samedi 13 avril 2013

Manuel de Dieguez contre René Girard

Je ne sais si cela vaut le coup....



J'ai hésité mais j'ai cru intéressant de résumer un article de Manuel de Diéguez contre René Girard. J'ai hésité car je fus déçu de la qualité de l'attaque. Si le style de Diéguez est admirable, non par sa clarté mais par sa luxuriance, nous sentons de manière trop évidente l'a priori anti-religieux de l'auteur. Et encore plus paradoxal, il dénie à Girard la possibilité de délier la religion chrétienne de la violence. il refuse l'unicité chrétienne que Girard redécouvre tout en voyant le lien entre la violence et le sacré. Pro palestinien et antidémocratique (pourquoi pas....) il voit en Girard tout ce qu'il déteste, le silence bien pensant et violent d'une caste intellectuelle refusant d'ouvrir les yeux sur la situation de Gaza et l’hypocrisie social démocrate du monde politique refusant de voir la violence et se donnant des armes théoriques pour la cacher de mieux en mieux. Bref, un concentré de bourgeoisie. Quelle curiosité..... N' a t-il pas un malentendu énorme. Girard est bien l'homme qui nous invite à voir la violence et la notre en particulier...
Ensuite, L'auteur s'appuie sur le travail de René Pommier, (presque) célèbre contempteur de Girard mais qui est finalement un décevant rationaliste anti religieux attrapant le moustique et ratant la baleine. Pour les plus courageux, c'est par ici. Mépris du mimétisme et de la lecture girardienne des oeuvres et du sacré. Tant pis pour eux...

Diéguez fulmine de voir Girard refuser la lecture de Saint Anselme du sacrifice de la croix. Pour Diéguez, le christianisme demeure comme toute religion archaïque une histoire de sacrifice envers un dieu qui attend qu'on lui rembourse, il faut payer le tribut.... C'est ainsi et il ne peut en être autrement. Mais c'est pourtant ce sur quoi lutte Girard et toute l'orthodoxie actuelle. La citation du théologien Ratzinger ci-dessous en est la preuve.


"Pour un très grand nombre de chrétiens et surtout pour ceux qui ne connaissent la foi que d'assez loin, la croix se situerait à l'intérieur d'un mécanisme de droit lésé et rétabli. Ce serait la manière dont la justice de Dieu infiniment offensée aurait été à nouveau réconciliée par une satisfaction infinie… Certains textes de dévotion semblent suggérer que la foi chrétienne en la Croix se représente un Dieu dont la justice inexorable a réclamé un sacrifice humain, le sacrifice de son propre Fils. Autant cette image est répandue, autant elle est fausse"
                                J. Ratzinger, Foi chrétienne hier et aujourd'hui, Nouvelles Editions Marne, 1976, p197

La croix reste pour lui comme une manière de trouver de bonnes raisons à faire payer les hommes et non un instrument du salut et de miséricorde.... Tant pis pour lui...

Diéguez voudrait que la croix soit une hypocrisie....
Il est ausi curieusement girardien sur le sacré et muni d'une certaine connaissance chrétienne par sa nature même. Mais il refuse d'identifier la source de cette connaissance. C'est un chrétien horrifié de voir cette source.... Tant pis pour lui. Girard occulterait la violence chrétienne alors qu'il souhaite montrer en quoi celle-ci est humaine et comment scientifiquement la foi chrétienne nous propose de la restreindre.


Vraiment, je suis, malgré tout, époustouflé par la plume de l'auteur mais il s'autofascine par ce qu'il imagine être sa rationalité.
Qui conduit vraiment à la raison et a la réalité ? Ne voit il pas qu'il frappe un épouvantail qu'il s'est construit lui-même ?




Résumé
1 Après une élégante introduction, On comprend que Pommier laisse la parole à Malebranche pour parler de Girard, c’est un novateur à la recherche de célébrité par l’éclat du nouveau. Malebranche continu, ces novateurs deviennent de mauvais foi et ne prend pour existant que ce qui va dans leur sens et méprise le reste. Ils s’auto leurrent…. Ce n’est qu’une erreur parmi d’autres….


2 Pommier se plonge dans la vieille tradition de pensée de la réfutation énergétique qui n’existe plus qu’à peine alors qu’elle fut une part importante de la production philosophique du passé. Pommier nous aide à Débroussailler le cerveau malade de l’homme dont la religion est le symptôme. La dernière mode, le rôle central des immolations sanglantes dans l’histoire. 

3 Et donc René Pommier vint rétablir la logique et la vérité que Girard méprise. Il lui reproche d’abord de ne pas être dans la logique chrétienne. Il reproche à Girard de refuser le sacrifice rédempteur au christianisme. Avec ironie, Dieguez affirme que Girard aimerait dispenser le dieu Chrétien de ce qu’il est au final, « le créancier insatiable du prix expiatoire de notre expulsion de l'Eden. » il veut innocenter un Dieu sanglant… Finalement, le dieu d’Isaac et d’Iphigénie serait le même.
Armé de la Raison, Pommier va souligner les erreurs et « l’escamotage » de Girard dans ses lectures, interprétations.

4 Girard est le Tartuffe du parti religieux qui refuse de voir sa situation idolâtre et violente avec son dieu.

5 Démocratie et église même combat. Sa cacher sa religiosité ou sa violence ou son masochisme ou bien les trois. Girard en est le signe et est maîtres en falsifications et ne dit de toute façon que des sottises…

6 L’éparpillement du savoir nous rend étrangers à une compréhension globale des choses. Et ce d’autant plus quand une idée fixe prend l’idée centrale d’une doctrine. (Preuve par Don Juan de Molière de l’erreur du mimétisme.)

7 Si Girard invente le mimétisme c’est par utilitarisme et pour expliquer la rivalité mimétique et donc au sacrifice et au bouc-emissaire. En plus, il a confondu le mimétisme avec le grégarisme viscéral prouvé par l’expérience de Milgram, et la passion de l’autorité d’une part des humains.

8 Exemple d’Erasme défendant la doctrine catholique par argument d’autorité vis à vis de la menace schismatique. C’est la preuve qu’une société close sur ses rituels et ses dogmes est le signe qu’elle hait l’individu différencié. En conséquence, toute société religieuse sera dirigé par une caste décérébrée et créant une société d’idiot mené par des perroquets.

9 Ensuite tout ce qu’on pouvait expliquer par le mimétisme peut s’expliquer par la peur. Pire que cela, Girard permet aux états et aux personnes de jouer à Ponce Pilate de leur destin. C’est trop facile de dire que l’on est aveugle et irresponsable du masque sacré que porte l’humanité.

10 Tarde a déjà parlé de l’imitation. Mais surtout Girard essaie de rendre religieux tout et surtout le profane en voyant partout du sacrifice. Puis il essaie de soustraire le christianisme du système sauvage de la violence immolatoire et de l’absoudre de sacrifice humain.
En plus, Diéguez dit que la violence, les guerres, les massacres, les sacrifices sont antérieure aux religions et aux rites. La religion n’est qu’un habillage cosmologique et de parure mythologique des carnages postérieurs…
La religion ne fait que théâtraliser toute la violence. Le sacrifice n’est qu’à titre préjudiciel, nourrir à l’avance l’idole.

11 La lecture sacrificielle de l’Eglise est sa théologie officielle. Saint Anselme de Cantorbery. Il faut encore payer le tribut au nouveau Jupiter. Et donc toujours le sacrifice du fils unique…

12 Après s’être attaqué à la trinité en disant que puisque Saint Anselme dit des betises sur le sacrifice divin, tout ce qu’il a légué sur le filioque et donc la trinité est faux et il faut en finir avec ses aneries…, il explique que Girard est finalement le gardien du temple qui ne permet pas de réfléchir le sacrifice anthropologiquement….

13 Encore une fois, Girard permet au chrétien de se fermer les yeux sur la violence de l’homme. Girard sacrifie en plus la science politique. L’abandon de Gaza en est le symptome majeur de la cécité démocratique.
« car il faudra recourir à un sacrificium intellectus de forte taille - celui d'une falsification délibérée du christianisme théorisé, intellectualisé et calqué sur l'histoire réelle - pour qu'une discipline vieille comme le monde, la politique, se trouve purement et simplement effacée du champ des savoirs rationnels, et cela à seule fin, redisons-le, de permettre au christianisme officiel, donc meurtrier à titre doctrinal, de renoncer à se présenter pour une religion dont la profession de foi ecclésiale qui la définit depuis deux millénaires se croit salvifique, précisément parce que sacrificielle. »

14 Péché originel, sacrilège de la désobéissance. Tout n’est que violence pour détourner la colère de Dieu. 

15 Girard ne cherche qu’à séparer les religions de leur source réelle dans le sang des hommes au service de la démocratie hypocrite. Ironie sur l’éventail des lectures mimétiques et sacrificielles de la bible par Girard. Diafoirus de la rivalité mimétique

16 Moquerie sur la foi de Girard basée sur la raison. Et puis de toute façon la cosmologie chrétienne est délirante. Et de la, toute foi absurde…
Pommier : René Girard croit en René Girard….

17 Foi, toujours manière de combler la terreur de sa solitude….De toute façon, les chrétiens sont ignorant de la foi (Dieguez pense que les chrétiens devraient croire qu’ils mangent les vraies molécules de chaires et d’hémoglobine du Christ). Mais les athées sont décérébrés aussi… Mais enfin, si seulement l’athéisme régnait, quel progès cela serait pour les sciences et les connaissances de l’homme. « Imaginons ce qu'il serait advenu de l'intelligence des Grecs s'ils avaient su que leurs dieux n'existaient pas! »

18 L’essai de Pommier fera date. Il participe à la guerre à la bêtise qui date depuis la renaissance, la percée de la raison du XVIIIème. Retrouvons la pensée et la cohérence rationnelle, bordel !!!!

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