Après avoir réalisé le diagnostique (partie 1) de la crise culturelle occidentale, et porté un regard (partie 2) sur la richesse anthropologique de l'ancien testament, Bailie finit en s'arrêtant sur la figure du Christ puis par un regard sur la philosophie occidentale face à la théorie du désir mimétique.
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Bailie relie le baptême de Jésus par Jean Baptiste et les tentations du désert. Jésus reçoit l'assurance de son identité, sa vocation, le désert sera le lieu de discernement précis de celle-ci. il refuse de faire de sa vocation un spectacle, une mission sociale ou une réforme religieuse, il voit avec acuité la nature même de la culture humaine, leur lien avec le mécanisme victimaire. Les tentations lui sont une invitation à vivre avec l'Esprit. Il refuse Diabolos (le pourrissement du désir mimétique) et satan (la violence expulsant la violence). Il a rejeté le péché non par son intelligence mais sa proximité avec le Seigneur. il est immunisé contre la contagion mimétique, il déjoue les pièges du démon et obéit parfaitement au désir mimétique, celui d'accomplir la volonté du père.
Malgré les inquiétudes de Jean lors de son emprisonnement, Jésus pense que le repentir passe par la rencontre avec le Seigneur et non la confrontation avec le péché.
Jésus avait une profonde vision du désir mimétique. Qu'il appelle skandalon. On le voit dans Mathieu 18. Il comprend que les disciples sont entrés dans la rivalité mimétique. Jésus parle des conséquences de ces rivalités qu'en terme de Géhenne et de violence.
Pourtant Jésus relativise les distinctions culturelles, il change les réflexes culturels.
Le Jésus guérisseur, de plus est inséparable de celui qui veut changer la culture et guérir la société de sa culture.
Dire que la croix est au cœur du message chrétien c’est répondre à l’affirmatif à la question : « Est-ce que la violence collective, du type que l’on peut observer lors de la crucifixion, est bien la clef, du mensonge dans lequel vivent les hommes ? ».
il faut entrer dans Son Logos et fuir le logos culturel. il faut rejoindre la pierre de fait qui a été rejeté.
il faut choisir le Logos du Père ou le logos du père du mensonge. On voit cette alternative quand la foule doit choisir entre Jésus et Barrabas, le fils du père... En disant que Dieu seul est son père, Jésus neutralise le pouvoir des pères terrestres.
La crucifixion achève de démystifier les pouvoirs démoniaques et inaugure l’ère historique où l’ère sociale et psychologique se transforme pendant que le Christ attire à lui tous les hommes. Cette révolution anthropologique et spirituelle est un processus qui tire sa force de l’Esprit de Vérité, le paraclet, il est le conseiller, l’avocat, il défend l’accusé, il déconstruit les mythes et les mystifications de l’accusateur. De plus Jésus empêche l’émergence d'un tombeau, d'une culture humaine tel qu'il s'est passé avant lui. Le tombeau est la perpétuation des mensonges du meurtre originaire. Il est le mythe matérialisé. On n'a pas pu décorer le tombeau et oindre le Christ. Sa tombe n'a pas pu être le point de départ du culte religieux.
Les Evangiles créent une communauté ne voyant de sens à leur vie qu'à la lumière de la résurrection. Ils expriment un éveil de conscience qui passe toujours après une expérience de croix
Tous les mythes
comme les pseudo mythes des idéologies et du rationalisme empêchent le chemin
de Damas de chacun, elles empêchent l’expérience d’Emmaüs, c'est-à-dire de l’expérience
de la dilatation de la vie par la conscience de la résurrection du Christ par
l’amour donné et reçu.
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Bailie prendra ensuite du temps pour expliquer le point de vue girardien sur la philosophie. Elle rejoint la phrase de Saint Paul en Corinthiens 1. "Dieu n'a t il pas frappé de folie la sagesse du monde?"
Accompagné de Ortega y Gasset, Bailie croit voir dans la philosophie un ersatz du sacré. Dans la mesure où celui ci observe (par l'intermédiaire d'Héraclite) la bêtise du sacré, la philosophie ne fait alors que réfuter pour mieux ressusciter ce qui a été dit dans le passé mais elle refuse de voir la victime cachée dans le passé radical. Elle n'est pas plus capable que la religion traditionnelle de découvrir la vérité de la victime. La pensée philosophique se développe comme les rivalités humaines. Elle renouvelle toujours ce qu'elle dit exécrer : la méconnaissance humaine.
Héraclite pensait pourtant que le monde ne vient pas d'un complot des dieux mais de la violence des hommes. Distinction du logos, description du processus de la violence créatrice d'ordre et du désordre. La philosophie serait une manière de cacher ce qu'Héraclite a commencé à dévoiler.
La philosophie est une sorte d’enfant adoptif de la religion, malgré ses ressources mythologiques plus réduites, sa capacité rationnelle et à établir un système de langage lui ont permis d’accomplir des prodiges de logique sans inquiéter ce que la religion protège.
Il y a trois conséquences à la prise en compte de la chute du système sacrificiel, la stupeur (conséquence de la déconstruction), l'extase signifiant le désir du retour du sacré violent (Nietzsche, Heidegger). Bailie pense qu'Heidegger voulait accompagner la grandeur historique de la violence.
Avec Nietzsche, il
voulait ce retour évident. Il a compris, comme Saitn Paul ou Girard, ce que la
philosophie ne peut comprendre : c’est par la victime que s’est constitué le monde des bourreaux, le monde dont
la philosophie voudrait parler avec sagesse.
« Notre
rationalisme ne peut pas saisir le rôle fondateur de la mise à mort mimétique
pour la raison que lui-même en porte toujours l’empreinte » Mais alors où
est la vérité qui nous rendra libre ? (Qu’est ce qui nous amène à
réfléchir ? dirait Heidegger ?) Heidegger nous laisse suffisamment
d’indices qu’il nous reste à faire qu’un pas vers la croix. Face à la crise
anthropologique, nous devons comprendre l’ampleur du défi. Et comme
Simone Weil nous le dit, la croix du christ est le seul passage vers la
connaissance.
Contrairement à Nietzsche et Heidegger, Girard est le seul qui est allé au bout du dévoilement par un choix moral inverse. Il est le seul à dire qu'il y a une alternative à la violence sacrée.
Bailie enfin se concentre sur le nationalisme. Celui-ci est d'autant plus cruel qu'il ne croit plus en lui, ou il s'efforce avec passion à croire en lui (nazisme). On ne peut réduire le nationalisme à ce risque mais la nation possède beaucoup de prise à ce danger, transcendance sociale légitimant la violence.
Notre monde a la gueule de bois morale, et a plus que jamais le choix entre deux transcendances. (On le voit très bien dans le martyr d'Etienne). La violence apporte sa transcendance à ceux qui la contemplent. Il ne faut pas savoir si tout cela va s'améliorer mais si nous avons une prière. Bailie enfin affirme qu'il faut revenir au premier commandement, aimer Dieu d'un amour suprême.
Il ne nous reste plus qu'à triompher de la méconnaissance victimaire dans l'expérience intime.
Il ne nous reste plus qu'à triompher de la méconnaissance victimaire dans l'expérience intime.
Chapitre 11 Ses pièges sont rompus
P217 Les Evangiles décodent tout des
anciennes structures, Quelle compréhension Jésus avait de sa propre mission et
des ennemis qu’Il voulait combattre et de la transmission de sa compréhension.
Avant son expérience des tentations du désert, il y a le modèle de Jean qui
lui-même est revenu d’une expérience du désert où il avait pris du recul sur le
processus de fascination sociale et religieuse juive.
P218 Mais surtout l’origine de
l’appel du désert fut ce qui semble être une grande révélation de la part de
Jésus, son baptême par Jean. Il eut le besoin de comprendre l’implication
pratique de son expérience (« celui-ci est mon Fils bien aimé… »). Au
baptême, Jésus est appelée Fils de Dieu, Le diable remet en cause cette
appellation. SI tu l’es…. (comme la Genèse, Jésus tenté de s’accaparer « le
statut divin » par la démonstration éblouissante de sa messianité.) Tenté
par le diabolos ce qui veut dire celui qi jette de travers, le diffamateur, qui
sème la discorde et qui conduit au ressentiment. Ce diabolos semble incarné.
Fait qui comporte des risques (le diable aime diaboliser) mais qui montre la
nature autonome de son fonctionnement. (débat sur utilité de la personnification de
Diabolos ou non…)
Les tentations sont malgré tout le
récit de la manière dont Jésus s’est combattu avec la nature de sa vocation. Il
rejette la tentation de faire de sa vocation un spectacle religieux ou de se
lancer dans une campagne de réforme sociale ou religieuse.
Jésus voit en un instant tous les
royaumes du monde, cela signifie la révélation
de la nature même de la culture humaine, de leur lien avec le mécanisme
victimaire, cette expérience est au cœur de l’invitation de jésus à vivre avec
l’Esprit et non avec la culture au sens large qu’il ne faut donc (comme la
nature) pas idolâtrer.
Cela se finit par Retire toi Satan…
(Mathieu 4, 10-11) Ce changement de mot est aussi une prise de conscience.
Satan, c’es l’accusateur. Si le diabolos est la discorde, l’origine des
complications psychosociales qui utilise les passions mimétiques. Diabolos
devient Satan quand suite à Diabolos, il y a suffisamment de frénésie et de
désorganisation, la foule accuse passionnément. Ceux qui sont divisé par
Diabolos, sont réunis par Satan. C’est aussi ce que Jésus découvre ou nomme
dans le désert. Avec le poète Milton, on peu croire que le refus de la
tentation est à l’origine de ce qui sera la crucifixion et donc la fin du
pouvoir de Satan. Dans le désert, les pièges sont rompus. Mais ce n’est pas par
son intelligence, mais par sa proximité avec Dieu que l’on doit ce prodige.
Girard nous aide à comprendre le
péché originel, que le péché est distanciation de Dieu. Jésus vrai homme sauf
pour le péché. Il l’a rejeté car il était tourné vers Dieu, il était immunisé
contre la contagion mimétique du désir, il déjoue les pièges démoniaques, il obéit
parfaitement au désir mimétique celui d’accomplir la volonté du père
P223 Rappel du doute de Jean au moment
de son emprisonnement. Jésus reste paisible quand lui se bat contre la
déliquescence des élites. Jésus exigeant du repenti des auditeurs, Jésus pense que le repenti le
plus durable se fait non à la confrontation du péché mais face à la grâce de la
rencontre du Dieu d’amour et de miséricorde. Jésus rendait tangible le royaume
de Dieu. La réponse de Jésus à la question de Jean (en plus de la citation d’Isaie)
est heureux celui qui ne se scandalisera pas à cause de moi. On comprend que
Jean était scandalisé par Hérode, et il devient le prétexte d’une dépravation
de plus. Le Jeu entre Hérode et Jean de diabolique devint Satanique et se finit
par l’accusation de Jean. Jésus a compris lui le lien entre Diabolos, Satan et
skandalon (mimesis, accusation, violence collective.)
P225 Pour comprendre le scandale, il
faut voir Mathieu 18, 1-9. Jésus voyant la rivalité entre les disciples, il
parle de l’importance de rester enfant puis il dit malheur aux scandales !
Il ne faut pas tomber tout entier dans la géhenne ou dans le feu éternel. On
comprend que les disciples sont tombés dans la rivalité mimétique, Jésus
utilise des images choquantes pour bien faire comprendre l’importance du
problème. Les conséquences du Skandalon sont représentés par le feu éternel,
soit la violence apocalyptique et la Géhenne c'est-à-dire la vallée de Ben
Hinnom, lieu ou les israélites adorateurs sacrifiaient des enfants. La rivalité
conduit au scandale qui conduit au sacrifice ou à la violence apocalyptique.
P227 Importance des règles alimentaires
pour les juifs orthodoxes (sacrifice, préparation des animaux, avec qui manger
etc…) ou encore les purifications nécessaires, il devenait difficile de manger
avec tout le monde. Jésus mange avec tout le monde, même les réprouvés, il
remettait en question le code social juif, et montre la relativisation des
distinctions culturelles
P229 C’est dans ce contexte qu’on
peut lire le miracle de la multiplication des pains comme la capacité des gens
ayant écouté Jésus de se défaire de leur traditions alimentaires pour partager
leur pain avec tout le monde, ils ont pu briser leurs barrières culturelles.
C’est le miracle d’une communauté nouvelle née de la prière et du partage,
c’est le modèle de la communauté nouvelle sur laquelle la nouvelle culture
humaine sera fondée. (est Miracle ce qui change le cœur de l’homme. )
P230 De même la
guérison de ceux qui se disent possédés rappelle la mission de l’anéantissement
de diabolo satan. Avant lien entre maladie physique et péché, maladie, souvent
châtiment divin. Lorsqu’une communauté affirme que qqun est possédé, c’est le
signe que la communauté commence à être sous l’emprise de la religion primitive.
En les guérissant, Jésus réfute le diagnostic de la communauté et les
conséquences. En guérissant ceux qui ne voient ou n’entendent plus, il change
les réflexes culturels….
XII C’est achevé
P233 C’est l’exécution
de Jésus qui termine la révélation biblique. (malgré tentation d’enlever la
croix et l’échec) Dire que la croix est au cœur du message chrétien c’est
répondre à l’affirmatif à la question : « Est-ce que la violence
collective, du type que l’on peut observer lors de la crucifixion, est bien la
clef, du mensonge dans lequel vivent les hommes ? ».
Nous avons
tendance à nous approprier la crucifixion en y pourchassant les coupables,
chercher des accusation est pourtant la preuve que nous en faisons partie. La
portée anthropologique de la crucifixion est bafouée si la responsabilité n’est
porté à quelques uns et non par tous. L’accusation des juifs par le
christianisme historique est un signe de leur incompréhension d’élément capital
du message du Christ. Car ce n’est qu’au cœur d’une culture pouvant faire
preuve de compassion que la croix pouvait être comprise. En général, comme le
dit le prologue de Jean, Jésus a été rejeté par les siens. Quand on lit juifs
dans l’Evangile, il faut lire chrétien.
L’Evangile de Jean
souligne les différents niveaux de foi. La vérité vous rendra libre. La liberté
vis-à-vis des logos culturels en es le signe, or pour s’en libérer complètement,
il faut rejoindre ce qui en a été expulsé. La pierre qu’avait rejeté les
bâtisseurs est devenu pierre de fait. Il faut rejoindre l’agneau sacrifié par
toutes les cultures depuis la fondation du monde. Jésus invite à la libération,
cela passe par le père et son logos. Le mot père peut se faire passer pour la
référence au principe organisateur de la
culture conventionnelle et dans l’Evangile de Jean, pour Jésus, c’est le père
du mensonge. Ceux qui ne sont pas entré dans son logos, ne sont pas fil d’Abraham
mais fils du père homicide. La prédisposition à la violence sacrificielle est
le signe de l’éloignement au logos chrétien. (et excuse ethnique… Pourtant, ils
ont raison de croire qu’il représente une menace pour leur culture
conventionnelle)La crucifixion montre le combat entre le logos de la violence
et le Logos d’amour. Chaque logos a un père. (Jean 8, 43)
P239Le conflit
entre les deux pères est en toile de fond de l’Evangile. On le voit aussi dans
l’alternative Barrabas, « le fils
du père » et Jésu Bar Abba, Le fils du Père. Barrabas serait un brigand,
c'est-à-dire un genre de Guerilleros rejetant l’invasion romaine, et avait fait
de l’ethnicité en quelque sorte une cause sainte, il était le fidèle au logos
de la violence, il perpétue le cycle des représailles violentes. Jésus n’a rien
à offrir à la foule, la foule choisit celui qui lui ressemble.
En disant que Dieu
seul est son père, il se coupe de tous les réseaux étriquées, Jésus neutralise le pouvoir des peres
terrestres. Ce que n’ a pas toujours fait le christianisme historique.
P241 Evangile de
Jeanne différencie pas crucifixion et résurrection. Dernière parole du
Christ : C’est achevé. Mais quoi ? Jean 12 31, Prince du monde jeté à
bas…. La crucifixion achève de démystifier les pouvoirs démoniaques et inaugure
l’ère historique où l’ère sociale et psychologique se transforme pendant que le
Christ attire à lui tous les hommes. Cette révolution anthropologique et
spirituelle est un processus qui tire sa force de l’Esprit de Vérité, le
paraclet, il est le conseiller, l’avocat, il défend l’accusé, il déconstruit les
mythes et les mystifications de l’accusateur. A partir de la crucifixion, le
paraclet est à l’œuvre. Il établit la culpabilité du monde et conduit
« vers la vérité toute entière. » L’Evangile est innaretable.
P243 Si le père du
mensonge l’était au commencement, cela veut dire que l’origine, le premier événement est né de ce premier mensonge. L’événement était un meurtre collectif
se faisant passé pour un geste de dévotion. Ex de la tombe devenu mausolée où
es né l’harmonie. Le tombeau est le prolongement et la perpétuation du meurtre.
Mythes et tombeaux donnent sens et cachent. Girard : tombeau premier et
unique objet culturel. Les tombeaux fournissent toujours un lieu de colère pour
les cultures existantes. On peut détourner sur des tiers la responsabilité
morale de sa violence. L’Evangile le
montre. Mathieu 23, 29.
Le tombeau permet
de faire disparaître la complicité de la violence mimétique. Le tombeau du
Christ est vide. On a pas pu décorer le tombeau et oindre la victime.
Impossibilité du rituel cathartique. Sa tombe ne fut pas le point de départ
d’un culte religieux. La déflagration de l’Evangile aurait pu être neutralisé
s’il y avait eu un corps. La croix aurait été marginalisé et tout aurait été
conceptualisé. Lien croisades et recherche du tombeau. Quête vaine d’une
certaine manière et recherche de limiter l’Evangile et fondatrice culturelle de
l’Europe. Rejet du récit du tombeau vide et réactualisation spontanée des
structures de la violence sacrée.
247 Conséquences
des Evangiles, la création d’une communauté ne voyant de sens dans leur vie
qu’à la lumière de la résurrection. Pas de christianisme sans résurrection.
Ceux qui le proclament, cela leur a apporté éveil de la conscience. C’est une
expérience qui passe toujours après la croix.
Tous les mythes
comme les pseudo mythes des idéologies et du rationalisme empêchent le chemin
de Damas de Chacun, elles empêchent l’expérience d’Emmaüs, c'est-à-dire de l’expérience
de la dilatation de la vie par la conscience de la résurrection du Christ par
l’amour donné et reçu
Chapitre 13, Où
est-il le sage ?
249 Saint Paul
sent que la philosophie est devenue superflue après la révélation chrétienne.
« Où est il le sage ? … Dieu n’a-t-il pas frappé de folie la
sagesse du monde ?» (corinthiens 1, 19,20) voir aussi (colossiens 2, 8).
La croix a remplacé la tradition philosophique. Si respectable, elle n’est plus
une source vive. Elle aime se contredire ou se déconstruire…
251 Ortega y
Gasset parti à la quête de l’origine de la philosophie. Pour lui, la tradition
n’avait rien d’inévitable mais fruit de circonstances. C’est souvent le fruit
d’un mode de vie opposé au religieux. Ces gens sans repères traditionnels. Ortega
réconcilie l’absence évidente de consensus avec l’homogénéité surprenant de la
philosophie. Né dans la dénonciation des superstitions religieuses et
s’enracine dans la polémique. Malgré les efforts de différenciation, il y a une
similitude impénétrable entre tous les discours. Le passé radical de la
philosophie (à l’opposé de son passé relatif) est cachée. C’est un manque
qu’elles ont en commun. A la suite d’Ortega, Piper croit que la philo est la
reprise de ce qui était perdu, un souvenir d’une chose que tous connaissent et
son existence n’est du qu’à une « précieuse erreur » , on ne peut que
ressusciter les philosophies du passé, c’est un éternel recommencement. Toute
philosophie se légitime par la réfutation d’une part du passé. La précieuse
erreur de la philosophie est la victime dissimulée dans le passé radicale. Elle
n’est pas plus capable que la religion conventionnelle de découvrir la vérité
de la victime. La pensée philosophique se développe comme les rivalités
humaines, elle reproduit la violence fondatrice.(Mathieu 23, 29-31 vous êtes
fils de ceux qui on tué les prophètes. Eh bien ! Vous comblez la mesure de
vos pères.) Ils décorent la tombe des victimes du passé, cela leur permet de
dénoncer la violence de leurs ancêtres sans se rendre compte de leur complicité
dans leur structure. En réfutant leur prédécesseur réitèrent, de façon moins
violente, le motif sacrificiel responsable de ce que la philosophie exècre :
l’ignorance de l’homme. Mais celle-ci est la méconnaissance, inconsciente car
reposant sur une exclusion rituelle. La philosophie est épuisée.
256 Pour
Héraclite, un des premiers philosophes, Le monde ne vient pas d’un complot
entre les Dieux mais de la violence des hommes. Celle-ci avait une logique
propre, destructrice et créatrice, un logos. Ce logos est un concept
philosophique mais fonctionne comme un mythe dans la tradition philosophique. Cette
distinction du logos est la première distanciation, marque essentielle de la
philosophie, en cela elle se rapproche du mythe. Pourtant derrière la compréhension de son
logos, il y a le savoir que la violence est créatrice de l’ordre et du désordre
et la proximité du savoir chrétien. Bailie voit la suite de la tradition
philosophique comme une manière de mieux cacher ce qu’Héraclite a failli
discerner. La philosophie est une sorte d’enfant adoptif de la religion, malgré
ses ressources mythologiques plus réduites, sa capacité rationnelle et à
établir un système de langage lui ont permis d’accomplir des prodiges de
logique sans inquiéter ce que la religion protège.
P258 Comparaison
socratique entre sacré et soleil, incapacité à le regarder vraiment et la
philosophie regarde une éclipse partielle. Dangereux, dit Socrate. Selon Baile,
Socrate énonce que la vérité doit être
détournée car ne pouvant être contemplées directement, il faut aller du monde
réel au monde des idées. C’est un réflexe mythique de la philosophie malgré son
doute vis-à-vis des religions mythiques. Les idées philosophiques est le médiateur qui permet de voir avec
moins de risques des vérités aveuglantes.
P260 Pour Bailie,
le récit de la mort de Socrate pour Platon est le signe de la mauvaise volonté
philosophique. Mort non unanime, stoïque, entourée de ses camarades et rempli
du besoin d’être en règle avec les dieux.
P262 La non clarté
du nom de la matière est le signe de sa perception comme qqchose de dangereux
et la recherche d’un horizon atteignable. Il y a un questionnement absolu comme
raison d’être. (Derrida et l’impossibilité de conclure sur quoi que ce soit…)
Pour préserver l’innocence philosophique, il faut l’élimination des critères
moraux… Elle est citadelle assiégée. Girard est celui qui arrête de tourner
autour de la croix pour mieux la trouver.
P264 Métaphore du
mur changeant et qui détourne notre attention avec philosophie. (Ortega y Gasset.)
Il continue que métaphore peut être un moyen d’échapper au réel, naissance de
la nécessité de contourner le réel, monde des tabous. Poésie est un des encens
du sacré. Pour Bailie, ce mur se transformant et détournant l’attention est la
description de la crise philosophique. L’effet de la crucifixion sur la
religion sacrificielle s’observe à tous les niveaux. Il n’est pas anodin de
voir le système sacrificiel trembler et tomber. Il y a trois conséquences à
cette prise en compte : stupeur, extase et conversion. La stupeur est la
conséquence fréquente de la déconstruction, l’extase signifie le risque du
retour au sacré violent. (Nietzsche et Heidegger : ultime tentative de
flacon de l’elixir sacrificiel)
P268 Heidegger a
conscience de l’étroitesse des lumières, il veut revenir de cette banalité.
Heidegger veut partir des origines, il prend Parmenide et Héraclite et il faut
redécouvrir l’étant authentique, la puissance première à l’origine du monde, il
dévoile ainsi les rudiments de la violence générative. Il voulait accompagner
la grandeur historique de la violence. Pour lui, Héraclite a raison. Heidegger
voit le lien entre les structures de la violence sacré. Avec Nietzsche, il
voulait leur retour évident. Il a compris comme paul ou Girard. Mais ce que la
philosophie ne peut comprendre c’est que
c’est par la victime que s’est constitué le monde des bourreaux, le monde dont
la philosophie voudrait parler avec sagesse.
L’Evangile l’a
vu : Il était dans le monde et le monde fut par lui et le monde ne l’a pas
reconnu, il est venu chez lui et les siens ne l’ont pas accueilli. Jean 1 10.
Bailie lit aussi
dans Heidegger son attirance pour ce qui se retire et y voit une parole de
confirmation de Jésus dans Jean 12, 31, 32. SI proche d’une conversion
P272 « Notre
rationalisme ne peut pas saisir le rôle fondateur de la mise à mort mimétique
pour la raison que lui-même en porte toujours l’empreinte » Mais alors où
est la vérité qui nous rendra libre ? (Qu’est ce qui nous amène à
réfléchir ? dirait Heidegger ?) Heidegger nous laisse suffisamment
d’indices qu’il nous reste à faire qu’un pas vers la croix. Face à la crise
anthropologique folle, nous devons comprendre l’ampleur du défi. Et comme
Simone Weil nous le dit, la croix du christ est le seul passage vers la
connaissance.
Chapitre XIV La
voix de la Cruz
274 comparaison
entre Heidegger et l’encensoir du grand prêtre juif du rituel bouc émissaire.
Il peut retirer le voile mais ensuite met une tonne d’encens pour garder
l’ambiance sacré…. Finalement Girard a découvert la même chose que Nietzsche et
Heidegger mais est allé vers des conclusions morales opposées. Tous les
philosophes viennent du déchirement du rideau mais seul Girard l’a reconnu. Et
les trois précédemment cités, Girard est le seul à dire qu’il y a une
alternative à la violence sacré. Nazisme tente le retour d’une violence qui
créé l’unité.
Le nationalisme
est un phénomène complexe. Le mot ne rend pas compte globalement du phénomène,
que faire de la violence émergente sur ce thème. Le nationalisme exprime
seulement, le retour incontrôlable du sacré primitif. Elles sont le signe d’une
crise sacrificielle, en bonne partie religieuse. Les passions mimétiques
submergent les structures culturelles. Les excès de violence naissant étaient avant interprétés
religieusement. Tout diagnostic moral est devenu impossible, cet aveuglement
est le pouvoir de l’accusateur.
On peut comprendre
aussi la peur des sociétés pourtant peu en contact avec la Bible et leur refus
de la sécularisation et le potentiel de crise qui est donné.
Le nationalisme
donne transcendance sociale, facile pour justifier violence sociale, ersatz de
sacré. Le nationalisme n’est pas sans justificatif historique crédible, mais
elle est aussi souvent le prétexte d’une crise sacrificielle. Nationalisme
toujours quête de transcendance. Le siècle sera religieux ou ne sera pas ou
bien : l’être humain est religieux et qu’il ne tolérera pas longtemps encore
une vie dépourvue de transcendance religieuse.
P278 Ignatieff sur
son voyage dans le nouveau nationalisme,
il voit des consciences divisées entre la haine possédée et le rationalisme
pouvant revenir. L’inauthenticité est visible. Ils ne savent pas ce qu’ils
font. « Le nationalisme ne croit plus en lui », la violence ne peut
faire taire le coq. Le nationalisme hurle pour se convaincre lui-même. C’est la
logique de la violence apocalyptique annoncé par le nouveau testament. Bref
notre monde vit de l’intérieur le combat entre les forces du sacrificiel et
violence collective et la déconstruction
à laquelle se livre l’évangile.
283 La puissance
fascinante du sacré s’amenuise et cède la place à une gueule de bois morale. Le
monde prete l’oreille à la voix mourante ? Nous somme face au choix de la
transcendance, deux ne cessent de s’affronter.
284 On trouve ces
deux principes de réalité dans la lapidation d’Etienne.
A son Zenith, la
violence apporte sa transcendance à ceux qui la contemplent, il faut
redécouvrir des formes plus authentiques que la violence. La question n’est pas si cela va s’améliorer
mais si nous avons une prière. Nous pouvons transformer la violence en amour…
L’importance est
d’aimer Dieu d’un amour suprême. Tu aimeras ton prochain comme toi-même découle
d’une manière ou d’une autre du premier. Comme dit Girard, il faut
triompher de la méconnaissance
victimaire dans l’expérience intime.
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