Amené à m’intéresser à Simon Leys (notamment grâce à sa participation à une émission de Pivot), j'ai découvert qu'il a écrit un chapitre sur Chesterton dans son dernier livre que l'express a reproduit.
C'est une élocution d'un admirateur lors d'un colloque consacré à l'auteur anglais. il regroupe des petits points saillants de l'auteur anglais. Poesie, mal, amateurisme...
Chesterton est un poète ! Non pas par
la forme de ses écrits mais plutôt dans sa recherche de prise avec le réel. La poésie est l'inventaire du réel, notre lien vital avec la réalité et donc notre propre salut mental.
Leys touche ensuite un point très juste. Il parle de la monstruosité bienheureuse de Chesterton.
Ne nous le figurons nous pas comme un homme sans angoisse, portant
l'orthodoxie catholique de l'homme avec joie, évidence et sans mimétisme vaniteux?
Leys nous dit qu'il faut lire le nomme jeudi : un cauchemar qui selon lui fait apparaître la proximité spirituelle de Chesterton et de Kafka. Chesterton serait l'homme qui
serait ressorti vivant d'une confrontation avec son propre mal intérieur Esprit jaillissant, il se sentit près de la folie, la poésie le sauvât par l’intensité de sa recherche du réel car „il
n'y a pas de mauvaises choses mais seulement des pensées mauvaises". L’œuvre du ciel est matérielle, l’œuvre de l'enfer est entièrement spirituelle.”
Leys développe aussi l'idée Chestertonnienne de la supériorité de l'amateur sur le
professionnel ? Car aucune activité humaine vraiment importante ne
saurait être accomplie de manière professionnelle (imaginez vous un poète ou un vivant professionnel?). Le professionnalisation complète de
l'homme le tue.
Leys aime a développer ensuite la spécialisation masculine et le généralisme féminin et de la
merveille des taches dites proprement féminines et comment la
dénigrement moderne de celles ci fait honte à ces grandes taches. Le féminisme ne comprend rien à la différence des sexes et est une victoire des pires valeurs masculines... Qui le comprend passe dans un autre dimension et deviendra encore plus terrifié par notre monde...
La réputation de Chesterton, note notre bon Belge, est
contradictoire, célèbre par ces extraits, pratiquement inconnus
intimement.
Il en ressort en général pour ceux le
connaissant que superficiellement une certaine frivolité.
Mais pour Chesterton, la frivolité,
n'est que le signe d'une pénétration plus profonde du sujet touché.
: „Plus les sujets évoqués diffèrent entre eux, plus la
philosophie qui les embrasse doit être profonde et universelle. Un
esprit léger et irréfléchi est caractérisé par l'harmonie des
matières qu'il traite; un esprit pénétrant et réfléchi, par leur
apparente diversité."
Quelques citations trouvés ici
Et ceci, qui paraît redoutablement adapté à la situation présente (car je ne puis croire que ce soit par un simple coïncidence que nous assistions simultanément au développement d'un mouvement en faveur de l'euthanasie et à une campagne pour autoriser le mariage des homosexuels) : «Il y a des formes destructives dans notre société, qui ne sont rien d'autre que destructives, car elles ne cherchent pas à modifier l'état des choses, mais à l'annihiler, en se basant sur une anarchie interne qui rejette toutes les distinctions morales sur lesquelles même les simples rebelles s'appuient encore. A présent, le criminel le plus dangereux est le philosophe moderne qui ne connaît plus aucune loi. L'ennemi n'émane pas des masses populaires, il se recrute parmi les gens éduqués et aisés, qui allient intellectualisme et ignorance, et sont soutenus en chemin par le culte que la faiblesse rend à la force. Plus spécifiquement, il est certain que les milieux scientifiques et artistiques sont silencieusement unis dans une croisade dirigée contre la famille et l'Etat.»
Leys cite aussi un écrit de 1926 :
«Les derniers en date de nos modernistes ont trouvé le moyen de proclamer une religion érotique qui simultanément exalte la luxure et interdit la fertilité (...) la prochaine grande hérésie sera tout simplement une attaque contre la moralité, et spécialement contre la moralité sexuelle. Et ça ne va pas venir des socialistes. La folie de demain n'est pas à Moscou, mais bien plutôt à Manhattan.»
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