samedi 9 février 2013

Les duellistes de Rydley Scott et Bérézina de Pierre Michon

Tout a commencé par cette interview de Michon par Assouline 



Il y a des perles, la comparaison de Napoléon entre le sexe et la guerre, la comparaison entre littérature et la politique telle que Napoléon imaginait la sienne "c'était du charlatanisme mais du plus haut". Méditation sur  l'influence de Napoléon sur les lettres, l'importance sur l'histoire de ces événements. Le double bind subit par l'empereur :"Sauve la Révolution, mais sois-en le roi"


A la toute fin, parlant du film des duellistes et de Girard, il a aiguisé ma curiosité.  J'ai pu voir ce film dont je vous apporte ici quelques commentaires







Les duellistes 1977 Ridley Scott

La montée aux extrêmes ?
1800 Strasbourg, le hussard Féraud vient de gagner un duel. Nous sommes à Strasbourg, la campagne napoléonienne se prépare. Sa hiérarchie se mécontente, et demande à un hussard, d’Hubert, d’une autre brigade de venir  le chercher, il le trouve chez une salonnarde. Revenant ensemble chez le 1er, celui-ci se met dans une colère folle. « Vous me victimisez !Vous m’insultez ». Le second est réticent mais face à la folie combattante de Féraud, Ils vont se battre en duel sauvage qui se terminera par une blessure de Féraud.
L’année d’après, il se retrouve à Augsburg, de manière tout à fait naturelle ils se battront encore une fois et même une seconde fois avec acharnement. La haine de l’autre est tellement forte qu’ils oublient la raison première de leur duel incessant. Ils grimpent parallèlement dans la hiérarchie, mais en 1806 à Lubeck, ils se rencontrent encore, à peine ensuite ils se battront encore en duel mais cette fois ci à cheval en l’honneur des hussards. 1812, Ils se croisent dans l’armée en déroute quittant Moscou, sans aucun mot et dans un froid impossible tentent d’organiser un duel au pistolet… Mais des cosaques s’approchant les en empêchent… 1814, Napoléon est à l’ile d’Elbe, d’Hubert se repose dans sa tranquille maison familiale de bourgeois/aristocrate. Il songe à se marier à une jolie et riche jeune femme. Contacté pour participer au retour au pouvoir de Napoléon, il refuse. Féraud, au courant de ce qu’il estime être une trahison, se sent confirmé dans la haine légitime d’hubert, car selon lui l’origine de leur haine inextinguible n’et pas une quelconque cocotte (hypothèse de D’Hubert) mais bien un mot déplacé envers l’empereur (ce qui n'est pas vrai…)
Le retour de Napoléon se termine mal, Féraud est sur la liste des condamnés à mort. D’hubert le sauve en plaidant sa cause (sans donner de raisons claires…) devant Foucher et anonymement. D’Hubert ensuite décidera de travailler pour le nouveau gouvernement royaliste, il prend goût à la tranquillité de sa nouvelle vie, une nouvelle fois, Féraud se propose au duel, ils se chasseront au pistolet dans la nature près de la propriété de D'Hubert.  A un moment, D’Hubert tient en joue Féraud, il ne le tuera pas et lui demande de vivre comme un mort pour lui. Nous avons vécu en gardant ta notion d’honneur, maintenant nous vivrons avec la mienne !

Il est troublant de voir des anglais jouer un film qui se déroule en France. Cela choque et explique peut-être un certain inconfort. Ensuite, c’est relativement beau, comme Scott l’a avoué, le film est très influencé par Barry Lindon de Stanley Kubrick. (l’actrice jouant la cousine de Barry devient la première amante de Féraud dans le film, clin d’œil nécessaire…) Nous sentons un même désir de retranscrire une époque grâce au tableau dont nous avons accès de celle-ci. Mais ce n’est pas seulement beau…   Le film mélange un fil historique avec un fil humain. Une petite histoire dans une grande histoire, les deux se complétant. Puis comme Michon le signale dans son interview, les deux bonhommes sont le symbole de l’aventure Napoléonienne. L’attaque folle contre tous et la raison attentionnée de la défense. Les deux ne font qu’un. Cependant Scott filme comme si D’hubert était la partie sage et noble de l’Europe qui luttait contre la partie noire de celle-ci, napoléonienne, sombre, violente, loser dans l’âme. C’est ainsi que le dernier plan illumine le film, Féraud, Napoléon bis, part sombre de l’Europe pense et prépare son retour. Je crois qu’il y a une part de romantisme et Michon a surement raison de dire que l’œuvre dépasse le réalisateur et que c’est un film d’anglais…
Car je crois qu’il filme malgré lui cette  montée aux extrêmes irrationnelles, ce mimétisme des mêmes se combattant tandis que l’Europe est à feu et à sang. Il révèle beaucoup mais cache beaucoup. Cette ambiguité se retrouve dans le sentiment du spectateur qui ne sait pas toujours si c’est un film humoristique, un film de guerre, un film psychologique. Scott a du mal à maîtriser l’ensemble et est un peu pris par son propre mimétisme kubrikien sur la forme.





A noter
La beauté des femmes
Chaque duel et pour chaque forme, une époque particulière de l’épopée napoléonienne
Pourquoi s’est on commencé à se battre ?
Comment était la vie des soldats en campagne ?
Fin du film un peu balzacien et l’arrivée des changements sociologiques et psychologiques de la première partie du XIXeme…
Les hussards
Les cosaques

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