi qui ne sait pas lire. » 11 Janvier 1926… Mot adressé au lecteur. Il y a un cri dans mon livre, cher lecteur méfie toi de la sagesse apparente du livre.
P132 Sarkozy, dur d’être l’ami des Amériques.
P 133 Politique et littérature, réalité et expérience de la réalité. Il faut jongler entre les deux et se dépayser.
P139 La cohérence de notre action échappe au public, qui ne retient que les écarts. Les promesses non tenues, les maladresses, tout ce que l’exercice du pouvoir charrie comme alluvions e qui brouille la limpidité de notre discours. Je ne vois de plan net et fixe en politique que dans les discours ; dans la pratique du pouvoir, les décisions se superposent, les images se succèdent, et la cohérence se brouille. La réalité se charge vite de démentir les visions les plus claires.
P142 Média et histoire. Tout se retrouve sans perspectives
P145 Considération gentille envers les petits pays.
P148 Analyse politique et européenne de Martin Schulz. (Gauche française pas prête, l’Allemagne comme précepteur…)
P154 Déclin de Chirac
P155 De manière plus générale, je me demande si sa position, qui lui donne toutes les informations mais le coupe de contacts directs avec la population, lui permet de mesurer encore ce désarroi national, ce sentiment que rien ne va plus, que le futur est sombre, que la France coule et notre histoire si singulière avec.
P161 Négociation Sarkozy Gül
P165 hypocrisie occidentale sur Khadafi. Pari….
P168 NS : Je l’aime bien le pape… La foi parce que c’est raisonnable.
P172 Début de préparation de Campagne 2012, mot féroce sur Chirac et Boubakeur de Sarkozy
P172 C’est un des mystères de l’Europe : elle progresse au moment où on désespère de sa capacité à décider, toujours dos au mur, quand les circonstances ne lui laissent plus le choix, et que les Etats ont plus à perdre à rester immobile qu’à avancer. Les reproches qui sont faits à la construction européenne, sa technocratie, sa complexité, sont le paravent commode des hésitations des ministres et des chefs de gouvernement : on ne peut pas dire qu’elle avance seule et sans contrôle démocratique et se plaindre quand elle fait du surplace. Chaque Etat, à la mesure de sa puissance économique, a les moyens de faire avancer la construction européenne ; chaque étape, à la mesure de son opinion, hésite à le faire. La Grèce souffre ?  Merkel prévient : « le pacte de compétitivité n’est pas négociable. » Il manque moins de démocratie que de volonté politique en Europe : nous ne savons plus où nous allons. Et même : nous divergeons sur la direction à suivre, si bien que l’attelage tire à hue et à dia, et fait quelques maîtres dans la douleur, quand il devrait cavaler au sommet.
P178 Sarkozy voit la victoire contre le monde libéral.
P182 En Lybie, la démocratie apportera la paix.
P185 Sarkozy. Président, c’était beaucoup plus facile il ya 20 ans.
P192 Dans la salle d’attente VIP de l’aéroport de Cheremetievo, une carte du monde des années 60 relie par des tiges en laiton Moscou et les capitales des pays frères : Pyongyang, Pékin, Cuba, Bucharest, Berlin. La tige qui devait aller de Moscou et Belgrade est cassé et pend lamentablement, comme un tuyau de gaz sectionné. Tant de simplicité, une démonstration de puissance si éclatante et, au final, un empire qui explose. La géopolitique des liaisons aériennes a été totalement modifiée, depuis que cette carte monumentale, de 10mètres sur 3 environ, me donnerait presque la nostalgie du monde des blocs, qui a fondu dans le bouillonnement du capitalisme, de la finance, de la glasnost et des réseaux.
P193 Les actualités sont de la reconstitution historique : elles racontent comment les évidences des événements qui ont pris tout le monde de court.
P196 Conseiller brésilien et perception pessimiste de l’Europe.
P197 Travail de sape de l’Angleterre, Citation de Don de Lillo sur la vraie vie (…les moments infinétisimaux.)
205 Ambassadeur du Vatican décrit la thèse du pape et sur son soucis de la baisse des dons allemand et de la montée de l’Islam.
214 Avec la préparation du G20, je me sens comme le serveur qui sort de la cuisine par les portes battantes pour aller en salle et revient, cinquante fois par jour, sans plus faire attention à la cuisine comme à la salle, car il est partout chez lui, seul le préoccupe sa fatigue en fin de journée. En Europe le matin, en Afrique ou en Asie le soir ; ici un désarroi, le sentiment que notre histoire nous échappe, la peur de la précarité, le repli, ailleurs un enthousiasme, la certitude de son avenir, la dureté, la volonté de définir désormais  les règles du jeu mondial ; ici une mélancolie, ailleurs une joie factice, mais débordante, cruelle, aveugle et ivre. En Europe tout reste possible pourvu que nous retrouvions un esprit commun.
P219 Tous, nous laissons gonfler la violence, dont nous sommes le plus souvent les spectateurs, parfois les victimes, plus rarement les auteurs, comme une distraction à notre ennui.
P223 On nous cache tout, on nous dit rien mais le pouvoir ne sait rien de plus. Il faut comprendre la vérité et non à chercher à dévoiler les secrets…
P230 Les responsables politiques savent que la plupart des décisions économiques leur échappent : elles sont avant tout le choix des entreprises et du marché. Nous pouvons encore influencer  ces décisions ; nous pouvons créer un environnement fiscal favorable ; nous pouvons soutenir des projets ;  nous pouvons orienter des investissements. Mais la main qui gouverne ne tire plus toutes les ficelles du capitalisme, elle en tient encore à peine une ou deux, et si elle ne prend pas garde à ses choix, demain elle sera une marionnette, et le capitalisme la main. Un jour viendra où des entreprises, des patrons étrangers, des fonds de pension, des investisseurs diront « faites !» et nous nous exécuterons.
P235 Citation de Junger pour éclaire DSK (…mais c’est de l’intérieur de nous que part l’explosion). La joie de Dacian Ciolos… Bien mais signe de problème de légitimité démocratique.
P247 Manège américain sur la sécurité
P248 Méditation sur les politiques écrivains sur Borges. Volonté de Lemaire d’être de ceux pour qui la vie demeure poésie et mystère.
P249 Déligitimation de Baroin, mystère des causes de son choix
P254 Colère de NS contre Lavitte. Le pouvoir, c’est aussi l’expérience de la limite du pouvoir.
P260 NS : Aubry sera candidate ! Conversation avec Gauchet. Il n’y a plus que des réformes sans projet… et donc sans réforme plus profonde.
P262 Succès triomphal de l’accord du G20 travaillé par Lemaire. Sens de l’équipe, concentration et sens du destin collectif.
P263. Plein de nouvelles ramifications mais époque où le muscle national est excité alors que la gouvernance globale est la structure adaptée.
P267 Revirement de dernière minute, Baroin, Sarkozy…. Le maire bec dans l’eau.
P270 NS parle de vagues scélérates. Psychologie de Sarkozy avec les catastrophes, fascination, la vie est un affrontement  avec quelque chose qui nous dépasse.
P273 Sermon de Gaudin sur la politique. Aveu sur le traitement de la Grèce et de l’euro. Manque de courage global
P275 Villepin : Vous savez, les politiques, c’est pas compliqué, c’est le mess, la caserne, les blagues entre soi : ce sont des militaires, le courage et l’honneur en moins.
P276 La solution pour l’Europ c’est plus d’intégration politique, nouvelle base idéologique (lesquelles ?) et un système de prise de décision plus simple. Nous prenons pas de chemin claires. Une somme de sauvetages ne fait pas un cap.
P288 Proposition 2013 en dessous des besoins, pas su convaincre suffisamment de monde. La situation est grave.
P289 Devant les ambitieux, il faut la légitimité et la frayeur du pouvoir.
P290 Musca, la bonne conscience des allemands et le recroquevillement de l’Europe.
P293 Description sensible de Giscard. Souvenir de Bongo…. / Sarkozy : On ne quitte pas l’Euro. Critiquer l’Allemagne, c’est gêner la France.
P294 Bon, moi, je vais vous expliquer, hein ? Mais il faut pas expliquer, tu sais : ll faut décider. »  Il me regarde, et la voix posée, avec ce débit lent qui détache les mots comme un film au ralenti les images : « En plus, je peux rien faire sans Merkel. Voila la vérité. Alors je me tape la mère Merkel matin, midi et soir. » Il sourit : « Heureusement, je l’aime bien, la mère Merkel. » il pousse un soupir, et sur un rythme rapide sortent de sa bouche des mots qui le rassurent, le délivrent du poids de sa fonction, et de la passion des évènements : « Je vais te dire, ça pourrait aller plus mal. Tu vois la situation ? Tu vois ? Eh bien, malgré tout, ça tient. Pas de manifestation. Le calme dans la rue. Moi, je trouve que ça va pas si mal que cela. »
P296 France politique, Angleterre libre marché, Allemagne, droit. / Quand alliance libérale en Europe (bassin de la mer du nord…) avec l’Allemagne, la France est coincée.
P 300 Mots anticommunautaristes de Sarko, contre Netanyahou, contre Obama ne voyant que les interet à court terme des USA.
P304 NS : Les français veulent entendre le bruit des coups.  NS à Fillon : Merci de m’avoir épargné la Pologne.  Négociation personnelle avec Sarko. T’étais rien avant. / Mais tout cela il faut le faire dans la gaieté.
P312 Description de la ministre de l’agriculture danoise… Triste égalitarisme et égoïsme libéral
P317 Difficulté avec le droit des allemand qui conduit au drame des subventions européennes pour les plus démunis.
P322 Conférence, amitié franco allemande de plus en plus limitée. Les français n’ont pas eu conscience des questions de la réunification. L’Allemagne n’assume pas la responsabilité de son poids économique. Il faudrait un service social européen,  et toujours plus d’innovation. L’Allemagne de Berlin n’est pas celle de Bonn….
P328 G20 Cannes, We are not able to deliver
P336 Evocation de la mort de son père.
P337 Le ministre ne peut rien sans l’agrégation des forces et la société civile.
P338 L’euro survivra t il dans la semaine ? Notre sort n’est pas dans notre main.
P339 Plan eco 2013. Nous ne savons pas faire maintenant ce que nous rions du faire avant.
P341 Citation de Flaubert, l’éternelle misère de tout.
P342 Relation Villepin Sarkozy. Lucidité de Villepin : Prenez de la distance, Sarkozy ne comprend plus rien.
P343, Comparaison Proust Flaubert
P346 Le mr à grandes moustaches n’existe pas… Pas de grand tireur de ficelles.
P352 Eloge du peuple  illusoire/ Perte de souveraineté ? Les marchés financiers mais non l’Europe.
P360. NS : Hollande n’a pas envie. Il n’est pas du genre à se réveiller la nuit pour recompter les possibles abstentions./ Grand mot de Sarkozy sur les avancées européennes mais si tout n’était pas du à la patience et l’immuabilité des fonctionnaires.
P367 La France a disparu de Davos.
P370 illusion de Lemaire sur le triomphe de la technocratie en Italie.
P372 La France profonde doute de l’avenir. Sarkozy parle de rupture… Mais avec quelle crédibilité ?
P373 Merkel : Je ne suis pas aussi puissant que toi, Nicolas.
P375 Faiblesse théologique de NS. Mais curiosité au moins des religions.
P382  NS : Pour les centristes, je vais vous dire, ce qu’il aime avant tout, l’électorat modéré, c’est la victoire. Donc, plus on a de chance de gagner, plus on a d’éléctorat centriste. C’est ça la clé !
P384 Hypothèse de l’auteur. Sarkozy bouc-émissaire, pris responsable de la société.
P386 RSA pour les sociaux ???? /  NS : Je suis la poutre, si je tombe, tout tombe….
P387NS : La chose la plus difficile, c’est faire la synthèse de la France du oui et de la France du non ; c’est ça, le plus difficile. La bataille, elle se gagne pas au droite ou au centre, la bataille, elle se gagne dans la cohérence entre ceux qui raisonnent France de l’identité, et ceux qui raisonnent France du marché et de l’extérieur. Si on s’adresse qu’à une France, on est catastrophiquement minoritaire. Il a un rictus, sa machoire se bloque un instant, il continue. Alors évidemment, nos amis de la presse, on dit ça, on fait du Marine Le Pen. La vérité, c’est que pour la gauche, rassembler l’extreme gauche au second tour, c’est normal ; pour la droite, rassembler l’extreme droite au second tour, c’est péché
P401 Le ministre, le pompiste et l’horreur tapie à chaque carrefour.
P417 La campagne se déporte, moins par calcul que par nécessité : comment parler de réformes économiques quand, la plupart de ces réformes, nous les avions promises en 2007, et que la crise, le manque de courage, les défauts de méthode, le refus de la rupture politique fin 2010, nous ont empêchés de les réaliser ? On parle de droitisation. Mais après tout, qui pourrait nous reprocher de parler des thèmes qui inquiètent notre électorat.

Personnes
Nicolas Sarkozy, femmes et enfants, Bertrand Sirven, Claude Guéant, François Baroin, Jean-François Copé, Christian Jacob, Jean-Louis Borloo, Jean-Luc Chatel, Michel Mercier, Eric Woerth, Dominique de Villepin, Benoit Hamon, Nikolaus berlakovich, Marek Sawicki, Jean Leonetti, Philippe Leglise-Costa, Maria Domanaki, Rosa Aguilar, Hervé Novelli, Marc Daubresse, Dacian Ciolos, Mariann fischer Boel,  Joaquin Almunia, NKM, Manmohan Singh, Christine Lagarde, Frédérique Mitterant, Maharajah of Cashmir, Anne Lauvergeon, Julien Steimer, Jean-Pierre Grand, Philippe Labro, Jean-Marie Lefebvre, Vladimir Poutine, Yelena Skrynnik (non explicitement), Valérie Pécresse,  Angela Merkel, Richard Holbrooke, Gérard Volpatti, Franck Gilard, Ladislas Poniatowski, Joël Bourdin, Françoise Charpentier, Pascal Lehongre, Claude Bellois, Frédéric Salat Baroux, Jean Baptiste de Froment, Xavier Beulin, Robert Zoellick, Jean-Marc Bournigal, Frédéric Lefebvre, Carla Bruni, Edouard Balladur, Philippe Séguin, Ingrid Bettancourt, Dmitri Medevev, Marie Luce Penchard, Ben Ali, Jean Paul Faugère, Philippe Richert, Michel Raison, Gérard César, Johannes Hahn, Philippe Pinta, Ilse Aigner,  Pascal Lamy, Augustin Favereau, Patrick Ollier, Jean Guibert, Germinal Peiro, Marylise Lebranchu,  Marc Le Fur, Jean Paul Bigard, Xavier Pelletier, Hérvé Morin, Robert Lecou, Elie Aboud, Pierre Chevalier, François Patriat,  Jacques Diouf, Franco Fratinni, Josette Sheeran, Claude Allègre, DSK, Jean-Luc Mélanchon, Daniel Cohn-Bendit, Gilles Finchelstein, Caroline Fourest,  Michelle Alliot-Marie, Thomas Fené, Sirkka-Liisa Anttila, Martin Schulz,  Paolo de Castro, Albert Dess, Kofi Annan, Gérard Araud, Ban Ki Moon, Jacques Chirac, Camille Tubiana, Bernard Landrieu, Abdullah Gül, Recep Erdogan, Xavier Musca, KT von und zu Guttenberg, Marine Le Pen, André Rossinot, Benoit XVI,  Valéry Giscard D’Estaing,  BHL, Jean Dionis du Séjour, Franck Louvrier, Sophie Poux, Guillaume Lambert, Henri Brichart, Silvio Berlusconi, Guido Westerwelle, Claude Lanzmann, Gilles Bernheim, Frédéric Duché, René Couaneau, Wagner Rossi, Dilma Roussef, Caroline Spelman, Yves St-Geours, Chantal Jouanno, Stanislas de Laboulaye, Jean Pierre Raffarin, Jérome Lavrilleux, Xavier Bertrand, Menes Zenawi, Bernadette Chirac, Sebastien Lecornu, Francis Gautier, Ben Laden, Jean Benoit Levitte, Pierre-Georges Dachicourt, Jean Michel Schoeffer, Mikko Helander, Elodie Galko, Laurent Fabius, Arnaud Montebourg, Martine Aubry, Georges Tron, Edouard Balladur, Mike Froman, Tom Vilsack, Bernard Emié, Jean Casteix, Catherine Day, Jean Claude Trichet, Peter Handtke, François Delattre, Marcel Gauchet, Jean Louis Debré, Isabelle Autissier, Jean Louis Gaudin,  Gérard Larcher, Pierre Méhaignerie,  Bernard Deflesselles, Henri Guaino, Patrick Devedjian, Evelyne Dhéliat, Ursula von der Leyen, Philippe Briant, Sabine Laruelle, Peter Altmaier, Christina Kirchner, Bill Gates, Hu Jintao, Wolfgang Schauble, Jacob Zuma, roselyne Bachelot, Denis Baudry, Olivier Bathe, Véronique colucci, Jose Luis Zapatero, Marie France Lepic, Louis Vilaine, Philippe Boennec, Philippe Leglise-Costa, Vaclav Havel, Aleksandr Vondro, Daniel Fidelin, Alain Suguenot, François Sauvadet, Bruno Dupont, Bernard Accoyer, Frédéric Dabi, Guillaume Lambert, Olivier Biancarelli, Emmanuelle Mignon, Jean Yves Besselat, Christine Lambert, Patrick Buisson, Franck Riester, Valérie Pécresse, Françoise de Panafieu, Régine, Lucette Michaux-Chevry, Pascal Letchimy, Frédéric Nihous, Laure de la Rodière, Jean Charles Tangourdeau, Thierry Benoit, François Zocchetto, Nicolas Florian, Sébastien Proto, Eric Cesari, Stéphane Freiss, Christine Boutin


Lieux
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