Éloquence et beauté se tendent la main...
Merveilleuse interview de Fumaroli. Message essentiel sur l'art comme correspondance avec la création du Dieu incarné. Du Dieu qui par définition l'on ne peut idolâtrer. Saurons nous revenir des images idolâtriques ? Comment dépasser notre crise d'adolescence ? La beauté peut elle revenir ?
Merveilleuse interview de Fumaroli. Message essentiel sur l'art comme correspondance avec la création du Dieu incarné. Du Dieu qui par définition l'on ne peut idolâtrer. Saurons nous revenir des images idolâtriques ? Comment dépasser notre crise d'adolescence ? La beauté peut elle revenir ?
Par cette interview, Fumaroli veut nous faire sentir la substantifique moelle de son dernier livre Paris New York et retour, voyage dans les arts et les images. Enquêtant pour un livre sur l’origine chrétienne de l’art, et voulant montrer comment l’art chrétien, à l’image du saint suaire, recherchait toujours l’insaisissable incarnation, la croix, et cette vocation d’aller à l’essentiel, d’inviter à un dépassement de l’image, il se retrouve à New York, il est pour la première fois aux prises, à haute dose, avec les images publicitaires et techniques. Il découvre leur force de mystifications, l’éloignement du réel qu’elles procurent, leur enfermement sur un monde prédéfini.
Ces images représentent notre monde d’abrutissement par le mouvement, la publicité, la propagande (l’anti-éloquence). Laideur et relation pervertie. Séduction et grégarisme. Les images vont à l’encontre de tout otium, méditation lente et curieuse de la vie et du monde où devait conduire l’art. Tout n’est plus qu’idolâtrie et la rencontre véritable disparaît.
La beauté reviendra, nous sauvera ?
Fumaroli répond qu’elle ne meurt jamais même si nous nous éloignons d’elle. La beauté nous aide à retrouver notre propre dignité d’image de Dieu et à symboliser cette parenté dans l’oeuvre...
Dans notre Europe en crise d’identité et économique, nous ne faisons que bien survivre, il n’y a plus de surcroît de vie, ni de sens, ni de joie.
Ces images représentent notre monde d’abrutissement par le mouvement, la publicité, la propagande (l’anti-éloquence). Laideur et relation pervertie. Séduction et grégarisme. Les images vont à l’encontre de tout otium, méditation lente et curieuse de la vie et du monde où devait conduire l’art. Tout n’est plus qu’idolâtrie et la rencontre véritable disparaît.
La beauté reviendra, nous sauvera ?
Fumaroli répond qu’elle ne meurt jamais même si nous nous éloignons d’elle. La beauté nous aide à retrouver notre propre dignité d’image de Dieu et à symboliser cette parenté dans l’oeuvre...
Dans notre Europe en crise d’identité et économique, nous ne faisons que bien survivre, il n’y a plus de surcroît de vie, ni de sens, ni de joie.
Interview de Enthoven avec Fumaroli
Très bon recenssement du livre ici
Signalement de l'express
Et enfin, pour la bonne bouche, un peu de Muray
résumé plus détaillé de l'interview :
Tout commence par la présentation de Fumaroli par Caron. Il met en exergue le travail de Fumaroli sur la langue francaise, exigence littéral et morale de la tentative séculaire de l’éloquence. Réconciliation des mots avec la parole intérieure. Combat de Jacob avec l’ange. Odyssée humaine de la fuite du néant vers la communion de l’être.
Caron interview Fumaroli au moment de la mise en vente de son livre « Paris New-York et retour ». Quête de la parole intérieure à l’intérieur de l’image. La beauté est à l’image, ce qu’est l’éloquence à la parole. (quand le particulier rejoint l’universel au delà de toute vanité) La quête de l’auteur se fait dans le questionnement de l’imagerie industrielle, bavarde et hors de toute considération d’équilibre.
La génèse du livre est du à une remarque du peintre Saura lors d’un colloque : un tableau c’est de la sueur et du sang.
Or, pour Fumaroli, cette formule est la condensation de l’art Chrétien. Déjà la structure formelle d’une toile est cruciforme, de plus nous utilisons toujours des matières vitales pour la peinture. Le tableau symbolise et résume le principe de l’incarnation. Fumaroli commence un travail sur ce thème (Véronique, Salamanque, Saint Suaire) où il voit le Christ comme origine de l’art occidental en ce qu’Il donna son image comme une relique. Présence insaisissable. Nous ne faisons que L’imiter sans jamais réussir à le réifier. Il n’est pas maniable contrairement à l’art païen qui est souvent confection d’une idole absente. Fumaroli voulait faire une histoire de ce christianisme d’abord timide et puis prenant à bras le coeur sa vocation à l’art de l’insaisissable Incarnation.
Puis il fut appelé à New York où il rencontra l’image moderne avec un force inconnue jusqu’à là. (il se moque de son isolement). Alors que les images sont muséifié comme les indiens en réserve tout le reste n’est idolâtrique dévorante. (Certes l’Europe n’y est pas loin, et d’une certaine manière plus démolie). Il voulut témoigner et explorer ce monde à lui en partie ignoré. Le monde des « images tautologiques qui ne font que rabâcher le monde sensible sans l’éclairer ni le sauver. »
La saison à New York fut en quelque sorte une saison en enfer, de l’inversion des images idolâtriques et mystificatrices. La conversion passe par le retour vers des images qui nourrissent le regard et le transporte ailleurs, avec qui on peut établir de saines relations (comme avec les humains). Fuir le vampirisme des images modernes et publicitaire des technologistes. L’art, comme les personnes, est passé vers le quantitatif et l’individualisme, c’est a dire le grégarisme au final.
Puis il fut appelé à New York où il rencontra l’image moderne avec un force inconnue jusqu’à là. (il se moque de son isolement). Alors que les images sont muséifié comme les indiens en réserve tout le reste n’est idolâtrique dévorante. (Certes l’Europe n’y est pas loin, et d’une certaine manière plus démolie). Il voulut témoigner et explorer ce monde à lui en partie ignoré. Le monde des « images tautologiques qui ne font que rabâcher le monde sensible sans l’éclairer ni le sauver. »
La saison à New York fut en quelque sorte une saison en enfer, de l’inversion des images idolâtriques et mystificatrices. La conversion passe par le retour vers des images qui nourrissent le regard et le transporte ailleurs, avec qui on peut établir de saines relations (comme avec les humains). Fuir le vampirisme des images modernes et publicitaire des technologistes. L’art, comme les personnes, est passé vers le quantitatif et l’individualisme, c’est a dire le grégarisme au final.
Retrouvons l’otium, la méditation curieuse, lente et surprise de la vie, et méfions nous des divertissements. Nous sommes un monde de fantômes dont les images agitent la personnalité et leur interdit l’otium. Les jeux videos sont un bon exemple. Les enfants meurtriers sont le signe d’une perte du réel et d’une dénaturation qui se retrouve dans la déformation du langage, des symboles et des images. C’est aussi grave que les risques écologiques. La pub de l’ipad sont le signe de cette bachanale sans âme qu’on nous vend pour bonheur.
Plus loin, Caron grâce au livre de Fumaroli, nous initie au débat historique dans l’art des tenants de la ligne et ceux de la couleur (Michel Ange et le Titien par exemple). La ligne mettant en valeur l’idée pure et la couleur mettant en valeur le rachat des sens par les couleurs. Ce débat prenant son origine dans celui de Platon et Aristote. Mais, on ne retrouve pas ce débat dans l’art moderne si ce n’est entre ceux qui abstractise une pseudo idée et ceux qui font des happenings immédiats...
Dans son livre, il parle d’éternel retour de la beauté. Est ce le concept païen ? Non, car la beauté est un des régimes de médiation entre l’homme et Dieu. Il y a des périodes où elle est évidente et d’autre où on ne la voit pas. Pas cycle mais mais alternance due à notre faiblesse, il faut la retrouver. Les musées montre qu’elle ne meurt jamais...
Fumaroli ne sait pas si la beauté est une issue à notre époque en crise... Nous vivons une apocalypse a bien des niveaux. (Mais l’apocalypse est elle-même la guérison...) La beauté ne serait qu’un ralliement pour la résistance. La beauté a t elle la formule du salut du monde ?
Accompagnement de l’homme, certainement. Toute oeuvre belle témoigne de la capacité de l’homme à retrouver sa dignité d’image de Dieu et à symboliser cette parenté dans l’oeuvre.
La France et l’Europe rallumeront-ils leurs phares et seront-ils fidèles à leur vocation à l’essentiel et à la quête du divin par le support de l’art ? La renaissance est toujours possible mais l’Europe s’est humiliée et ne s’aime plus. L’Italie par le cesaro donquichotisme et par l’illusion de sa richesse lors des dernières décennies. L’Allemagne est brûlée, la France est toujours blessé plus que l’on ne le croit toujours de l’extérieur etc etc. L’Europe de la prospérité (bientôt terminée...) ne fait que bien survivre. Selon Arendt, la civilisation n’est pas un système qui autorise la survie mais permet le surcroît. Surcroît de temps, de réflexivité gratuite et profonde. On répare ce qui s’étiolle mais on nous éloigne du surcroît qui nous manque....
Plus loin, Caron grâce au livre de Fumaroli, nous initie au débat historique dans l’art des tenants de la ligne et ceux de la couleur (Michel Ange et le Titien par exemple). La ligne mettant en valeur l’idée pure et la couleur mettant en valeur le rachat des sens par les couleurs. Ce débat prenant son origine dans celui de Platon et Aristote. Mais, on ne retrouve pas ce débat dans l’art moderne si ce n’est entre ceux qui abstractise une pseudo idée et ceux qui font des happenings immédiats...
Dans son livre, il parle d’éternel retour de la beauté. Est ce le concept païen ? Non, car la beauté est un des régimes de médiation entre l’homme et Dieu. Il y a des périodes où elle est évidente et d’autre où on ne la voit pas. Pas cycle mais mais alternance due à notre faiblesse, il faut la retrouver. Les musées montre qu’elle ne meurt jamais...
Fumaroli ne sait pas si la beauté est une issue à notre époque en crise... Nous vivons une apocalypse a bien des niveaux. (Mais l’apocalypse est elle-même la guérison...) La beauté ne serait qu’un ralliement pour la résistance. La beauté a t elle la formule du salut du monde ?
Accompagnement de l’homme, certainement. Toute oeuvre belle témoigne de la capacité de l’homme à retrouver sa dignité d’image de Dieu et à symboliser cette parenté dans l’oeuvre.
La France et l’Europe rallumeront-ils leurs phares et seront-ils fidèles à leur vocation à l’essentiel et à la quête du divin par le support de l’art ? La renaissance est toujours possible mais l’Europe s’est humiliée et ne s’aime plus. L’Italie par le cesaro donquichotisme et par l’illusion de sa richesse lors des dernières décennies. L’Allemagne est brûlée, la France est toujours blessé plus que l’on ne le croit toujours de l’extérieur etc etc. L’Europe de la prospérité (bientôt terminée...) ne fait que bien survivre. Selon Arendt, la civilisation n’est pas un système qui autorise la survie mais permet le surcroît. Surcroît de temps, de réflexivité gratuite et profonde. On répare ce qui s’étiolle mais on nous éloigne du surcroît qui nous manque....
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