samedi 1 juin 2013

Jacques Brel en 2003

Kundera a écrit un beau livre sur les testaments trahis... Sur ces grands auteurs dont les plus beaux écrits, les plus pures diamants de leur pensée ont été trahis par ceux qui se représentaient comme les disciples directs. Il donne des exemples concrets et met à l'honneur la vertu de la fidélité envers les testaments. 

C'est en pensant à ce livre souvent que j'écoute les 5 dernières chansons de Brel, révélées en 2003 qui auraient pu faire partie de son dernier album mais que Brel ne jugeait pas assez travaillées ou bien insuffisamment parfaite. 

La divulgation de celles-ci est peut être le fruit d'une trahison de testaments....
Et pourtant... 
je les trouve merveilleuses et apportent beaucoup à l’œuvre de cet artiste. Un résume efficace.
Brel est un auteur unique pour scruter le drame humain. Si nous pouvons trouver en lui des œuvres heureuses, elles sentent la naïveté de sa jeunesse. Comme si son génie des œuvres pessimistes et dramatiques avaient été creusé à la hauteur de ses espoirs les plus fous. (Brel a avoué des cycles maniaco depressifs...) 
Nous retrouvons donc dans ces cinq chansons beaucoup de son génie. Un équilibre incroyable entre la mélodie et les paroles. La sensation d'une force qui va. Un partage d'émotion noble et de sensations subtiles portées par l'intensité du bonhomme qu'il arrive à rendre universelle.

 L'apprentissage de la défaite et de l'inadaptation humaine à la vie qui le dépasse (Mai 40), Les drames amoureux entre un homme et une femme. Là ou tout n'était qu'espérance et enthousiasme, il n'y a plus que méfiance, malentendu et violence. (l'amour est mort, sans exigence). 
Puisque la condition humaine est absurde et l'amour un concentré de désillusions, il nous reste deux solutions, le stoïcisme de l'homme bien élevé (avec élégance) ou bien la voile (révélateur de la beauté de la création et de la folle liberté humaine) alliée a l'intuition chrétienne (La cathédrale... vestige de notre enfance, siège de nos déceptions et de nos espoirs...)

Merci Grand Jacques....





 














Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire