Sur cette page du café du commerce, une reproduction commentée d'un article de Philippe Muray sur la révolution française. Même s'ils sont intéressants (mais un peu ésotérique...), j'ai mis de coté les commentaires pour me concentrer sur l'article.
L'objectif de Muray est divers et très classique pour ceux le connaissant déjà un peu. Protestantisation du monde doublé de la croissance du phénomène religieux contre la conscience même de l'homme moderne. L'incarnation est bafouée et l'homme devient un imbécile heureux.
C'est dans cette direction que l'on retrouve cet article. Muray continue perpétuellement sa guerre contre la gnose et l'ignorance moderne de la religiosité naturelle de l'homme.
Sur la révolution française, on peut regretter que Muray évacue toute analyse historico-historique, mais il ne faut jamais perdre une occasion de redire que c'est un événement religieux non chrétien.
Le progressisme devient constamment une triste idolâtrie...
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La révolution est religieuse même si elle s'en défend. Elle s'écarte des religions officielles pour retrouver les religions des tripes, celle du sang, de la foule, du mystère et du délire.
Muray fait part de la différence entre la religion et le religieux. La religion est cette marque des religions établies comme le catholicisme, qui institutionnalise le long processus de désacralisation et le religieux qui sans en avoir l'air nous y replonge. ("Le religieux révolutionnaire croît et embellit du refus de s'avouer par lequel il se fonde et se confirme.")
Retour à l'age d'or, aux sentiments adorés, à l'inconscience lumineuse d'un sacré caché par un fausse plénitude, souvent signe du refus de cette désacralisation. Or la révolution française c'est cela. Au delà de tous les causes historiques, il y a au cour de celle-ci la volonté de s'accrocher au sacré déliquescent pour le faire revenir avec son enchantement, la mort de Louis XVI étant le signe essentiel.
Ce religieux est diabolique (De Maistre avant Dostoïevski l'avait démontré...) car il veux enfermer l'homme dans le sacré. Puis il semble poisseux. Car il est provocateur d'ordre et symbole du désordre...
La guerre à la religion, c'est toujours la guerre pour le sacré.
La révolution est toujours le moment panique contre la sortie du religieux, refaire de l'idole tranquille dans l’intérêt de l’humanité, of course.
Or, ce n'est plus trop crédible, ni légitime, d'où l'horreur de l'art révolutionnaire qui sent le figé, l'hyperréaliste ou bien le maquillage post mortem, elle est une étape dans l'histoire du rationalisme protestant. Angélisme, iconoclasme (comme l'a montré le vandalisme révolutionnaire...) refus de l'imperfection...
Si la révolution fut dans des pays catholiques, c'est qu'elles n'étaient pas nécessaires dans les pays protestants puisque celui-ci est la tentative de renverser la religion au profit d'un religieux présenté sous une forme rationnelle et sociale. En cela, elle est une "poussée du nord"...
Bref, pour Muray, la révolution est une tentative de revenir sur le processus de décomposition. Le but est alors faire honte aux représentants de la religion et de prendre la place.
Oui, Pour Muray, on ne comprend rien à la marche du monde si on n'écarte le champ religieux.
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