J'aimerais vous présenter le travail de Baptiste Rappin tel qu'il le montre dans cette video.
Nous vivons un changement avec les époques
précédentes, les organisations sont partout, à tout moment de notre vie,
nous sommes pris en charge. Le management et son contrôle de gestion
(management control qui selon son initiateur Anthony est la capacité
d’orienter les comportements vers des buts organisationnels) pourtant ne
sont pas propres au libéralisme ou néo-libéralisme, tous les systèmes
ont repris le système managérial à leur compte.
Rappin souligne aussi la dimension américaine de
cette culture et regrette l’évanouissement des traditions plus
européennes et françaises.
I Taylor : organisation du travail et sens de la coopération
Taylor est le plus célèbre des fondateurs du
management, son horizon est l’introduction des méthodes scientifiques et
expérimentales dans le contexte organisationnel. Sa racine se retrouve
en Saint-Simon, rêvant d’un nouveau christianisme qui serait la Science et où les industriels porteurs des bonnes méthodes d’efficacité
sont les prêtres. Ce début du 19e est un temps où le travail est
devenu le lieu de l’évaluation personnelle. Si la valeur d’un objet
dépend du nombre d’heure travaillée, le rendement humain, celui de la
machine, l’optimisation du travail utile deviennent des questions
centrales. Le travail conceptuel se repose sur le thermodynamisme. Dans un
système clos, la quantité d’énergie est stable. Pour viser à
l’optimisation, Taylor travaille au contrôle de la non déperdition de
l’énergie et de l’argent. Il crée un processus de contrôle en quatre
parties.
1 l’Organisation scientifique du travail : Rendre
optimal la façon de faire, définir le « one best way ». Il analyse les
mouvements des ouvriers, cherchant l’efficacité ; C’est le début du
domaine de l'accélération (il faudra attendre un siècle pour recevoir la
critique sociale de ce mouvement par Hartmut Rosa), du sentiment
d'urgence permanente, de la chaîne.
2 Contrôle organisationnel : il faut s'assurer du
contrôle du contrôle de l'activité, de ce point naît la séparation
entre conception-contrôle et l’activité elle-même. Les validateurs de
geste et ceux qui exécutent docilement ce que la science dit. Exécution
car la science a une prétention de neutralité et se place au-dessus de
tout. Pour Taylor, il n’y a pas de surveillance mais contrôle, on
intègre l’ouvrier dans le processus pour le suivre à la trace.
3 Contrôle budgétaire, comptabilité. Définition
de l'image scientifique de l'organisation par le Bilan comptable. Il est
plus aisé de diriger les hommes par les nombres. (Fruit de la
révolution scientifique moderne et de Newton, le ciel et terre sont faits
de la même étoffe). On peut utiliser les chiffres pour tout, ce
qu'Aristote n'aurait jamais fait puisque le monde sublunaire est non parfait.
4 Contrôle anthropologique, Taylor le pense à
partir de ses connaissances et expériences, il observe la flânerie, to
soldering, « tirer au flanc », dissipation de la concentration, il faut
orienter le désir de l’ouvrier vers la chaîne de travail. Fixation du
désir sur l'appareil de production. Progression du contrôle
comportemental, développement des études scientifiques des motivations.
Va venir l'"école de relations humaines". On prend l’homme en
considération ? Non, on accomplit ce que Taylor avait anticipé, refus de
la perte d'énergie.
II Avènement de la cybernétique et du Management moderne
Mais le système clos de la première loi de la thermodynamique n’existe pas concrètement. La seconde loi énonce, que
dans l’univers, tout court vers l’entropie et l’indifférenciation. La
cybernétique (du grec gouvernail, pilotage) est la science de la lutte
contre cette entropie. Elle est né d’un travail transdisciplinaire de
scientifiques américains (dont les plus connus furent Norbert Wiener,
Van Neuman, Bateson, Lewin…) dans l’après seconde guerre mondiale
(conférence MACY). De leurs travaux et de leur accord vont naître la
conceptualisation de l’organisation. L’ère cybernétique est l’ère du
« Post », post industrielle, post moderne. Toutes les disciplines furent
influencés par cette école, la psychanalyse, psychothérapie, sciences
dures, sciences du langage, de l‘information.
Ensemble, ils officient le mariage de
l’information et de l’organisation dans leur sens scientifique.
L’organisation est conceptualisée à partir d’une boucle de rétroaction. Que l'on peut voir sur le schéma ci dessous. Par cette boucle vont venir tout naturellement, toutes les thèmes du management.
Finalité définie, on ne fait pas de bilan à
postériori mais on ajuste perpétuellement ses actions vers la finalité à
partir de processus d’évaluation et de correction, c’est le feed back
négatif.
La finalité est transmission d’information
formalisée et quantifiée ensuite : Action par plan d’action ensuite : Évaluation par
tableau de bord, contrôle de gestion pour définir action corrective.
Finalité et évaluation sont des récoltes d’information puis : Action et correction sont dépenses d’énergie.
Ce schéma managérial implique une scission forte
entre les stratèges (définition des finalités) et les managers
(évaluation) avec les personnes de l’action et de la correction et qui
éprouvent le réel du travail. Ce gouffre initié du schéma et appliqué
partout où le management est roi, encourage de fait les risques psycho
sociaux.
Année après année les disciplines se créent autour de ce schéma.
(Finalité : management stratégique / évaluation, contrôle de gestion / 70's en lien système d'information / 80 gestion des ressources humaines (compétence) /L'organisation globale capte de l'information et en émet. façon d'en émettre est le marketing, achat et la veille, capteur sensoriel de l'environnement. /action : Taylorisme, Toyotisme, Logistique / Puis pour générer avantage concurrentiel, on ne peut pas toujours se limiter au feedback négatif, on rate l'innovation. Il faut générer des boucles d'amplification, d'apprentissage, on va changer les méthodes pour arriver à la finalité où même la finalité peut évoluer, c'est l'innovation stratégique, management des connaissances. Ça y est, on a tous les master de management possible.)
(Finalité : management stratégique / évaluation, contrôle de gestion / 70's en lien système d'information / 80 gestion des ressources humaines (compétence) /L'organisation globale capte de l'information et en émet. façon d'en émettre est le marketing, achat et la veille, capteur sensoriel de l'environnement. /action : Taylorisme, Toyotisme, Logistique / Puis pour générer avantage concurrentiel, on ne peut pas toujours se limiter au feedback négatif, on rate l'innovation. Il faut générer des boucles d'amplification, d'apprentissage, on va changer les méthodes pour arriver à la finalité où même la finalité peut évoluer, c'est l'innovation stratégique, management des connaissances. Ça y est, on a tous les master de management possible.)
Le management contemporain est indissociable du concept d’organisation scientifique et est plaqué sur le modèle cybernétique.
Avec Cela, Wiener dit que l’organisation est ce
qui résiste aux lois de la thermodynamique, le déséquilibre permanent
peut survivre, il nécessite le transfert de ce déséquilibre dans
l’intériorité des travailleurs. Le régime normal de l’organisation est
la crise, adaptation permanente, en continu, mouvement pour ne se
désagréger. (Inverse de Prométhée). Le management est donc un phénomène
simultanément insécuritaire et sécuritaire. Les promoteurs de l’ordre
managérial sécuritaire ne voient pas le désordre qu’ils provoquent dans
les populations.
Conclusion en quelques remarques
Qui peut vivre en régime d’exception permanent ?
Les hommes s’adaptent… comme ils peuvent (ou comme ils ne peuvent pas,
casse sociale…) c’est ce qu’on appelle le savoir-être. On passe de la
finalité à la finalité le plus vite possible.
La performance est la fluidité de ce cycle. Tout
doit être liquéfié pour l’aplanissement du cycle, tout et en particulier
ce qui peut faire obstacle, il faut réduire l’homme à son comportement,
lui dénier toute intériorité et réflexivité
Depuis Taylor, le management a étudié le
comportement organisationnelle, celles-ci réduit l’homme à ses
perceptions cognitives et son comportement, il suffirait de changer les
premières pour influer sur la seconde. L’objectif est la « docilité »,
non celle de l’animal mais l’intériorisation par l’individu des normes
de l’organisation, contrôle idéologique pour un homme qui devient
machine à traiter de l’information s’adaptant en temps réel.
Questions avec la salle, points à noter.
Rappin dit il faut se méfier de toute nouvelle mode managériale
prônant la liberté, si la boucle cybernétique est toujours là (avec SI,
référentiel compétence, contrôle de gestion) alors c’est du flan.
Taylor sert de repoussoir mais c’est souvent par
ignorance, ses contradicteurs épousent souvent son rêve de travail
coopératif scientifique anti hiérarchique et égalitaire.
Pistes pour la suite ? Il n’a pas encore fini son
travail sur le management, ce sera dans une seconde étape à moyen
terme. Il imagine une réflexion sur l’oikonomia, le management du
domaine, généalogie française à creuser, l’administration, les racines
théologiques. Coopération, discernement à faire. Comment passer de
l’ingénierie de la coopération à la spontanéité proudhonienne ? Où est
la notion de décision et de commandement.
Impérialisme cybernétique, évacuation de la politique dans la démocratie, invasion du soft power de partout…
Evitez, de grâce d’aller dans une école de commerce !!!
Derrière la cybernétique, il y a la biologie
moderne avec le concept d’organisation pour sortir de la science
physique pour voir l’homme comme système alors que concept d’information
vient de la physique quantique. La cybernétique est l’alliance des deux dans la boucle de rétroaction et pensée pour être adapté à tout. Idée
derrière que cela marche toujours quelle que soit l’échelle
Tableau de bord pas forcément anti humain mais
fondamentalement il n’y a pas d’indicateur de dignité humaine, comment
on qualifie l’ontologie ?
Amélioration continue rend la vie confortable mais prométhéisme et démesure non tenable
Réflexion à une défense immunitaire de
l’intériorité mais sachez qu’à l’intérieur vous serez face à des
contradictions et injonctions paradoxales.
RPS ? Signe qu’il existe encore de l’intériorité…..
RPS ? Signe qu’il existe encore de l’intériorité…..
plus bas, mes prises de notes....