jeudi 22 novembre 2012

L'enfer des choses - Dumouchel et Dupuy



L'économie est la continuité du sacré par d'autres moyens....



Promis, il y a très longtemps. Voici les extraits de ce livre que je souhaite conserver. Ils n’empêchent pas une lecture complète de ce livre extrêmement éclairant sur la manière d'utiliser les thèses de René Girard sur la compréhension de notre monde économique.



La première partie de Jean Pierre Dupuy se concentre sur la consommation ostentatoire et la vanité du monde que nous ne savons plus limiter. ("La modernité, c’est le libre cours donné à des compétitions abstraites dans lesquelles les hommes s’épuisent à se distancer les uns les autres.") Il ne reste que la compulsion de notre société au mensonge de notre autonomie par la "grâce" du droit et de la consommation.... Face à la médiation interne envahissante, à la crise mimétique démultipliée chez les individus et dans l'histoire, recréons des barrières entre les hommes proposait Dupuy.

La seconde partie de Paul Dumouchel tente une analyse de la rareté, nuance clé de la théorie économique. Il souhaite nous montrer avec l'aide de Girard que la rareté n'est lié à aucune quantité, qu'elle est subjective et tente ensuite de la comparer, en ce qu'elle est le moteur de notre monde économique, à la crise sacrificielle décrite par René Girard. Elle est le refus volontaire et social des solidarités communautaire, la transgressions systématique des interdits traditionnels. Avec l'aide de l'anthropologue Sahlins, il montre que les sociétés primitives par bien des aspects étaient des sociétés d'abondance où l'expérience de la rareté était  égale à celle de la violence et de la destruction de la communauté. De ce fait, la science économique, par son retournement  de cette expérience et des valeurs (cf phrase de Keynes voir en bas à la page 141), devient indissociable de la violence. Le libéralisme est la religion de cette pratique qui utilise cet ensemble social dangereusement déséquilibré et qui comme tenant la bride à un cheval enragé avance avec folie en faisant la course à son ombre. le rodéo n'est il pas le symbole de notre monde économique? Le cheval enragé n'étant que la crise mimétique moderne sans résolution. La course est folle et si le livre est écrit en 1979, il est incroyablement d'actualité et nous appelle à une conversion. Conversion sur la manière dont nous voyons notre économie. Science qui comme le dit Girard dans la postface conçoit le désir linéairement et s'expose à toutes les déraisons raisonnables....


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Partie de Jean Pierre Dupuy
P24 La satisfaction des besoins relationnels passe nécessairement, dans cette société, par la recherche d’un statut, de l’argent, du prestige, etc. : de façon générale, du meilleur classement possible dans les compétitions de toutes sortes qui opposent quotidiennement les hommes les uns les autres. Or le niveau de vie, les objets possédés ou consommés ostensiblement sont les signes visibles des victoires remportées dans ces joutes du temps moderne, de même que, pour Veblen, les trophées, le butin  étaient pour les époques barbares « des preuves tangibles de vaillance, prisées comme autant de témoignages d’une force remarquable »

P31 La réprobation morale propre aux sociétés puritaines n’est souvent, affirme Foster, qu’une envie refoulée : en s’attachant rigidement aux respects de normes et de règles définies strictement pour justifier son indignation, on cache une envie que l’on a peur de s’avouer et honte de reconnaître, envers l’autre qui goute aux plaisirs interdits.
[…] Aussi, celui qui se plaint de sa condition ne peut que s’en prendre à lui-même et incriminer sa paresse ou son incompétence. Voila ce que n’arrête pas de répéter le libéralisme triomphant face aux revendications ouvrières. L’égalité des individus, c’est le droit à la concurrence, et tout ce qui vient entraver le libre jeu du mécanisme concurrentiel, dans le but de venir en aide aux plus défavorisés, finit par se retourner contre eux en diminuant la richesse nationale. La situation n’offre donc aucune prise, culturelle ou symbolique, aux rationalisations qui attribuent à des forces incontrôlables l’origine de l’infortune. La valeur personnelle des hommes se lit à leur condition. Il faut les supposer non envieux pour imaginer qu’ils puissent former une société dans ces circonstances. C’est ce que font la plupart des auteurs libéraux.

P42 Supposer que les hommes sont naturellement et culturellement mauvais est aussi paresseux que moralisateur que de faire l’hypothèse inverse. Cela évite de réfléchir, non à l’objet, mais aux raisons de leur violence. A la question que posait Stendhal : « Pourquoi les hommes ne sont ils pas heureux dans le monde moderne ? », nous avons répondu comme Tocqueville : parce qu’ils sont des obstacles les uns pour les autres. Sans fausse modestie, cette réponse est certainement très supérieure à tous les discours actuels sur « le pouvoir et les pouvoirs ». Mais elle reste très insuffisante. Quand à la façon dont nous avons concilié le signe et l’envie, le recul me l’a fait mieux percevoir. Dans le monde moderne que nous avons mis en scène, on voit partout des gens qui se font admirer, mais on ne voit nulle part d’admirateur.

P50 A mesure que les conditions de vie de la société industrielle se mettent en place, les différences concrètes entre les hommes s’atténuent toujours plus et se résument finalement à ce qu’on nomme aujourd’hui les inégalités. Or  jamais on n’a consacré tant d’efforts à se distinguer les uns les autres, tout en jugeant insupportable le moindre signe de distinction chez le voisin. Les préposés à la recherche des inégalités sociales en découvrent des nouvelles tous les jours – les dernières en date portent sur la capacité de résistance au soleil et à une nourriture abondante -,  tandis que des divisions arbitraires se creusent entre des groupes parfaitement identiques, qu’ils se fascinent d’autant plus qu’ils s’inventent les raisons les plus dérisoirement abstraites pour s’excommunier les uns les autres. Il n’y a pire rivalités que celle des frères ennemis. Blanc bonnet et bonnet blanc sont toujours convaincus que tout les oppose et qu’ils n’ont rien en commun.
L’ordre social traditionnel est fondé sur la différence, qui exclut l’imitation. La modernité juge toute différence arbitraire et donc intolérable : plus elle réussit à les effacer, plus les hommes, subjugués, portent leur regard sur leurs doubles, non pour les copier mais pour s’en distinguer au contraire. Où voit-on que les hommes s’imitent ? L’imitation, la mimesis, est une force de cohésion sociale : que ferait-elle dans une société divisée, où les hommes sont des loups pour les voisins ?

P57 La modernité, c’est le libre cours donné à des compétitions abstraites dans lesquelles les hommes s’épuisent à se distancer les uns les autres.

P58 La grande découverte de Girard, c’est la pensée primitive qui la lui a fait approcher. Les primitifs craignent l’imitation, car ils savent qu’elle est indissociablement liée à la violence. Derrière l’oscillation du sort qui favorise tantôt un rival, tantôt l’autre, ils discernent la réciprocité et l’identité. Chacun des antagonistes a toutes les raison du monde de se penser radicalement différent de l’autre, mais de l’extérieur ils se ressemblent comme des frères ennemis. Voulant interdire la violence, les primitifs interdisent tout ce qui évoque le mimétisme : la vengeance, qui n’est que la répétition de l’acte qui la suscite, mais aussi les miroirs, les jumeaux… Nous ne voyons que superstition et magie, sans soupçonner qu’il pourrait s’agir de la manifestation d’un savoir qui nous échappe.


P62 Le romantisme, c’est l’individualisme bourgeois, le Moi dominateur et solipsiste, l’originalité érigée en dogme, l’autosuffisance proclamée en dogme bruyamment. Il faut le génie de quelques romanciers pour révéler que ce ne sont que mensonges. Jamais le souci de l’autre n’a été une telle obsession, nous dit Stendhal, jamais le besoin d’imitation n’a été aussi irrésistible. Si ces sentiments modernes que sont « l’envie, la jalousie et la haine impuissante » apparaissent si contagieux, il faut en chercher la raison dans « l’imitation passionnée d’individus qui sont au fond nos égaux et que nous dotons d’un prestige arbitraire ».

P91 Quant à « l’effet de signe » proprement dit, c'est-à-dire l’utilisation d’objets « signifiants » dans cette recherche de l’admiration des autres, nous avons déjà compris à quel retournement radical nous convie Girard. Ce n’est pas parce qu’ils leur permettront d’être bien vu de leurs semblables que les hommes désirent les objets. Ils désirent les objets parce que ceux-ci sont possédés ou désirés par d’Autres qui leur semblent jouir de ce à quoi ils aspirent le plus au monde : l’autonomie, c'est-à-dire la sortie de l’enfer mimétique où ils se trouvent plongés. La première interprétation reste au service du mensonge individualiste : l’autonomie du désir est possible, la société donne les moyens d’y accéder.  La double logique du discours publicitaire l’illustre à merveille.

P94 Voila pourquoi toute victoire est destinée à se transformer en échec. Seule la distance métaphysique qui sépare le sujet du couple modèle-objet (nous savons que cette distance varie en sens inverse de la distance sociale et spirituelle) est capable de donner de la valeur au modèle et à l’objet ; Or une victoire, c’est par définition l’annulation de cette distance. Le sujet réussit à posséder l’objet, être ou chose, le rival se soumet, fasciné. Les regards qui convergent vers le sujet et le désignent comme modèle ou objet désirable perdent par là-même à ses yeux leur vertu d’orientation. Dans ce monde sans repère, il n’y a qu’une chose dont il soit sûr : sa propre nullité. Il se hait trop pour ne pas mépriser celui qui admire ou simplement lui veut du bien.

P134 Les hommes se sont laissés entraînés dans un cyclone qui les emporte Dieu sais où. Girard nous dit que c’est vers l’œil du cyclone, lieu pacifique où une humanité enfin réconciliée avec elle-même s’ouvrira au Royaume –qui-n’est-pas-de-ce-monde. Mais le cyclone est l’image même de ce paradoxe. Plus on est proche de son œil immobile, plus on tournoie, impuissant à maîtriser sa course. Il est possible que le royaume d’amour soit notre destin. Je préfère, moi, qu’il advienne porté par notre liberté.

Partie Dumouchel
P141 L'envie et la convoitise devienne hautement recommandable parce qu'elles sont les moteurs de l'activité économique, et que l'activité économique permet d'échapper à la pauvreté, de vaincre la rareté, la nécessité qui causent et engendrent de bien plus grand maux, la violence et la destruction, le vice et la misère. L'économie devient une morale plus haute que la morale. Elle dépasse les velléités de faire du bien des bonnes intentions moralisantes comme l'a rappelé Keynes dans une phrase terrible : "Pour au moins cent années encore nous devons nous persuader, nous et les autres, que le bien est le mal et le mal est le bien, car le mal est utile et le bien ne l'est pas."

P176 C’est donc à la perte des interdits anti mimétiques, à la crise sacrificielle que correspond la rareté. Mais manifestement, à une crise qui ne comporte nulle résolution sacrificielle, car l’unanimité et la paix retrouvée effaceraient la rareté. L’ambivalence de la rareté suppose un état où le paroxysme de la crise coïncide avec un ordre stable, sans que n’ait lieu pour autant le mécanisme de l’unanimité fondatrice.
Si la mimésis désirante et la crise sacrificielle sont bel et ben ce qu’en dit Girard, on se demande comment un tel état est possible. L’ambivalence de la rareté exige une simultanéité des contraires si grandes, qu’elle semble impensable.
Or il n’est pas inutile de remarquer que cet état, indispensable à l’émergence de l’ambivalente rareté, correspond exactement à la définition des sociétés modernes donnée par Girard : « Le mouvement historique des sociétés modernes est la dissolution des différences, il est très analogue à tout ce qu’on a nommé ici crise sacrificielle… Il faut noter, toutefois, que le monde moderne réussit sans cesse à retrouver des paliers d’équilibre, précaires, assurément, et à des niveaux d’indifférenciation relative qui s’accompagnent  de rivalités toujours plus intenses mais jamais suffisantes pour détruire ce même monde. Les analyses des chapitre précédents donnent à penser que les sociétés primitives ne résisteraient pas à une telle situation : la violence perdrait toute mesure et perdrait, par son paroxysme même, le mécanisme de l’unanimité fondatrice, restaurant du même coup quelque système fortement différencié. Dans le monde occidental et moderne, rien de tel ne se produit jamais, l’effacement des différences se poursuit, de façon graduelle et continue, pour être tant bien que mal absorbé et assimilé par une communauté qui s’étend peu à peu à la planète entière.» On retrouve en maints endroits, chez Girard, cette définition du moderne comme une espèce de « crise mimétique démultipliée, chez les individus et dans l’histoire », « sans emballement catastrophique ni résolution d’aucune sorte».

P179 La rareté est une institution sociale. Elle institue le monde moderne comme le sacré instituait les sociétés primitives. Comme lui, elle protège la communauté contre la violence essentielle. Son fonctionnement, à la fois très proche et très différent de la résolution sacrificielle de la crise, repose sur les mêmes mécanismes. Seule une mutation survenue à l’intérieur du sacré détermine ce changement de registre et de régime.
La rareté est l’abandon généralisé des obligations de solidarité qui unissaient la communauté. Elle est la transgression systématique des interdits traditionnels. Elle est le refus volontaire des protections antimimétiques offertes par le sacré et le sacrificiel. Ce renversement à l’égard du sacré construit socialement un ensemble de biens et de ressources tel que les besoins et les désirs de tous ne puissent être satisfaits.

P185 Si la Révélation chrétienne fournit la distance intérieure nécessaire à l’extériorité des sociétaires, la rareté, rigoureusement, doit être définie comme le mécanisme par lequel l’intensification des rivalités joue en faveur de cette extériorisation progressive des sociétaires. La transformation du sacré en rareté se produit tout entière dans l’aveuglement mimétique. Pour chacun de ceux qui la professent, et la produisent sans le savoir, il ne s’agit pas d’autres chose que de poursuivre leur propre désir, c'est-à-dire que d’être de plus en plus victime de la fascination mimétique.

P232 Les textes de la tradition libérale sont des légendes profanes qui racontent la naissance des sociétés sans dieu. Des mythes athées qui rappellent l’institution de la rareté, éternelle et atemporelle, et la chute du religieux primitif. Ce sont des commémorations sans rites, de l’époque où l’extériorité des sociétaires a prévalu contre le religiare sacré. Des épopées sans héros où la parcimonie de la nature se charge de la violence humaine. Le compte rendu de l’aventure mesquine des vices privés, produisant la misère publique, au nom de l’abondance. Derrière les calmes raisonnements des philosophes libéraux, se cache une violence terrible et terrifiante réalisée socialement dans l’indifférence, au nom de l’abondance, et sous le signe de la rationalité instrumentale.

P246 Pour qui cette rationalisation a-t-elle un sens ? Pour ceux qui ont déjà commercialisé une grande, ou la majeure partie de leur production. C'est-à-dire pour ceux qui sont les plus riches et qui sont tout en haut de l’échelle sociale définie par le système de l’occupation parcellaire du sol, les gros propriétaires et les seigneurs.
Reprenons maintenant le problème d’une autre manière. L’ancien système d’occupation du sol est un système hiérarchique au sommet duquel se trouvent les grands propriétaires et les seigneurs. Or ce système va être détruit, et détruit par eux. A quelle fin et pour quelle raison ? Pourquoi détruire ce qui vous est tout entier favorable ? Pour en tirer plus d’avantages ? Réponse équivoque, puisque vous en tirez déjà tous les avantages. La preuve en étant que vous allez bientôt réussir à détruire ce système, contre l’avis de tous les intéressés. Vous ne pouvez donc tirer plus ou moins d’avantages de ce système que par rapport à un autre système apparenté, et plus précisément par rapport à quelqu’un qui occupe dans l’autre système une position équivalente  la votre. En d’autres termes, les raisons qui poussent les riches propriétaires et les seigneurs à enclore les paroisses ne viennent pas des relations qu’ils entretiennent avec leurs paysans, mais de rivalités qui les opposent entre eux. CQFD.
L’expulsion des tiers par les doubles socialement est le résultat de rivalités qui opposent les doubles entre eux. Ces expulsions s’accomplissent dans l’indifférence par l’abandon des obligations traditionnelles de solidarité, et sous le signe de la rationalité instrumentale. Ouvrez n’importe quel livre d’histoire de l’Angleterre au XVIIIème siècle, et vous trouverez exactement la même chose. Les enclosures ont été accomplies par la petite et la grande aristocratie terrienne, désireuses de s’enrichir et jalouses de la prospérité croissante de la nouvelle bourgeoisie commerçante. Prenez maintenant un livre un eu plus spécialisé, comme la révolution industrielle au XVIIIème siècle, de Paul Mantoux, et vous verrez que les arguments mis en avant pour justifier les enclosures étaient essentiellement la rationalisation du travail agricole et l’augmentation de la production.

P251 Revenez quelques pages en arrière ; les enclosures étaient la condition indispensable à la rationalisation du travail agricole et à l’accroissement de la production. La conclusion est immédiate : c’est le procédé par lequel on accroît la production agricole qui institue la rareté. Là je retrouve mon modèle : c’est le mouvement même par lequel on s’imagine lutter contre la rareté. Je retrouve l’aporie de la rareté : la rareté est parfaitement indépendante de la quantité réelle de biens et de ressources disponibles.

Partie Girard
P258 Ces écrivains ne doivent pas leur supériorité à une image particulièrement fertile, à un pouvoir d’inventer ex nihilo. Ce n’est pas l’originalité qui m’importe, ce qui distingue les œuvres les unes des autres, mais au contraire ce qui fait qu’elles se ressemblent. Essayer de préciser ses ressemblances, comme j’ai voulu le faire, c’est forcément s’orienter vers le désir mimétique, qui tend peu à peu à se dégager de ses illustrations romanesques et dramatiques et à faire figure d’instrument d’analyse indépendant, directement applicable au phénomène les plus divers. Jean Pierre Dupuy et Paul Dumouchel jugent que l’expérience vaut la peine d’être tentée dans le domaine de l’économie.

P261 Loin d’être « inconscient », comme le veut Freud, le désir est à son propre égard d’une lucidité extraordinaire ; il ne cesse jamais de s’instruire et de modifier ses moyens et même, jusqu’à un certain point, ses fins, en fonction de ce qu’il apprend. Il n’y a pourtant pas de pire aveuglement que cette lucidité-là, il n’y pas de pire déraison que la raison du désir, car elle consiste à se montrer aussi raisonnable que possible sans renoncer au désir lui-même, et en lui ménageant chaque fois « une dernière chance » qui consiste à chercher dans la résistance la plus forte, l’opposition la plus hostile ou l’indifférence la plus profonde, le modèle le plus prometteur, et à resserrer toujours, de ce fait, l’étreinte du double bind. Comme tous tendent alors à collaborer pour assurer les effets les plus pervers, les paradoxes prolifèrent. C’est donc ici le domaine de la prophétie auto réalisatrice (self-fulfilling prophecy), qui est aussi bien  ce lui de la sexualité dite névrotique et du « snobisme » proustien que celui de l’économie consommatrice et inflationnaire.

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