Au cours d'une émission radiophonique dédiée à René Girard (émission intéressante qui fera certainement l'objet d'une future note.) la journaliste organise une rencontre entre René Girard et Milan Kundera, célèbre romancier franco-tchèque. La journaliste témoigne d'une complicité naturelle.
C'est évident. Mais, ici-même, sur quoi se base leur entente ?
-La justesse et le réalisme de la dimension mimétique du désir et de la recherche du bouc-émissaire
-On ne comprend bien la politique que quand nous en sommes vraiment extérieur... Les romanciers le sont suffisamment pour nous éclairer en fin sur l'au delà de la politique.
-Car l'art du roman est anthropologie, science totale de l'homme. Honneur de l'occident qui tend à l'oublier.
-Les romans sont les vrais sources historiques et non les archives... Faulkner dit bien plus sur l'apartheid du sud des USA que les archives journalistiques ou historiques de l'époque...
-Car l'art du roman est anthropologie, science totale de l'homme. Honneur de l'occident qui tend à l'oublier.
-Les romans sont les vrais sources historiques et non les archives... Faulkner dit bien plus sur l'apartheid du sud des USA que les archives journalistiques ou historiques de l'époque...
Kundera note, enfin, qu'il y a peu de livres sur la révolution française et que ceux ci sont peu plébiscité par les médias et les librairies en ces temps de bicentenaire. Il évoque alors son intérêt pour le livre d'Anatole France, les dieux ont soifs. Girard et Kundera se retrouvent alors sur ce livre et lui rendent un hommage. Non, les vrais romans ne sont jamais avec la révolution. Anatole France est poussé par le génie littéraire contre sa propre pensée politique....
Les romans sont les pensées des auteurs bien plus que toutes leurs interviews ou lettres. La vie des écrivains n'est pas le dernier mot sur leurs livres, bien au contraire...
Dans ces passages, Girard avoue qu'il aurait rajouté Kundera dans Mensonge romantique et vérité romanesque (ainsi que Virginia Woolf) s'il l'avait connu plus tôt. Il pense alors particulièrement à la description par Kundera du réflexe romantique de l'homme moderne pensant l'homme bon et recherchant les autres le rendant mauvais...
Au final, c'est une interview émouvante entre deux génies, toute simple, la reconnaissance du roman comme ce qui nous guide sur le chemin de l'énigme humaine
Les choses importantes ne sont elle pas simples...
Pour ceux qui veulent aller plus loin, je conseille le merveilleux livre d'Anatole France Les dieux ont soif sur la révolution français d'un point de vue incarné et anthropologique et enfin un livre que je n'ai pas lu, the book of imitation and desire de Trevor Merill, livre sur Kundera lu à partir des travaux de Girard.
Plus bas, petite retranscription sauvage.
bon plaisir.
Première rencontre.
Nouvelle que je n'aurais pu écrire si je vous avais lu avant. Une nouvelle qui parle d'un jeune homme voulant draguer seulement ce qu'un vieil homme conseille. L'homme le remarque et lui conseille que des laiderons. Il dépend tellement du jugement de son modèle qu'il est seulement capable de coucher avec des filles que ce vieux coureur de jupon lui montre. Caricature de ce que vous avez écrit. Heureusement que je ne vous ai pas lu.
Vous dites : politique et Stendhal, écrivain fasciné par politique et en même temps apolitique. On peut comprendre politique, seulement si on n'est pas politique. Mystère de la politique se trouve au delà et vous vous etes intéressé à cela .
(les choses importantes sont toujours simples) Pensée de Stendhal, ce sont ces romans. Mais critique dit toujours, clé de l’œuvre au delà de l’œuvre, dans la vie pour trouver clé du roman. C'est erroné. Car romancier intelligent, ce qu'il dit à coté est seulement intéressant comme curiosité. Heureusement que je vous ai lu trop tard.
L'art du roman est anthropologie.
RG : les grands romanciers disent toujours la même chose mais à un niveau différent, qq fois difficile à définir.
Je vous rajouterai dans MRVR (avec Virginia Woolf dans les vagues) Il s'insurge contre la tendance de croire qu'on peut échapper au mal par des recettes politiques en faisant des sitting. (femme de Franz) la grande marche, homme bon donc les autres le rendent mauvais, il faut effacer le mal pour retrouver le bien parfait. l'univers communiste est plus vivable que ce rêve.
Complicité immédiate.
Quand j'ai lu sur mimétisme et bouc émissaire. Fasciné par réalisme de ces observations !
Premier livre sur votre roman, vous etiez inspiré par les romans quand vous travaillez l'anthropologie.
Référence sur les lynchages du sud, c'est Faulkner. Frivole ? Erreur de la modernité. L'occident a apporter grande connaissance de l'homme qui s'oublie. C'est le roman qui travaille l’énigme. Si historien dans 1000ans pour étudier le lynchage aux usa. Archives qui compte... Oui mais Vérité est dans Faulkner et historien manquerait la chose essentielle. Roman est vérité mais on le néglige.
1989, on resasse révolution. Trois romans français. 93 d'Hugo, mensonge romantique
Les dieux ont soif de France. analyse remarquable
L'émigré, roman intéressant
On peut lire Cent livre socio et histoire mais pas ces trois romans. Romans contre révolutionnaire, roman l'est toujours car critique du mensonge romantique, il se donne comme innaceptable pour l'optimisme des fêtes nationales. L'art a cessé de représenter qq chose pour l'Europe.
RG A. France, intéressant car France est poussé par génie romanesque contre lui même ce n'est pas son idéologie. Roman authentique, drole, plein d'invention. Ne dites pas que vous aimez France, vous serez ridicule. Force de la mode... Créé par surréalistes
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