mardi 22 avril 2014

Manipulation Joule Beauvois

La soumission librement consentie

Il est toujours bon de lire ce genre de livre.
C'est un catalogue d'expériences et de méthodes. Il montre plusieurs choses. Statistiquement, il est évident que nous pouvons améliorer la réceptivité aux consignes par des jeux humains, des trucs efficaces. Les auteurs prennent plaisir à montrer ce qui sont pour eux des exemples bienfaisants socialement.

Ils disent enfin à la conclusion : Nous ne sommes pas cyniques, nous sommes scientifiques. Nous ne manipulons pas, l'homme est ainsi fait. L'individualiste moderne sur et certain que ce sont seulement des variables internes qui fait le consentement se trompe sur lui-même de manière magistrale, il est variable selon des critères externes. Le livre montre des méthodes très simples dont pour certaines nous avons la sereine intuition.

Et alors....
En girardien, je dirais que le livre explicite le désir mimétique, et ne fait que rendre plus explicite l'homme comme animal social.
En tant que catholique, je dirais que ce livre est presque une providence et rend matérialisable la fameuse phrase du Christ : Si vous demeurez dans ma parole, vous êtes vraiment mes disciples; vous connaîtrez la vérité, et la vérité vous affranchira. Jean 8 31, 32
Ce livre nous matérialise combien nous sommes sensibles aux comportements des autres, à leurs phrases. Combien nous sommes faits pour nous engager et consentir. Il y ici comme la confirmation scientifique que l'homme est fait pour consentir.
Ensuite les auteurs appellent à utiliser cet état de fait à bonne escient...
En gros : que les plus malins le sachent et l'utilisent pour la meilleure utilisation sociale.
N'est ce pas une pensée de technocrate ?
Il y a aussi un peu de relativisme, car quelle est la vérité, quelle est notre liberté si d'autres utilisent sans clarté notre besoin à consentir ? Le manipulateur se montre comme modèle avec des idées que nous n'avons peu le temps de peser...
D'un point de vue catholique, on peut dire que le manipulateur se prend pour Dieu, il tente de se transformer en médiateur externe.

 Les auteurs se lavent les mains de la vérité et de la liberté, or Jésus nous annonce que la liberté se trouve dans le consentement à sa parole, voie pour être libre des fausses vérités. L'esclavage, c'est le mensonge et les faux modèles qui n'ont pas Dieu comme modèle ultime.

Ici, un merveilleux article qui mériterait une note particulière, il touche de manière plus profonde grâce à Tresmontant, Maurice Blondel et René Girard, la question qui nous touche, quel est le lieu de l'action, en quoi ce lieu est la conscience et la possibilité de notre entente avec le vrai médiateur et la vrai source de l'action, notre seigneur Dieu.

La liberté existe, elle est rare et la manipulation pullule.























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