mercredi 12 septembre 2012

Pan Tadeusz de Mickiewicz par Wajda

Lituanie,  ojczezna moja !!!




Confrontons nous un instant au classique des classiques polonais par l'intermédiaire du film réalisé en 1999 par Wajda. Pan Tadeusz ! (Monsieur, monseigneur Thaddée)
Dans les années 1830 à Paris, nous sommes les témoins de la première lecture par Mickiewicz de Pan Tadeusz !
Qu’elle est belle ma Pologne et même plus précisément ma Lithuanie…
Je ne connais pas l’œuvre elle-même. L’intrigue est assez compliquée à suivre. Il est question de clans familiaux s’entredéchirant, d’alliance traitre, de l’arrivée de Napoléon marchant vers la Russie et donnant une épisode enchantée à la Pologne alors disparue de la carte, de la découverte de l’amour, des femmes murs ou en fleur, d’un prêtre étrange et presque menaçant, d’un garde clefs flamboyant et terrifiant, de bêtises, d’alcool, de grands discours qui se suivent et d’une langue polonaise rapide et chaotique comme une rivière de montagne…
Que la langue est belle, vraiment !
Que c’est drôle surtout. Je ne m’y attendais pas. Ce n’est pas vraiment romantique. Cela moque l’incapacité polonaise d’être romantique comme les allemands, d'être classique comme les français, d'être impériaux comme les russes. Car, semblent ils dire, nous sommes de mauvais copieurs, (le conte italien, le militaire polono-russe), nos luttes sont ridicules, nos femmes sont trop belles, nous ne sommes pas sérieux, nous sommes trop catholiques, nous sommes trop moqueurs, prosaïques et nous attendons le retour d'un héros… qui quelque fois est nous-mêmes…
Puis sous le regard de la vierge de Czestochowa, nous nous réconcilierons en révélant la triste et belle vérité de nos traîtrises et de nos hauteurs d’âmes.
Nous buvons, nous avons de drôles de trognes, nous aimons crier, nous bagarrer, argumenter, créer des autorités. 

Je n’aime pas l’image, la photo du film, le responsable photo a voulu faire joli, mais il atteint souvent le mièvre. Mais il y a des beaux plans, des belles constructions et une ironie folle toute tournée vers le texte.
La fin du film est extrêmement émouvante, nous reconnaissons dans le triste salon parisien où lit Mickiewicz les héros de notre histoire. Nous venons de finir les scènes joyeuses de l’espoir et des noces. Promesses, promesses, promesses. Nous les reconnaissons et vivons maintenant leur incommensurable tristesse de l'exil. Wajda la capture à merveille. Il semble dire : Polonais, réjouissons nous de ce que nous sommes mais connaissons nos limites et rendons grâce en répétant les premiers vers de Pan Tadeusz… Oeuvre de communion nationale.

A noter
Les femmes et les fleurs, les fourmis, la danse
Le porte-clefs
Le festin
L’armée russe
Les verts paysages
Napoléon
Le château en ruine
Deux salles de ciné parisiennes à sa sortie française....

Essayez un petit peu... Je vous assure la langue polonaise peut être belle !!!

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