dimanche 8 juin 2014

Le Salut du Christ par Girard


Encore un extrait de quand ces choses commenceront après ces deux premiers. ici et .
Ce nouvel extrait tente de montrer en quoi la théorie girardienne complète le dogme catholique et rend honneur au Saint Esprit.
Pour développer cette question, lire "Avons nous besoin d'un bouc émissaire" de Raymund Schwager




Quand ces choses commenceront Page 157 

Question : Pourquoi fallait il que le Christ meure ? C'est le dernier sacrifié, non coupable, avant l'abandon des systèmes sacrificiels ?




Remarquez, les autres victimes antérieures n'étaient pas coupable non plus... Le Christ meurt parce qu'il refuse de se soumettre à la loi de la violence, il la dénonce dans tous ses propos, et les hommes, en refusant sa Révélation, forcément retournent leur violence contre lui. Ils font jouer contre lui la loi du mimétisme violent. Ils font de lui un bouc-émissaire de plus. C'est le soubassement anthropologique de la Passion, et ce n'est rien de plus. S'il n'y avait que de l'humain dans la Passion, la voix du Christ aurait été étouffée, ou il serait devenu une divinité païenne comme les autres, un bouc émissaire sacralisé. Sa parole vraie ne serait pas parvenue jusqu'à nous.

Si sa voix a été entendue, si les disciples se sont ressaisis et si, au lieu de se joindre aux persécuteurs, comme ils commençaient à le faire au cours de la Passion, ils ont finalement proclamé l'innocence de Jésus, c'est grâce à la résurrection et au Paraclet qui leur a enseigné la vérité. La dimension proprement religieuse réclame de nous un assentiment religieux dont nous serions incapables, dit le dogme, sans la grâce divine. Le Christ est donc mort pour nous sauver, pour nous mettre en état de profiter de cette grâce. Dieu demande à tous les hommes de se conduire comme Jésus., c'est à dire de s'abstenir de violences et d'annoncer le Royaume. Cette adhésion religieuse, notre petite raison n'y accède jamais seule, mais nous en voyons la rationalité, et celle de ses effets. Nous voyons que les mythes deviennent lisibles. Nous voyons que les violences structurales reculent, même si les violences anarchiques progressent à nouveau.

En constatant ces résultats nous voyons bien que Jésus n'est pas une divinité archaïque, un bouc émissaire sacralisé. Ce qu'il nous apporte ne peut pas venir des hommes, ne peut donc venir que de Dieu. C'est pourquoi le dogme affirme que le Christ est non seulement homme mais Dieu né de Dieu de toute éternité. Ce n'est pas en tant que bouc émissaire des hommes que Jésus est divinisé. Les gens qui s'imaginent que la divinité du Christ est le résultat de la Passion sont dans le mythe, le Christianisme dit le contraire. Comme la Lumière il est à la fois ce qu'il nous faut voir et ce qui permet de le voir

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