lundi 27 janvier 2014

Quelques Wajda

Andrzej Wajda n'est pas célèbre en France, voici une note qui tente de résumer mon expérience cinématographique de cet auteur. Je souhaite exprimer mon admiration pour sa technique, son ambition, son corps à corps avec son pays et sa langue. Bref, que cette note vous soit une invitation





Kanal 1957



Cholera jasna !!!!



C’est la fin de l’insurrection de Varsovie, nous suivons une quarantaine de personnes, leurs derniers assauts, leur fuite dans les égouts, leurs morts.

Kundera a dit que le kitsch c’est le refus de la merde. Nous pouvons donc déterminer que ce film n’est pas kitsch. Car nous sommes en pleine merde, dans les égouts de Varsovie où ils vont tous mourir.

Ils jouissent de leurs derniers instants, veulent croire et espérer.
La longue scène d’introduction à l’extérieur montre tous les héros, leurs efforts, leur relation, leur doute, leur visage. Et bien sur, leur ville détruite. Il y a ici un réalisme mais qui donne la place suffisante à une artificialité très signifiante. Leur besoin de sexe, leur jalousie, la musique, la peur.
Il y a ensuite une scène terrible de transition, ou les varsoviens se jettent dans les égouts pour se laisser encore une chance. Ici tout n’est que panique, perdition et folie.
Puis nous assistons au voyage des égouts, la mort, la folie de nouveau, la merde, la fatigue, le gaz, c’est finalement à peine édulcoré. Nous assistons au pire de l’humanité, la lâcheté, l’infidélité, l’abandon, la cruauté. Au désespoir de l’artiste, sa folie, la musique qu’il ne cesse de jouer font-ils écho au début de la divine comédie ? Son inspiration ne lui souffle t’il que l’enfer, le péché et le néant de toute condition ?

Il y a aussi le meilleur, la relation de Stokrotek (paquerette) et de Jacek. L’amour, la pudeur, la solidarité. Comme la femme est belle et aimante, que la fragilité de l’homme nous émeut. L’inscription "kocham Jacka" (J'aime Jacek) devient le signal trompeur comme il devient le cri pudique de notre nature métaphysique faite pour la vérité. Comment Stokrotek cache la vérité à Jacek montre la pudeur de l'amour. Jamais mensonge ne m’a paru aussi beau. Mais n’est ce pas un mensonge comme l’espérance de la libération, de la lumière, de la Vistule. 

Qui retrouvera le soleil ? Le menteur, le traitre et le chef désespéré. Ce qui nous attend en haut est le massacre, la lâcheté, et le complexe de la survie. Et la merde pour nous enrober.
Wajda présente la fin de l’insurrection. Il nous enivre du désespoir, de la noirceur, des vertus héroïques et folles des polonais. 
Il montre les conditions extrêmes qu’ont vécues les résistants. Quelles conséquences ont-ils du vivre ?

Le passage dans les égouts est une comparaison riche. Les polonais ont été conduits vers un état d’animal, de ténèbres, d’abrutissement, d’enfer, de destruction systématique, de désespoir et de mort infâme. N’y a-t-il pas un clin d’œil de Wajda vers la nature humaine ? Plongée aussi dans un souterrain. Le monde comme grande insurrection varsovienne ?
Ne nous reste t-il pas seulement à nous souvenir de Marguerite, Stokrotek ? Notre espoir, notre Pieta, notre amour pudique. Que je t’aime Stokrotek.




A noter.
Les barreaux 
Halina, cœur désespéré
La Vodka
Le bras en écharpe
La merde dans le viseur et les mots
Les rumeurs de légèreté de Stokrotek
L’assassinat de Kula ?
Le poteau
La brume dans le labyrinthe
L’inscription Kocham Jacka , n’a-t-elle pas non plus désorienté nos amis ?
La chute dans les égouts et partout ailleurs...
Les enfants
La moustache de Madry



Que sont nos héros devenus ? La folie, la mort et le désespoir les ont emportés.

Mai 1945 dans une petite ville polonaise. La guerre contre l’Allemagne est terminée, mais la situation reste confuse, car un combat fratricide oppose les partisans de l'armée de libération nationale. Ils ont reçu pour mission d’assassiner Szczuka, nouveau secrétaire local du parti ouvrier. Par méprise, ils tuent deux innocents. Parmi eux, Maciek, Nous suivrons ses dernières heures.
Fatigué d’héroïsme, il entrevoit la possibilité d’une nouvelle vie dans l’amour naissant qui le lie à Krystyna, la serveuse de bar de l'hotel où se déroule la majeure partie du film. Mais Andrzej, son supérieur hiérarchique, le rappelle au devoir et le persuade d’aller jusqu’au bout de son engagement politique. Szczuka, lui, vient d’apprendre que son fils Marek a été fait prisonnier alors qu’il combattait dans les rangs de l’armée de libération nationaliste. Il sort dans la rue. Maciek le suit et l’abat. Le meurtrier est blessé par une patrouille après une fuite absurde. Pendant ce temps-là, les politiciens, les notables et les parasites qui gravitent autour d’eux, s’enivrent au cours d’un banquet lamentable. Krystyna se laisse entraîner dans le cortège de danseurs qui profanent « La Polonaise » de Chopin. Maciek meurt sur un tas d’ordures. 

Il y a en effet, une introduction près dune petite église de campagne fermée et ensuite tout le film se passe dans ce fameux hôtel, mise à part quelques sorties puis la conclusion…
L’introduction sera tragique comme le cœur du film et la conclusion. 
Une chapelle fermée. Un meurtre, une erreur. La chapelle qui s’ouvre enfin aux innocents mais ils sont morts… 

L’hotel dans la petite ville polonaise, c’est la Pologne comme le dira le maître d’hôtel.

Y dormirons, l’agent russe qui va imposer son ordre, et les héros troublés de l’AK, ce sont les serveurs, la merveilleuse dame pipi, les proprios saouls et à coté de la plaque qui s’amusent et reperdent le sens de la réalité. C’est la Pologne en 45, le temps de la fête, d’un coté les nouveaux puissants, de l’autre coté, la foule qui s’amuse et oublie, c’est Krysia qui travaille au bar et dont la famille a été martyrisée par les allemands et les russes. C’est donc Szczuka, le communiste qui vante le sacrifice de classe, il a échappé à l’attentat, il prépare le pouvoir, il se sent mal ici, il recherche son ancienne femme et il veut savoir qu’est devenu son fils ? C’est la génération socialiste qui s’est rendue à la Russie communiste, à un idéal insultant, et qui n’aime plus son pays… il espère retrouver sa progéniture mais il ne sait pas encore qu’elle sera pleine de résistance… (Prophétie encore une fois de Wajda) et finira par la tuer. La sensibilité polonaise, le retour vers le fils polonais implique la mort du communisme. Cette mort symbolique est réalisée par notre héros ? Il a mitraillé en face de l’Eglise, il se promène dans l’église en ruine, réveillera les morts, sera maudit par la famille des morts, il mourra dans une décharge, tuée pour rien, il abandonnera la femme qu’il aurait pu aimer pour avoir un destin. Au lieu de cela, il choisira le vide, les chaos, les trahisons fidèles du pays. Il porte des lunettes grises, il médite sur la mort de ces camarades, voudrait la paix, l’amour, hésite, tue. Il ne comprend plus pourquoi il tue, cette activité l’a rendu fou, meurtrier, c’est pourtant lui, son esprit son esprit de sacrifice, qui rendra possible la mort du communisme et la possible liberté du pays. Même si pendant ce temps là , on massacre Chopin…

On lui doit tout mais l’histoire qui est absurde le tuera et l’oubliera parmi les détritus…

Pleure Krystyna.
Comment exprimer ici ma profonde admiration pour ce film ? Merveille du noir et blanc. Des cadres originaux et somptueux, une idée fantastique à chaque instant, des acteurs brillants, un symbolisme fin ou ironique sur lui-même. Une musique qui nous hante. Pendant tout le film, je me disais que nous n’avons pas en France un film de cette envergure pour nous parler de notre fin de guerre et de notre pays. (Uranus ?)

Ici tout est juste, édifiant, sensible et merveilleusement beau.
Comment épouser Krysia, après tant de sang, d’innocents tués ? Le salut du pays est passé par le sacrifice de ce qu’il y avait de meilleur en nous…
Krysia est seule dans une Pologne qui a tout perdu si ce n'est la trahison, le gout du sang et de la médiocrité. 

Nous ne ressortons pas indemne de l'hotel Polonia....

A noter
Le plan du début, l’église, Nd de Czestochowa…. La belle terre polonaise. Que contredira la fin avec des plans équivalents mais sur une décharge.
Le christ tombé de la Croix… Les morts, les amants qui parlent avec le Christ entre les deux. Tout est chaos et n’a plus de sens…
La vodka pour Rudy
Les fleurs de pavot du Monte Cassino
Le journaliste
La merveilleuse Babcia
Quelle musique, quelle musique… tout le temps, inondation
Elle vient pourtant !!! Il la drague ou cherchait il son pistolet ????
Quel joli dos...
Cybulski magique
AK, sauveur et meurtrier ?
Cheval blanc
Meurtre et feu d’artifice
Fallait il tuer Szczuka ? Cet homme se perd entre son propre symbole et lui-même.
Merci Andrzej

Les racines du mal

Qu’ils sont beaux !

Karol, le fils de noble polonais, Maks, le fils du riche artisan allemand et Moryc, le fils juif malin et prêt à tout. Travaillant dans la Lodz en pleine extension industrielle. Ils sont ambitieux et veulent aller au bout de leurs rêves. Construire leur usine. Et être riche comme Zucker, Bucholc et tous ces juifs et allemands dont ils envient le pouvoir. 

Tout le film sera le processus de destruction de ces hommes sur la pauvre Pologne. Asservissement, violence, mépris, appauvrissement, destruction géographique et culturelle, vente du patrimoine jusqu'à la répression qui n’est pas sans faire penser à une autre répression plus actuelle au moment de la réalisation du film.

C’est tout ? bien sur que non, car il y a les femmes, les riches, les pauvres, les allemands, les juifs, les sorties, la machine, le sang, le sexe, l’argent, le fric, le pognon, le pouvoir, la misère, le désespoir.

Tout cela ? Oui ! Pas moins ! Ainsi la camera anxieuse de Wajda, voudra nous montrer, nous faire éprouver. Je ne sais si le film est fidèle au livre de Reymont mais je crois que Wajda est fidèle au sentiment vécu à sa lecture. Car, bien sur, Wajda et Reymont, ne nous parlent pas de ces hommes mais de toute la Pologne en période d’industrialisation, de la destruction des anciennes valeurs pour les nouvelles, et comment celles-ci détruisent le monde. Ce film est un bon complément au « Monde tel qu’il ne va pas » de Chesterton finalement.... Wajda avec finesse, symbole, et un gros coup de poing dans la gueule nous montre les conséquences des choix anthropologiques de cette période.
Comment cette triade qui était a l’origine de la richesse du pays et de ses beautés s’emballent pour la faire courir a sa perte. Oui, les racines du mal pour Wajda, qui maitrise le sujet, montre, comme un artiste, la dimension historique et anthropologique de l’époque. Il le montre avec violence, passion, urgence, détermination. Feu. Nous sommes gênés, pris au piège, libérés, apaisés, lessivés et lucides.
Comment la domination se transforme en perversion.
Comment l’artisan allemand et le noble polonais eurent envie d’être banquier juif. Comment le juif, riche de sa grande tradition, profite de cet élan pour former le saint esprit de cette trinité diabolique. 
Domination perverse sur la libéralisation des femmes. Celle qui sont enfin accessibles à l’appétit des dominants, scènes effroyables de sélection et d’orgie ainsi que celle des conséquences du reniement et de la mort par l’écrasement de la roue de l’usine, du temps et du destin. La relation de Karol envers les femmes représentera aussi très bien l’évolution. Destiné à la chaste Anka, éduquée par les prêtres, adoubée par le père, elle est la Pologne comme le fruit de la noblesse paysanne et cléricale. Belle, empathique, amoureuse, sensible, artiste, faite pour la nature et l’amour de son homme. Elle regarde son homme travailler dur, se changer avec fidélité malgré son refus de l’engagement. C’est elle qui prendra l’initiative de la fin. Geste courageux, noble et tragique. D’autant que Karol ne lui était pas fidèle, il couchait avec la femme de Zucker. Femme avide, corpulente, folle, cupide. Les nouvelles valeurs gloutonnes de Karol. Il y a enfin, celle qui sera sa femme, Mada Muller, oie blanche, faible d’esprit, rose bonbon et manquant de gout. Mais riche et opportune. Trahison, trahison….

Il faudrait revoir le film, goûter chaque scène comme il se doit et en développer à l’infini ses richesses profondes, marquantes et féroces.


A noter/piste de réflexion
Rôle de Maks ambigüe. Refus de l’artisanat ; En quoi sa germanité est signifiante ? Romantisme ?
Buchholc, les lettres, ses rhumatismes, ses scriptes bossus, sauf celui qui parlera vrai. Et appellera à son humanité. Sens de l’égalité, son enterrement.
Scène de baston entre les 3,
Vomi de Moryc
Scène du théâtre, danseuses, l’escarpolette, délit d’initiés
Les machines
Le polonais, prêteur sur gage
Le palais d’exhibition
Le tigre en cage
Après le baptème de l'usine du curé catholique, la diabolique trinité unira leur urine pour un tout autre baptème

Peut-on revenir au temps chéri du souvenir….?


J’ai vécu la vision de ce film comme un grand bonheur, la réflexion sur celui-ci ne m’inspire que des douleurs…
Bonheur d’abord de suivre ce film qui souhaite redessiner la campagne, la bourgeoisie polonaise des années 30. Le retour au paradis d’un homme dans la propriété où il a grandi dans son enfance, là même où vivaient les sœurs qui l'avaient toutes aimé. Elles ont maintenant grandies et ne sont que des blessures béantes… sauf, peut-être la petite dernière qui semble revivre le passé de sa sœur défunte. J’ai regardé ce film charmé par ce voyage dans le temps, retrouvant ce qui fait le peuple polonais, son charme, son regard tendre sur ce qu’il aime de sa culture, de ses paysages de ses tendres étés et de sa douce folie. Ayant été nostalgique moi-même et troublé par le temps qui passe, j’ai épousé le malheur métaphysique du héros. J’ai pleuré avec les sœurs en voyant le temps qui passe. Je lui enviait ses souvenirs, ses beautés, les lumières qu’il a vu, la tombe où il s’est prosterné, sa passion pour son métier près des enfants aveugles. J’ai aimé ces plans mystérieux avec la silhouette du romancier Iwaszkiewicz auteur du roman dont est issu le film. Qu’elle est belle la Pologne !!!!


Puis, j’ai pensé un peu et on n’est bien loin de Proust… il n’y pas de communion avec le passé, avec la vérité, il ne reste que des illusions de son voyage, si ce n’est son oncle qui ouvre les yeux en attendant la mort, son emprise sur les femmes l’aveugle, il y en a-t-il une qu’il aime vraiment, qui est aimable (que d’horribles rivalités)? il ne reste que sa vanité, qu’y a-t-il d’aimable dans le héros sinon son angoisse métaphysique ? Il part, il quitte le paradis, il retourne peut être à la réalité… Enfin ?

Il me semble que Wajda est porté par la nostalgie et semble rater le propos de l'auteur du bouquin dont il est fidèle malgré lui. Il est emporté et semble alors nous emporter dans des relations humaines désastreuses qu'il semble nous vouloir faire aimer. et si le livre n'était il pas comique sur les femmes, les montrant fondamentalement ridicules.... C'est terrible...
Mais gardons les merveilleuses images de la Pologne....

A noter
Aurore, Aurore….
Le traineau
Le lit et le petit déjeuner polonais.
La lumière !!!!!
La confiture,
Le français
La soirée de danse.
Wajda ne s’est il pas trompé ? Perdu dans l’amour de son pays, n’a-t-il pas raté la mesure comique de cette triste histoire ? La mort hante tout de même trop ce film


Dyrygent 1980


Qui est le chef ?







Resumé trouvé sur le site du ciné club de Caen

Marta, jeune violoniste polonaise, à l'occasion d'un voyage d'études à New York, rencontre le célèbre chef d'orchestre Jan Lasocki. Personnage quasi légendaire, Lasocki est originaire de la même ville que Marta... Il a été autrefois très amoureux de sa mère. Fascinée par le talent et la personnalité du maestro elle envoie, peu avant son retour, des lettres enthousiastes à Adam, son mari, qui dirige un orchestre de province. Lasocki décide d'annuler le concert de son jubilé à Paris pour retourner en Pologne; là où sa carrière avait commencé. Ce retour au pays, après cinquante ans d'absence, les autorités locales veulent le transformer en un événement international. Le maître interprétera la 5e symphonie de Beethoven à la tête de l'orchestre d'Adam. Ce concert sera retransmis en " Eurovision". Fasciné par Lasocki, Adam ne tarde pas à être en opposition avec lui; le style du maestro, son amour de la musique, son contact avec les musiciens, contrastent avec son propre comportement, autoritaire. D'autre part, Adam accepte très mal l'amitié entre Lasocki et Marta. De nouvelles difficultés naissent lorsque Adam cède devant les autorités qui ont décidé de renforcer son orchestre par les meilleurs musiciens de Varsovie. Furieux de cette décision, Lasocki quitte la dernière répétition. Marchant seul dans la ville - filmé à son insu par la télé-vision - il se joint à la longue queue de ceux qui tentent d'acheter des billets pour son concert. Fatigué, il s'assoupit. Quand Marta et Adam le retrouvent, il a cessé de vivre... Marta reste fidèle à Adam mais l'incite à chercher un métier plus en rapport avec sa haine et son besoin de dominer... 

Bon résumé, n’est ce pas ???
Curieux film, on est dérangé aussi car on a l’impression que le film s’est fait rapidement, il y a eu une urgence, un peu d’improvisations, les lumières sont toujours aussi bien stylisées, les acteurs impeccables, mais beaucoup d’indices semblent nous signaler que c’est un film où il fallait rogner sur les dépenses malgré la présence de Gielgud. 

Finalement ce qui m’a le plus marqué, c’est le décalage entre le premier niveau de lecture et le second.

Le premier est intéressant mais sans plus. Oui, c’est intéressant de voir cet orchestre, ce couple polonais, la jalousie du mari, la sagesse du vieux chef, son amour pour son ancien pays, cette histoire de génération qui se brouille. Mais en vérité Wajda l’oublie, on voit rapidement qu’il se consacre au second sens. Dénonciation du régime polonais aujourd'hui, avant, hier, et le regret de ne pas avoir aimé et d'avoir été accepte par le régime américain. 

Krystyna est la Pologne, son père et son mari ne sont que le régime destructeur, jaloux, peu préoccupés et sans talent. Tyranniques bien sur. Ils n’ont pas aimé, ils ont tué, détruit toute possibilité d’harmonie sauf devant les grands media mais en trichant.

Et qui est ce vieux chef international aimé de tous ? Un mélange de vieux polonais, le polonais qui a fui ou qui a été tué pendant la guerre celui qui n’a pas été choisi ou qui n’a pu être choisi. Pourtant, il était talentueux, reconnu, à l’écoute, respectueux de l’harmonie de la société et de ses besoins. Il aime la Pologne avec idéalisme et comme sa beauté et son courage le mériterait.

Oui, Wajda aime Beethoven mais plus que tout, il préfère l’harmonie que le peuple polonais pourrait jouer avec des Dyrygent polonais respectueux de la Pologne. 

La condamnation de Krystyna contre son mari sonne comme un glas et est la voix de son pays contre le régime communiste




A noter
J’aime les métaphores musicales.
Le baiser
La nudité, Adam et Eve
Comme le montrait Magda, personne ne s’occupe de l’enfant…
L’acteur qui propose l’orchestre de Varsovie
USA ?l’histoire d’amour ? la liberté ?
Les medias, assassin du monde libre ?
Mourir en faisant la queue. Avec les polonais
Lumiere Wajdienne
Temoignage du pere

Vertus polonaises et rock n Roll
Une jeune réalisatrice décide de faire un film documentaire sur Birkut, l’un des héros du travail « super productif », célèbre dans les années 50, elle va traverser toute la Pologne à la recherche de témoignages divers. D’abord adulé pour ses prouesses de maçon modèle, Birkut devient un homme à abattre lorsqu’il ose exprimer ses opinions contre le système. Plus le travail d’investigation progresse, plus les chances de la réalisation du film diminuent. Film écho du mécontentement populaire et symbole avec sa suite l’homme de fer de la contestation du règime
Film tout d’abord très déstabilisant, provocateur par la forme. Il y a un coté Kill Bill dans ce film. La nénette qui va tout tuer sur son passage pour venger ce qu’elle aime. Janda est filmé magistralement. Elle est agressive, pas commode, dure, opiniâtre, chiante, sans gêne, peu de compassion… Elle lutte pour faire son documentaire sur ce merveilleux Birkut. 

Tout le film est la recherche de cet homme. Le polonais héroïque. L’homme simple des campagnes. Où est il cet homme bon, fort, courageux, doux ? Au musée ? (où notre journaliste fait pratiquement l’amour à l’homme de marbre avec la caméra… mais n’est ce pas un viol ??) Il est dans les archives cinématographiques, un petit peu dans les témoignages mais surtout dans le coeur de la nouvelle génération.
Ce film est long (2h30) mais on sent bien que Wajda aurait pu en faire 5h. Il a rogné, il a monté à la limite, il a mis un rythme incroyable. C’est une grande frasque des 25 dernières années en Pologne. La musique du film a mal vieilli mais son rythme, sa forme est bien trouvée…
Le film pose la question des polonais en 1950 et en 1975….
La reconstruction et l’industrialisation mais toujours le mensonge… 

Le mélange entre les époques est riche. La construction du pays dans les années 50, le communisme triomphant sur un tas de ruines et ensuite cette Pologne des années 75, industrielle, plus moderne, plus riche, plus futile. L’évolution des témoins de l’enquête est très claire. Le réalisateur, l’espion, son ex femme, son ancien meilleur ami et puis le cinéma… Tous profitent de ce qu’il y a de pire, gloire construite sur des mensonges communistes, mentir pour travailler plus pour contrôler, par ambition, pour une petite vie argentée, pour l’industrie…

Il faudrait développer chacun des personnages. Ils ont tous aidés notre bon héros et l’ont dégouté. Il a résisté contre eux tous.
Il a jeté sa brique, retiré son panneau, il est parti de la maison quand on ne voulait plus de lui, parti quand on voulait en refaire un héros… Il a choisi l’éducation, la démocratie, la discrétion, là où tout va exploser par la force et l’opiniâtreté polonaise.


Ce film est aussi une recherche de l’âme polonaise… Le personnage principal parait benêt au début… Il représente l’innocence du polonais de la campagne, catholique, plein de bonne volonté, révolté par le mal qu’on fait sur son pays, sur lui. Amitié, honnêteté, courage envers et contre tout… C’est donc un portrait total de la Pologne. On découvre Varsovie, Nowa Huta (symbole de la Pologne en construction) Krakow, la campagne, Katowice, Gdansk, Zakopane. C’est aussi une bombe anticommuniste… Vous nous avez menti, menti et menti. Menti sur les idéaux, sur la forme, vous nous avez instrumentalisé, méprisé, espionné, Il nous reste seulement quelques bobines et notre courage et vous allez voir !!!!
Merci pour ce périple Pan Wajda




A noter
La voiture sillonnant les routes avec sa drôle d’équipe
Ces merveilles de films documentaires entrecroisées de fiction. 
Pensée à "La haut" de Schoendoerfer. A la recherche de l'homme au grand coeur....
La brique
Stakhanov quand tu nous tiens…




Pologne


Y a t-il un film chantant mieux l’âme polonaise, son courage et sa foi ? 
Ce film est aussi un mystère, il est la suite d’un film de 1976, il en reprend des parties, la structure. Et si le premier raconte l’histoire du père, celui-ci reprend l’histoire du fils. Encore une fois, un journaliste cherche des infos. Cette fois ci non pas pour chercher la vérité mais pour la transformer… Il en sortira converti. Ce film est un mystère car il relate des événements proches de sa réalisation tout en étant la suite d’un film… Nous avons donc vraiment la forte impression d’un film prophétique ou d'un film au coeur des événements.
Comme pour l’homme de marbre nous suivons un homme. Nous le rejoindrons à la fin au moment des signatures de la création de Solidarnosc. Nous sommes toujours à la recherche de la Pologne…
Cette fois ci le journaliste est un couard… habitué à faire le sale boulot, à faire la sale besogne qu’on lui demande. Il est constamment dans un état de peur, il tranche avec les autres personnages polonais qui sont rempli de sérénité face au combat qu’ils mènent. Il tranche aussi avec Agnieszka de l’homme de marbre. 
Nous la retrouvons justement. Elle s’est mariée avec Maciej Tomczyk. (Fils illégitime de l'homme de marbre ou horreur du régime qui bâtardise tout le monde…) Elle a connu avec lui les pires problèmes face au régime, la maternité dans la pauvreté, son homme en prison mais avec l’admiration de celui-ci. Elle s’est apaisée. Et à sa grande surprise, s’est mariée à l’Eglise (avec de beaux témoins… Walesa, Walentinowicz) Elle est en prison aussi mais l’espoir est avec chacun. (Poême espoir du début…) Nous rencontrerons un ancien camarade de Maciej qui relatera la relation tendue entre Maciej et son père, les relations étudiants-travailleurs ainsi que les premières révoltes, la mort de son père. Les babcias polonaises, les héros du chantier qui racontent les humiliations vécues. Les combats, la volonté de venger son père. Les impasses, la peur du simple polonais. Mais au final l’espoir est possible, on peut changer les choses, la vie et le monde. Le modèle familial, la justice, la foi, le courage, la force. La voila, la Pologne. C’est elle, ne nous y trompons pas.
Merci Wajda

Il y aurait encore beaucoup à dire sur l’émotion que nous vivons à voir ce film (peut être un peu partisan mais peut il en être autrement… ) La folie de l’oppression, les films d’époque, Walesa, la réconciliation entre les générations, la Pologne des babcias courageuses et catholiques. Le sacrifice pour une Pologne libre. Une rage de justice, l’océan qui nous monte aux yeux, un couple menant une vie difficile pour la gloire de ses enfants.
N’oublions pas la camera virtuose de Wajda, symboles, lumière, empathie, rythme et crie de joie.


JANEK WISNIEWSKI PADL


A noter
Les habits, les couleurs, la vodka, tout est polonais.
Le chant final est un bon résumé et il est à pleurer…
Janda est si belle




Il faudrait compléter et parler du sublime Korczak, de Danton, Le bois de bouleau, une fille a parlé, les noces, de Katyn etc....
Mais c'est tout pour aujourd'hui

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