samedi 15 octobre 2016

Cassiodore et Boece par Benoit XVI.

Cette interview de François Taillandier sur sa dernière série de livre est intéressante, c'est une invitation à plonger aux racines historiques de notre monde, le démantèlement de l'empire romain. La confrontation d'un empire en destruction et l'arrivée massive de nouveaux peuples puissants. Il invite à une connaissance approfondie de la vie de ces hommes de leurs questions tragiques, de leur point de vue sur la vie.
Cette Europe du V au Xe siècle nous est tout à fait inconnue. Nous avons là une boite noire que nous ne voulons pas trop regarder, les questions y sont passionnantes. Il n'y a pas de siècle où les questions des hommes et la manière de voir l'histoire et leur "théologie" soit essentielles.
Taillandier parle de deux témoins de cette époque Boèce et Cassiodore. Il y évoque aussi une conférence de Benoit XVI. je l'ai retrouvé ici.

Qu'y dit il ? Il présent ce deux auteurs.
Il présente Boèce (480-524) comme témoin de la fin de l'empire, et homme voulant propager la culture gréco-latine chez les nouveaux maitres "barbares", dire la foi chrétienne dans le langage greco-latin. Il serait le dernier sage de l'antiquité et premier homme du Moyen-Age. Honnête homme politique et complet. Il fut malgré tout condamné à mort pour délit d'opinion par Théodoric. Il écrira en prison "la consolation de la philosophie " où il en appelle à la sagesse, à la découverte des vrais biens contre la mondanité, à découvrir l'espérance, le dialogue avec Celui qui sauve et se souvenir des grands auteurs.
La philosophie est recherche de sagesse et découverte du bonheur dans sa propre intériorité. La prospérité peut être mensongère, la mauvaise fortune est tamis des rapports humains authentiques. Lisons tous les événements avec espérance. Recherchons des vertus et ayons la certitude de la présence du juge qui voit dans le secret et qui sait.
Boèce, martyr de la foi et porte d'entrée pour la contemplation du Christ ressuscité selon Benoit XVI.



Cassiodore 485-580, était un homme engagé dans la politique et la transmission culturelle. Il ne veut pas laisser tomber dans l'oubli le meilleur du patrimoine culturel humaniste de l'empire romain dont il a la conscience de la mort et de sa disparition définitive. Il travaille avec les nouveaux venus, tente toutes les rencontres culturelles et de dialogue. Il n'a pas réussi à créer la synthèse de la tradition romano-chrétienne d'Italie et de la nouvelle culture Gothique mais il était convaincu du caractère providentiel du mouvement monastique auquel il a consacré toute la fin de sa vie. Il fonda le Vivarium pour conserver les grandes œuvres. Recherche d'équilibre entre la prière, le travail intellectuel, la charité, la vie sacramentelle et paroissial.
Lucidité sur les sollicitations du monde et de ses attraits, importance de la préservation de la rectitude de la foi.
Benoit XVI finit par dire :
Nous vivons nous aussi à une époque de rencontre des cultures, du danger de la violence qui détruit les cultures, et de l'engagement nécessaire de transmettre les grandes valeurs et d'enseigner aux nouvelles générations la voie de la réconciliation et de la paix. Nous trouvons cette voie en nous orientant vers le Dieu au visage humain, le Dieu  qui s'est révélé à nous dans le Christ.

Par bien des aspects, ce texte, écrit la même année, peut être relié au discours des bernardins. En revenir à la recherche de Dieu quand tout semble menacé.

Sur cette époque, il faut écouter aussi Michel Rouche sur la violence archaïque de cette époque, comment le levain chrétien se retrouve dans une pâte différente et difficile à contaminer.





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