J’ai retrouvé sur le Figaro un texte de 2007 de
René Girard où il profite de la sortie du Livre du Cardinal Ratzinger –
Benoit XVI, Jésus de Nazareth pour dire combien, encore après
Ratisbonne, il est en droite ligne avec le Pape et combien ses travaux
font échos aux siens. Au-delà de toute illusion de l’époque historico
critique de l’analyse de l’Evangile (et de tout fidéisme de la divinité
du Christ), le travail de Benoit XVI montre combien nous pouvons enfin
avec tranquillité unir le Jésus historique et le Jésus de la foi.
Combien nous pouvons avec sérénité développer un rapport intime avec
Lui, à le découvrir comme unique bon médiateur, lui qui se caractérise
par son unité au Père et son imitation.
Le centre de l’histoire devient la Passion, image
centrale de la vie du Christ et de la révélation du don total de Dieu.
Lieu central de la continuité et de la discontinuité. Jésus fut entrevu
par les religions archaïques mais il signe la fin de la continuité
sacrificielle, il révèle la violence sacrificielle et place les hommes
face au choix de Dionysos ou du Christ, du sacré ou de la sainteté. Et
nous met face à l’urgence de la rencontre du Dieu des béatitudes, juste
proximité à Dieu avec Jésus, contre les conformismes de la violence
planétaire, sacré frelaté et idolâtrique.
Dans cet article, rien de nouveau sous le soleil mais une
confirmation synthétique. René Girard se sent moins seul, il est heureux
de pousser avec le pape à une lecture eschatologique légitimée par les
recherches historiques et exégétiques. Plus que jamais, la violence
moderne nihiliste, cachée ou déchainée est le reflet d’une relation
blessée à Dieu théorisée inconsciemment par l’archaïsme devenu idolâtrie
(l’intuition du Christ est devenue singerie du Christ). Jésus n’est pas
un détail de l’histoire, il y est au centre, et sa reconnaissance, son
intimité doit nous être chère et urgente pour nous personnellement et le
monde.
ci dessous quelques notes pendant la lecture....
Jésus de Nazareth, Urgence de favoriser un
rapport vivant avec Jésus. Après Ratisbonne et son plaidoyer d’une
théologie rationnelle pour éviter les pathologies de la raison et de la
foi.
Avancée de l’exégèse qui fait de notre temps, un temps particulier où Jésus est plus proche de nous.
La méthode historico-critique a abimé une vision
du Christ dont la divinité avait façonné le personnage. Le matérialisme
occidental a pu transformer le christ en doux rêveur ou en
révolutionnaire et nous faire perdre des possibilités de rapport intime
de l’unique modèle, lui qui imite le Père.
Benoit XVI veut combler le fossé entre le Jésus historique et le Christ de la foi.
Centre de sa personnalité ? Sa relation avec le père.
« Quand vous aurez élevé le Fils de l'homme,
alors vous comprendrez que Je Suis / et que je ne fais rien de moi-même /
mais je dis ce que le Père m'a enseigné » (Jean, VIII, 28). Cette
élévation n'est autre que la crucifixion, c'est-à-dire le don total que
Dieu fait de lui en la personne de son Fils. Que nous suggère ici Benoît
XVI, sinon que le vrai visage du Christ tient dans une discontinuité
historique et une continuité divine ?
Les religions archaïques l’ont entrevu sans le
connaitre, Jésus le révèle par sa mort et sa résurrection, fin de la
continuité sacrificielle, et renouer avec la divinité.
Cana, mythe de Dionysos transformé et conduit à sa vérité cachée.
Urgence ? Retrouver le contexte du Christ, c’est
retrouver l’apocalypse, retrouver le sens eschatologique. C’est
comprendre comment Jésus nous invite à nous retrancher de nos habitudes.
Récapitulation de l’histoire à partir de la
passion. Le débat est entre dionysos et le Christ, Le dieu de la
proximité idolâtrique et donc de la violence planétaire et mondaine ou
le Dieu de la juste relation avec le Dieu, du sacré ou de la sainteté.
Plus qu jamais, choix entre conformisme dévastateur et imitation christi
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