mercredi 17 avril 2013

Vivien Hoch et Vincent Peillon

Trouvé il y a quelque temps sur le net, je vous propose un texte de Vivien Hoch, notamment rédacteur sur le site d'itinérarium (le bonhomme s'est fait remarqué dernièrement...), où il expose brièvement ce qui font pour lui les traits saillants de la pensée de Vincent Peillon, ministre socialiste de l'éducation nationale. Comme Hoch l'écrit, Peillon a le mérite d'être clair. Il expose dans ses écrits la dimension religieuse de la république. Sa foi théologico-historique en des lendemains citoyens universalistes heureux, avec l'éducation nationale comme maison catéchétique pour reformer l'homme devenu autonome à toute religion. Paradoxe inexpugnable de la laïcité républicaine... Ce document, quoique un peu court, permet de mettre quelques mots sur une évidence du système politique français actuel et de son messianisme d'une  révolution française idéalisée que l'on déjà vu sur ce site ou que l'on peut voir partout ailleurs, comme ici.
Je crois que toute cette foi est bien pauvre. Tout en possédant une partie du germe de l'évolution créatrice spirituelle et théologique chrétien, elle joue avec, s'amuse avec, mais refuse de voir son origine et le corrompt. Le paradis socialiste est le paradis de l'home autonome. Purement libre, purement égal et donc fraternel obligatoirement... Bref, un paradis illusoire sans aucune connaissance des subtilités du désir et de la condition humaine. Elle croit déreligioser le monde en voulant extraire le facteur essentiel de la déreligiosité, (le catholicisme) et finalement une gnose idiote propice à l'idolatrie.
Nous, catholiques pouvons être aigris face à notre défaite dans le combat du contrôle de la masse. Mais, nous pouvons nous réjouir de ne pas être tombé dans une foi aussi faiblarde... Ne tombons pas, non plus, dans le piège du regret de la bonne époque catholique, voyons plutôt notre triste période comme la possibilité de nous convertir. Notamment en croyant que la maîtrise de la masse n'est rien, mais que des hommes libres qui se reconnaissent comme pierre de l'Eglise, c'est tout.

Et démystifions si c'est possible cette religion d'homme croyant, luttant contre toute croyance pour le bien social de l'homme... Tiens, cela me fait penser à un livre de Hadjadj.


Vincent Peillon,
Prophète d’une religion laïque

Intro   
L'objectif du document est de faire l’exégèse de la pensée de Vincent Peillon, actuel ministre de l’éducation et qui dans tous ses écrits de philosophe ou de responsable politique fait vibrer le souvenir de Ferdinand Buisson, appel de ses vœux une France véritablement progressiste en utilisant les termes de foi, de morale, de spiritualité et d’église (pour l’école). De quelle religion Peillon est il le prophète ?

I Une conception dialectique de la république

Finalement le point de vue de Vincent Peillon sur l’histoire se résume au titre d’un de ses bouquins. La révolution française n’est pas terminée. Cette révolution est le big bang de la république qui depuis cherche sa structure pure et parfaite dans les balbutiements de l’histoire. Le socialisme est ce projet. Le sens de l’histoire est en marche vers cette structure idéale (l’unité républicaine) dont la révolution apporte les gènes, l’information essentielle. Les temps nouveaux se déterminent par rapport au futur. Lequel ? On ne peut savoir... Mais ce progrès est inéluctable. Toute opposition est force réactionnaire,  rétrograde et « archéophile ». Peillon a le mérite de voir que c’est une « foi laïque ». C’est donc bien une doctrine théologico-politique.


II Une religion laïque de substitution

dessein de dutreix
La révolution française est un évènement religieux métahistorique. Elle appelle à la substitution de la religion chrétienne. La révolution et la république ne se développe que dans la mort de Dieu et de la fin de toute religion confessionnelle. La religion socialiste est cette religion irréligieuse qui préserve le deuil de Dieu. Cette religion est la préservation de cette cérémonie. Cette foi est toute orientée vers les œuvres sociales, elle est indexée au monde social, aux maitres terrestres et aux technocrates qui les mettent en pratique.
Vincent Peillon marche dans les pas de Ferdinand Buisson. La république n’est plus que cette religion laïque. C’est « la religion de toutes les religions, la religion universelle ». Mais pour cela, cette religion va entrer en lutte mimétique avec la religion catholique très présente en France. Il va falloir éduquer, remplacer et lutter. Il faut instaurer une nouvelle perception de la nature humaine. Le christianisme est foulé au pied par le sens de l’histoire. Vivien Hoch souligne le danger totalitaire de cette religion. Comme dans tout monothéiste universel, il est prosélyte et a la conviction messianique de ses révélations.

III L’éducation formera un « homme nouveau »
Pour instituer le corps parfait dont la révolution est le premier gène et la promesse, il lui faut créer sa légitimité historique. L’eglise de cette promesse est l’éducation nationale. Elle est la matrice qui fera des citoyens, elle va tuer l’homme ancien qui demeurait dans chaque personne. Baptême, règle de lois, symbole et tout roule.
Dans toute cette histoire de salut par le socialisme, la morale est bien sur importante et ne peut se séparer de la politique. Le rôle de l’école républicaine est d’orienter les enfants vers cette recherche de la réalisation de la révolution. Peillon réaffirme la nécessité de ne pas abandonner le spirituel aux autres fois religieuses, il faut que la république réinvestisse cette dimension humaine. L’école et la formation de l’âme

Conclusion Vincent Peillon, le prophète socialiste du XXIème siècle.
Dans la généalogie des socialistes utopistes comme Leroux, Louis Blanc, Saint Simon, Peillon a pour objectif la réalisation du nouvel ordre née à la révolution par sa nouvelle religion et son sens de l’histoire du progrès indéfini et infini de cet établissement flou. Il faut concurrencer donc les religions et les traditions. Ce progrès doit s’inviter dans les âmes par l’éducation nationale afin que l’humanité participe à l’avènement tant attendu.


A ce propos, lire Muray et le XIXeme siecle à travers les ages.

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